Le Haut commissariat au Plan (HCP) vient de livrer un premier volet de l’étude sur le capital immatériel, commandée par le Souverain à ce département ainsi qu’au CESE et à Bank Al-Maghrib. Le document présenté par Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au Plan, mercredi dernier à Rabat, porte sur l’évaluation du capital humain au Maroc.
Il a été mesuré en se basant sur deux approches.
La première se réfère au nombre d’années d’études, au rendement économique des ressources humaines et à la survie des individus en âge d’activité. «Ce qui permet de calculer, selon une approche de la Banque mondiale, l’indice du capital humain, afin de déterminer sa valeur monétaire», a expliqué Lahlimi. Il en ressort que «l’indice du capital humain a été évalué à 2,983 en 2013, avec une progression de 15,8% depuis 1991», a-t-il ajouté. Mais c’est à partir de 1999 qu’il a connu une hausse significative, passant de 2,681 à 2,983, soit les trois quarts de l’évolution depuis le début des années 90. Néanmoins, les experts du HCP ont précisé que «cet indice ne rend pas compte de l’ensemble des rendements de l’investissement dans l’éducation, la formation, l’expérience professionnelle et la santé».
D’où le recours à une 2e approche, basée sur 3 indicateurs fondamentaux. L’idée est d’évaluer le stock de capital humain et son évolution, comme l’a expliqué Lahlimi. Ainsi, les résultats de cette étude montre que la proportion de la population âgée de 25 ans et plus, ayant un niveau d’études collégiales, secondaires ou supérieures a été d’à peine de 29,9% en 2013. Ce qui place le Maroc bien en deçà de la moyenne mondiale (63%), avec un taux plus faible même par rapport aux pays à développement humain moyen (47,5%).
En termes de nombre moyen d’années de scolarité, le Maroc ne fait pas mieux. Ce taux a certes connu une hausse durant les deux dernières décennies (+59,3%), mais reste seulement de 4,3 ans pour la population de plus de 25 ans. Or, la moyenne mondiale se situe à 7,7 ans. Rabat est un peu en-dessus des pays à développement humain faible, où la moyenne de nombre d’années de scolarité est de 4,1 ans. -
Pour le haut-commissaire au Plan, «cela nous renvoie à l’urgence d’accélérer la réforme du système éducatif». Car, en dépit des moyens mobilisés, les résultats restent encore faibles. D’ailleurs, le budget dédié à l’enseignement public a presque triplé entre 1999 et 2013. Même les ménages ont également augmenté leur part dans le coût total de l’éducation de 16% à 25,1% durant la même période. Cela signifie que «le coût de scolarisation d’un élève a nettement augmenté, passant de 5.088 DH à 12.062 DH par an». Malgré ces efforts déployés, les résultats ne suivent pas. En effet, «la progression des indicateurs du secteur de l’éducation-formation entre 1999 et 2013 est nettement inférieure à celle des dépenses publiques et celles des ménages». Cependant, l’étude rappelle que l’éducation reste toujours un ascenseur social. En 2013, la rémunération moyenne d’un salarié ayant un niveau primaire constitue la moitié de celle ayant le niveau du lycée. Ce dernier est payé presque deux fois moins qu’un diplômé du supérieur. Mieux, la même année, l’étude montre que «l’augmentation d’une année du nombre d’années d’études d’un salarié améliore sa rémunération de 9,6% en moyenne». Parallèlement, «une année supplémentaire d’études améliore les chances d’ascension sociale de 13,7% et une année supplémentaire de l’expérience augmente de 12% les possibilités de mobilité sociale». Néanmoins, Lahlimi a pointé une anomalie du système actuel, mise en avant dans plusieurs rapports. Il s’agit du paradoxe lié à «la prévalence du chômage chez les titulaires des diplômes du supérieur». En effet, «la hausse du nombre d’années de scolarité a tendance à s’accompagner d’une augmentation du sous-emploi, du chômage et de sa durée». En 2013, ce taux a été de 2,3% chez les personnes qui n’ont jamais été scolarisés et de 18,2% chez ceux ayant une durée de scolarité de 10 à 12 ans. Au-delà, il connaît une tendance baissière, pour atteindre 16,9% chez les personnes ayant une durée de scolarité de 17 à 19 ans. -
leconomiste
Il a été mesuré en se basant sur deux approches.
