ASSUMER
Par Nadia SALAH le : 03 décembre 2015
Assumer
Un bien étrange phénomène se déroule sous nos yeux: le chef du gouvernement plaide l’ignorance de ce que fait sa propre équipe.
Pour ne citer que deux des cas les plus médiatisés, il y eut d’abord cette histoire délirante du fonds agricole; puis, nous voici devant une renversante prise de bec sur l’Education nationale avec le ministre en charge.
Partout ailleurs, l’excuse de l’ignorance lui aurait valu de sérieux ennuis politiques avec n’importe quelle opposition normalement constituée… Sans parler des ennuis autrement plus graves qu’il aurait essuyés avec les partis de sa coalition gouvernementale.
Il aurait été accusé, pour le moins, d’incompétence ou d’absence de leadership, deux fautes impardonnables quand on a reçu des électeurs le mandat de gouverner.
Pas chez nous.
On peut prendre le parti d’en sourire et de poster des caricatures amusantes sur Internet.
On peut aussi s’inscrire dans une «opposition anti-tout» et pontifier en disant que la politique ne vaut rien, puisque dès qu’une personne arrive au pouvoir, elle s’empresse de «monter sur la tête» de ses concitoyens.
Les arguties du chef de gouvernement, les caricatures sur Internet comme les thèses des anti-tout ont du succès; un succès qui devrait nous inquiéter au lieu de nous distraire.
En effet, c’est le même phénomène: la déresponsabilisation offerte d’avance à ceux qui ont sollicité les voix des électeurs. A peine sortis des années de plomb, nous voilà en train d’y retourner à toute vitesse, en accordant aux élus l’exorbitant privilège d’irresponsabilité. L’irresponsabilité que l’on refuse à un adolescent voleur de bonbons.
C’est un total renversement des valeurs. Exactement, le renversement de valeur dont rêvent ceux qui ne veulent ni assumer, ni rendre compte.
Par Nadia SALAH le : 03 décembre 2015
Assumer
Un bien étrange phénomène se déroule sous nos yeux: le chef du gouvernement plaide l’ignorance de ce que fait sa propre équipe.
Pour ne citer que deux des cas les plus médiatisés, il y eut d’abord cette histoire délirante du fonds agricole; puis, nous voici devant une renversante prise de bec sur l’Education nationale avec le ministre en charge.
Partout ailleurs, l’excuse de l’ignorance lui aurait valu de sérieux ennuis politiques avec n’importe quelle opposition normalement constituée… Sans parler des ennuis autrement plus graves qu’il aurait essuyés avec les partis de sa coalition gouvernementale.
Il aurait été accusé, pour le moins, d’incompétence ou d’absence de leadership, deux fautes impardonnables quand on a reçu des électeurs le mandat de gouverner.
Pas chez nous.
On peut prendre le parti d’en sourire et de poster des caricatures amusantes sur Internet.
On peut aussi s’inscrire dans une «opposition anti-tout» et pontifier en disant que la politique ne vaut rien, puisque dès qu’une personne arrive au pouvoir, elle s’empresse de «monter sur la tête» de ses concitoyens.
Les arguties du chef de gouvernement, les caricatures sur Internet comme les thèses des anti-tout ont du succès; un succès qui devrait nous inquiéter au lieu de nous distraire.
En effet, c’est le même phénomène: la déresponsabilisation offerte d’avance à ceux qui ont sollicité les voix des électeurs. A peine sortis des années de plomb, nous voilà en train d’y retourner à toute vitesse, en accordant aux élus l’exorbitant privilège d’irresponsabilité. L’irresponsabilité que l’on refuse à un adolescent voleur de bonbons.
C’est un total renversement des valeurs. Exactement, le renversement de valeur dont rêvent ceux qui ne veulent ni assumer, ni rendre compte.
Commentaire