La toile algérienne s’est affolée, ces dernières heures, après qu’une information aussi invraisemblable qu’incroyable a largement fait le tour du web et faisant part d’un supposé investissement d’une valeur de 260 milliards de dollars que des hommes d’affaires algériens comptent investir aux Etats-Unis. Plus exactement dans la ville de Detroit, ancien temple de l’industrie automobile US aujourd’hui en faillite.
Il n’en fallait pas plus pour que la machine internet s’emballe et que les internautes algériens y voient un non-sens économique alors que le pays subit de sévères cures d’austérité à cause de la crise économique.
Tout a commencé lorsqu’un journaliste d’une télé locale de Détroit a réalisé un reportage sur la visite de la délégation du Forum des chefs d’entreprises (FCE) aux Etats-Unis, en compagnie du ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb.
Après la capitale Washington, la délégation algérienne s’est rendue à Detroit dans l’Etat du Michigan, pour participer à la deuxième rencontre économique inscrite dans le programme de la «Conférence Doing Business in Algeria 2015».
Le reporter, sans doute pour faire allusion au nouveau programme d'investissements quinquennal 2015-2019 lancé par le gouvernement de 260 milliards de dollars (21 000 milliards de dinars) avec l’objectif de faire de l'Algérie une «économie productive et diversifiée», s’est laissé dire que les hommes d’affaires algériens «promettaient» d’investir ce montant dans l’économie américaine et notamment au profit de la capitale de l’automobile contrainte de déclarer l’état de faillite en 2013.
La «manne» algérienne ne pouvait mieux tomber ! Mais pour les Algériens, c’est le dérapage de trop. «Nous Algériens, nous sommes obligés à l'austérité et à gober l'article 66 de la loi de finances et eux sont là-bas à distribuer l'argent du peuple pour faire plaisir aux Américains et sauver des villes mortes (…) et nos zones industrielles ,qui sont elles aussi des zones mortes habitées par le vent, qui les sauvera et nous créera des millions d'emplois pour les millions de chômeurs?», peut-on ainsi lire sur le mur Facebook d’un internaute algérien.
Or, selon des sources proches du Forum des chefs d’entreprises (FCE), il n’y a jamais été question d’un tel investissement.
Une source autorisée au FCE affirme même que la supposée enveloppe a été prêtée au ministre de l’Industrie et non pas au Forum des chefs d’entreprises.
En témoigne en effet l’allocution lue lors de la rencontre à Detroit par Mohamed Bairi, vice-président du FCE, au nom du président du forum Ali Haddad, «pris d’une forte grippe».
Faisant l’éloge de la ville de Detroit, «cette grande ville industrielle» et «véritable capitale de l’automobile américaine», Mohamed Bairi a donc au nom du Forum souligné le modèle de résilience de Detroit «qui, dit-il nous rappelle la capacité des nations à rebondir et aller de l’avant».
Et le représentant du FCE de faire part des «nombreuses avancées réalisées» par l’Algérie en matière d’amélioration du climat des affaires et du «Doing Business».
M. Bairi, qui a aussi évoqué les principaux défis sectoriels auxquels est confrontée la «transformation» de l’économie algérienne, a affirmé qu’en Algérie le temps est à la diversification économique. À ce propos, le soutien et l’appui des «alliés stratégiques» que sont les hommes d’affaires américains sont vivement sollicités par le FCE.
«(…) En octobre 2014, nous sommes venus aux Etats-Unis dans le cadre de la mission Doing Business in Algeria. J’avais promis à cette occasion de revenir accompagné d’une forte délégation de chefs d’entreprise algériens pour amorcer une nouvelle dynamique entre nos deux pays. Me voilà ici aujourd’hui. Cette nouvelle visite signifie deux choses : la première est que nous avons réussi ensemble à instaurer une continuité dans notre politique de coopération et un suivi dans la gestion des opportunités d’affaires algéro-américaines.
