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Les Tchétchènes doivent pouvoir enterrer dignement leur Président Aslan Maskhadov

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  • Les Tchétchènes doivent pouvoir enterrer dignement leur Président Aslan Maskhadov

    Rien, rien ne pourra jamais justifier le refus obstiné des autorités russes de rendre à ses proches le corps d’Aslan Maskhadov, seul président tchétchène à avoir jamais été élu démocratiquement. Refuser aujourd’hui de restituer son corps est totalement indigne et irresponsable.

    Indigne d’un pays se réclamant de l’Etat de droit, qui refuse à une famille, à un peuple, le plus sacré des devoirs, - celui d’honorer ses morts -, et qui, en affichant le plus profond mépris pour les coutumes tchétchènes comme pour les rites musulmans, - un mort doit être enterré le jour même avant le coucher du soleil, dans son village - humilie sciemment. Le respect des anciens est fondamental pour l’identité collective des Tchétchènes, et la possibilité de se recueillir sur la tombe d’un défunt une condition minimale pour conserver sa dignité. C’est une des raisons pour laquelle, malgré les bombardements et les ratissages au cours de toutes ces années de guerre, tant de gens sont restés en Tchétchénie, pour mourir sur leur terre : "Plutôt que de ramper à genoux, disait une très vieille femme à Grozny en 2000, je préfère mourir debout, ici". Aujourd’hui, c’est un dirigeant qui avait toujours refusé de quitter la Tchétchénie, car il préférait rester avec son peuple plutôt que de l’abandonner, dont le corps est confisqué. Comme il le disait, "lorsque des Tchétchènes sont raflés, ce sont des membres de ma famille qui sont raflés". C’est à sa famille, l’ensemble du peuple tchétchène, qu’est fait aujourd’hui cet ultime affront.

    Ce refus est aussi profondément irresponsable : le terrorisme que prétend combattre la Russie en éliminant Maskhadov ne peut en ressortir qu’exacerbé par sa mort et la non restitution de son corps. N’oublions pas que cette humiliation faite aux victimes a, dans certains cas d’attentats-suicides, déclenché le passage à l’acte de femmes-kamikazes, et alimenté le cycle infernal de la vengeance, alors que depuis dix ans, tant de cadavres n’ont pu être identifiés qu’en morceaux après avoir subi des mutilations et explosions.

    Les autorités russes, sans que rien ne leur soit opposé, commettent donc un double crime. Moral et politique. Dans une société qui vit ses rituels comme des symboles de survie, qui vit ses règles coutumières et sociétales comme le garant de sa mémoire collective lorsque tout a été détruit et le quart de la population a été exterminé, venir plonger le fer dans la plaie en refusant de rendre le corps du défunt qui incarnait tout un peuple, est une provocation. Kafka écrivait : "La séduction absolue du mal, c’est la provocation au combat". En s’appuyant sur une loi anti-terroriste dont les clauses ne s’appliquent pas, de surcroît, à A. Maskhadov, qui n’a cessé de condamner toute forme de terrorisme et n’a jamais été condamné pour faits de terrorisme, M. Poutine signe l’inscription du conflit dans une continuité historique où les Tchétchènes voient systématiquement, non seulement leur pays, mais leur honneur foulé aux pieds. Et il retourne à une tradition vieille de trois siècles : le Cheikh Mansour, le religieux tchétchène qui avait conduit la résistance à la colonisation russe entre 1785 et 1791, a fini en 1794, dans une fosse anonyme de la forteresse de Schliesselburg, près de Saint-Pétersbourg. Sans pierre tombale, sans nom.

    En refusant de rendre le corps, les autorités russes choisissent d’exacerber à l’extrême le sentiment d’injustice et d’abandon. Elles choisissent d’attiser, par leur mépris ouvert et sarcastique, la révolte et la vengeance. Ne pas demander haut et fort à Vladimir Poutine de rendre aux Tchétchènes le corps d’Aslan Maskhadov serait un pas supplémentaire de l’inaction coupable du monde face au conflit tchétchène. Quand il sera trop tard, il sera vraiment trop tard.
    Dernière modification par sous commandant, 18 décembre 2006, 18h20.

  • #2
    encore un acte ignoble du tsar poutine.

    quand c'est les USA, on dit, "onpeut rien faire, c'est les plus fort"

    et quand c'est la russie, on dit "..." donc rien, c'est des tchetchene, donc des musulmans, donc comme pour les serbes, on s'en tape.

    Hein messieur les enc... de wahabites, regardez ou sont vos freres!!!

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