Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Moscou et Ankara suspendent le projet de gazoduc Turkish Stream

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Moscou et Ankara suspendent le projet de gazoduc Turkish Stream

    Moscou et Ankara en crise diplomatique depuis la destruction d'un chasseur-bombardier russe par l'armée turque, ont annoncé la suspension des négociations pour le projet de gazoduc Turkish Stream. Le rêve de la Turquie de devenir un hub énergétique de premier plan est-il en train de s'évaporer

    L'escalade verbale est montée d'un cran mercredi entre la Turquie et la Russie - avec cette fois-ci des attaques ad hominem contre le président Erdogan et sa famille accusés de profiter de la contrebande de pétrole pratiquée par Daech - et la tension a franchi un nouveau cap. Washington a d'ailleurs tenté d'éteindre l'incendie, et démenti fermement les accusations de Moscou sur l'implication de dirigeants turcs dans le trafic de pétrole produit par l'Etat islamique.

    Nouveau virage pour Moscou

    Mais jusqu'à présent, en dépit des sanctions économiques annoncées la semaine dernière contre la Turquie, le secteur énergétique semblait épargner...même si plusieurs rumeurs avaient fuité dans la presse.

    Ce jeudi 3 décembre, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a finalement annoncé que les négociations en cours (déjà laborieuses) sur le projet de gazoduc Turkish Stream étaient suspendues.

    Les discussions avaient déjà pris du retard en raison de l'instabilité politique en Turquie. Moscou et Ankara s'étaient entendus pour reprendre les discussions après les élections législatives du 1er novembre.

    Ce projet devait relier la Russie à la Turquie par la mer noire, et fournir 63 milliards de mètres cubes par an aux pays européens.




    De son côté, le Financial Times avançait le chiffre de 16 milliards de mètres cubes de gaz par an pour la consommation intérieure en Turquie, dépendante à 50% du gaz russe.

    Il y a encore quelques semaines, une mise en service partielle était annoncée pour fin 2016. Finalement, Gazprom, le géant gazier russe, avait finalement fait savoir que ces délais ne pourraient être tenus, et que les capacités d'approvisionnement ne dépasseraient pas les ...32 milliards de mètres cubes par an.

    Le South Stream, l'autre projet avorté
    Mais dans le domaine énergétique, Moscou et Ankara n'en sont pas à leur premier coup d'essai. Le Turkish Stream remplaçait déjà un autre projet similaire, le South Stream initié en 2007, donc bien avant le début du conflit avec l'Ukraine (qui a ravivé les tensions entre la Russie et l'UE).

    Ce projet de gazoduc bloqué par l'Union Européenne, a été officiellement annulé par la Russie il y a tout juste un an, le 1er décembre 2014. Bruxelles s'opposait en effet au passage du gazoduc dans les états membres de l'UE, en l'occurrence de la Bulgarie.

    Le chantier initié par les groupes Gazprom (russe), ENI (italien) -dont EDF faisait également partie- avait pour objectif de relier sur 3.600 km la Russie à l'Autriche, en passant sous la mer noire, puis par la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie.





    Ce pipeline devait également fournir jusqu'à 63 milliards de mètres cubes par aux pays européens, et livrer du gaz au sud de l'Europe sans passer par l'Ukraine. Le coût de réalisation de ce projet titanesque avait été évalué à 40 milliards de dollars (ou 32 milliards d'euros).

    Accord gazier entre la Turquie et l'Azerbaïdjan
    Mais la construction du TANAP - le Trans-Anatolian Natural Gas Pipeline- pourrait quant à lui permettre de délivrer la Turquie de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, et réaffirmer sa fonction de transit.

    Le chantier a été lancé en mars, près de Kars (au nord-est), et ce tube de 1.850 km doit permettre d'acheminer le gaz azerbaïdjanais, via la Géorgie et la Turquie, jusqu'à l'Union européenne (UE). Il doit être inauguré en 2019. Officiellement.

    En raison des sanctions russes, Ankara doit désormais songer à diversifier ses ressources pour assurer sa sécurité énergétique. Mercredi, l'agence de presse Reuters rapportait que Ankara se préparait à réduire d'un quart ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie.

    Doha, le plan B d'Ankara ?*

    La Turquie n'a pas tardé à trouver un plan B... au Qatar. Recep Tayyip Erdogan y était en visite officielle les 1er et 2 décembre, accompagné notamment du nouveau ministre de l'énergie Berat Albayrak, qui n'est autre que le gendre du président turc.

    La Turquie et le Qatar ont signé, mercredi, un pré-accord pour l'achat par Ankara du Gaz Naturel Liquide (GNL), rapporte l'agence d'information turque Anadolu.

    latribune
Chargement...
X