La seconde souligne que l’attractivité de l’Algérie est plus que jamais d’actualité et que nous pouvons compter sur vous pour soutenir et dynamiser nos échanges», affirme le patron du FCE.
Avant de faire étalage des «choses concrètes» réalisées depuis entre les deux parties comme la création récente de la société mixte appelée «El Firm» dans le domaine agricole (semence de pomme de terre et industrie du lait). Un investissement américain de l’ordre de 100 millions de dollars.
Voulant faire de l’Algérie un «pôle de biotechnologie à horizon 2020» grâce à un partenariat gagnant-gagnant avec des investisseurs américains, le FCE compte y contribuer «activement» en accentuant l’implication «forte» et «continue» des Etats-Unis (investissements et du transfert de savoir-faire).
Les chefs d’entreprise algériens ont également fait part à leurs homologues américains «de grandes potentialités existant dans de nombreux secteurs». Curieusement, dans l’allocution du patron du FCE, il n’a été fait d’aucune mention ni même la moindre allusion sur de supposés investissements algériens aux Etats-Unis.
Plutôt, il a été question d’intensifier les relations de partenariat entre les entreprises américaines et algériennes et à construire «une étroite articulation» de leurs intérêts réciproques dans le cadre d’un partenariat «riche», «innovant» et «équilibré».
Côté américain, on encense la destination économique algérienne. «L'Algérie est pratiquement un marché inexploité pour les entreprises américaines, et cet événement permettra aux entreprises du Michigan d’explorer les possibilités de partenariats», en Algérie, a déclaré Fay Beydoun, directrice exécutive de la Chambre arabo-américaine de commerce.
«Avec une population de 39 millions de personnes, une stabilité politique et une croissance économique, l'Algérie est l'un des marchés les plus attractifs au monde pour le commerce et l'investissement des États-Unis», a-t-elle ajouté.
Où sont donc les 260 milliards de dollars «promis» par les Algériens ? Mais qui a donc intérêt à propager ce genre de rumeurs et dans quel but ? Il est vrai que le manque de communication de la part du ministère de l’Industrie, auquel on a prêté ces allégations, a alimenté la rumeur et participé à amplifier la controverse.
Le Soir d'Algérie
Il n’en fallait pas plus pour que la machine internet s’emballe et que les internautes algériens y voient un non-sens économique alors que le pays subit de sévères cures d’austérité à cause de la crise économique.
Tout a commencé lorsqu’un journaliste d’une télé locale de Détroit a réalisé un reportage sur la visite de la délégation du Forum des chefs d’entreprises (FCE) aux Etats-Unis, en compagnie du ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb.
Après la capitale Washington, la délégation algérienne s’est rendue à Detroit dans l’Etat du Michigan, pour participer à la deuxième rencontre économique inscrite dans le programme de la «Conférence Doing Business in Algeria 2015».
Le reporter, sans doute pour faire allusion au nouveau programme d'investissements quinquennal 2015-2019 lancé par le gouvernement de 260 milliards de dollars (21 000 milliards de dinars) avec l’objectif de faire de l'Algérie une «économie productive et diversifiée», s’est laissé dire que les hommes d’affaires algériens «promettaient» d’investir ce montant dans l’économie américaine et notamment au profit de la capitale de l’automobile contrainte de déclarer l’état de faillite en 2013.
La «manne» algérienne ne pouvait mieux tomber ! Mais pour les Algériens, c’est le dérapage de trop. «Nous Algériens, nous sommes obligés à l'austérité et à gober l'article 66 de la loi de finances et eux sont là-bas à distribuer l'argent du peuple pour faire plaisir aux Américains et sauver des villes mortes (…) et nos zones industrielles ,qui sont elles aussi des zones mortes habitées par le vent, qui les sauvera et nous créera des millions d'emplois pour les millions de chômeurs?», peut-on ainsi lire sur le mur Facebook d’un internaute algérien.
Or, selon des sources proches du Forum des chefs d’entreprises (FCE), il n’y a jamais été question d’un tel investissement.
Une source autorisée au FCE affirme même que la supposée enveloppe a été prêtée au ministre de l’Industrie et non pas au Forum des chefs d’entreprises.
En témoigne en effet l’allocution lue lors de la rencontre à Detroit par Mohamed Bairi, vice-président du FCE, au nom du président du forum Ali Haddad, «pris d’une forte grippe».
Faisant l’éloge de la ville de Detroit, «cette grande ville industrielle» et «véritable capitale de l’automobile américaine», Mohamed Bairi a donc au nom du Forum souligné le modèle de résilience de Detroit «qui, dit-il nous rappelle la capacité des nations à rebondir et aller de l’avant».
Et le représentant du FCE de faire part des «nombreuses avancées réalisées» par l’Algérie en matière d’amélioration du climat des affaires et du «Doing Business».
M. Bairi, qui a aussi évoqué les principaux défis sectoriels auxquels est confrontée la «transformation» de l’économie algérienne, a affirmé qu’en Algérie le temps est à la diversification économique. À ce propos, le soutien et l’appui des «alliés stratégiques» que sont les hommes d’affaires américains sont vivement sollicités par le FCE.
«(…) En octobre 2014, nous sommes venus aux Etats-Unis dans le cadre de la mission Doing Business in Algeria. J’avais promis à cette occasion de revenir accompagné d’une forte délégation de chefs d’entreprise algériens pour amorcer une nouvelle dynamique entre nos deux pays. Me voilà ici aujourd’hui. Cette nouvelle visite signifie deux choses : la première est que nous avons réussi ensemble à instaurer une continuité dans notre politique de coopération et un suivi dans la gestion des opportunités d’affaires algéro-américaines.
La seconde souligne que l’attractivité de l’Algérie est plus que jamais d’actualité et que nous pouvons compter sur vous pour soutenir et dynamiser nos échanges», affirme le patron du FCE.
Avant de faire étalage des «choses concrètes» réalisées depuis entre les deux parties comme la création récente de la société mixte appelée «El Firm» dans le domaine agricole (semence de pomme de terre et industrie du lait). Un investissement américain de l’ordre de 100 millions de dollars.
Voulant faire de l’Algérie un «pôle de biotechnologie à horizon 2020» grâce à un partenariat gagnant-gagnant avec des investisseurs américains, le FCE compte y contribuer «activement» en accentuant l’implication «forte» et «continue» des Etats-Unis (investissements et du transfert de savoir-faire).
Les chefs d’entreprise algériens ont également fait part à leurs homologues américains «de grandes potentialités existant dans de nombreux secteurs». Curieusement, dans l’allocution du patron du FCE, il n’a été fait d’aucune mention ni même la moindre allusion sur de supposés investissements algériens aux Etats-Unis.
Plutôt, il a été question d’intensifier les relations de partenariat entre les entreprises américaines et algériennes et à construire «une étroite articulation» de leurs intérêts réciproques dans le cadre d’un partenariat «riche», «innovant» et «équilibré».
Côté américain, on encense la destination économique algérienne. «L'Algérie est pratiquement un marché inexploité pour les entreprises américaines, et cet événement permettra aux entreprises du Michigan d’explorer les possibilités de partenariats», en Algérie, a déclaré Fay Beydoun, directrice exécutive de la Chambre arabo-américaine de commerce.
«Avec une population de 39 millions de personnes, une stabilité politique et une croissance économique, l'Algérie est l'un des marchés les plus attractifs au monde pour le commerce et l'investissement des États-Unis», a-t-elle ajouté.
Où sont donc les 260 milliards de dollars «promis» par les Algériens ? Mais qui a donc intérêt à propager ce genre de rumeurs et dans quel but ? Il est vrai que le manque de communication de la part du ministère de l’Industrie, auquel on a prêté ces allégations, a alimenté la rumeur et participé à amplifier la controverse.
Le Soir d'Algérie
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