La première se réfère au nombre d’années d’études, au rendement économique des ressources humaines et à la survie des individus en âge d’activité. «Ce qui permet de calculer, selon une approche de la Banque mondiale, l’indice du capital humain, afin de déterminer sa valeur monétaire», a expliqué Lahlimi. Il en ressort que «l’indice du capital humain a été évalué à 2,983 en 2013, avec une progression de 15,8% depuis 1991», a-t-il ajouté. Mais c’est à partir de 1999 qu’il a connu une hausse significative, passant de 2,681 à 2,983, soit les trois quarts de l’évolution depuis le début des années 90. Néanmoins, les experts du HCP ont précisé que «cet indice ne rend pas compte de l’ensemble des rendements de l’investissement dans l’éducation, la formation, l’expérience professionnelle et la santé».
D’où le recours à une 2e approche, basée sur 3 indicateurs fondamentaux. L’idée est d’évaluer le stock de capital humain et son évolution, comme l’a expliqué Lahlimi. Ainsi, les résultats de cette étude montre que la proportion de la population âgée de 25 ans et plus, ayant un niveau d’études collégiales, secondaires ou supérieures a été d’à peine de 29,9% en 2013. Ce qui place le Maroc bien en deçà de la moyenne mondiale (63%), avec un taux plus faible même par rapport aux pays à développement humain moyen (47,5%).
En termes de nombre moyen d’années de scolarité, le Maroc ne fait pas mieux. Ce taux a certes connu une hausse durant les deux dernières décennies (+59,3%), mais reste seulement de 4,3 ans pour la population de plus de 25 ans. Or, la moyenne mondiale se situe à 7,7 ans. Rabat est un peu en-dessus des pays à développement humain faible, où la moyenne de nombre d’années de scolarité est de 4,1 ans. -
Pour le haut-commissaire au Plan, «cela nous renvoie à l’urgence d’accélérer la réforme du système éducatif». Car, en dépit des moyens mobilisés, les résultats restent encore faibles. D’ailleurs, le budget dédié à l’enseignement public a presque triplé entre 1999 et 2013. Même les ménages ont également augmenté leur part dans le coût total de l’éducation de 16% à 25,1% durant la même période. Cela signifie que «le coût de scolarisation d’un élève a nettement augmenté, passant de 5.088 DH à 12.062 DH par an». Malgré ces efforts déployés, les résultats ne suivent pas. En effet, «la progression des indicateurs du secteur de l’éducation-formation entre 1999 et 2013 est nettement inférieure à celle des dépenses publiques et celles des ménages». Cependant, l’étude rappelle que l’éducation reste toujours un ascenseur social. En 2013, la rémunération moyenne d’un salarié ayant un niveau primaire constitue la moitié de celle ayant le niveau du lycée. Ce dernier est payé presque deux fois moins qu’un diplômé du supérieur. Mieux, la même année, l’étude montre que «l’augmentation d’une année du nombre d’années d’études d’un salarié améliore sa rémunération de 9,6% en moyenne». Parallèlement, «une année supplémentaire d’études améliore les chances d’ascension sociale de 13,7% et une année supplémentaire de l’expérience augmente de 12% les possibilités de mobilité sociale». Néanmoins, Lahlimi a pointé une anomalie du système actuel, mise en avant dans plusieurs rapports. Il s’agit du paradoxe lié à «la prévalence du chômage chez les titulaires des diplômes du supérieur». En effet, «la hausse du nombre d’années de scolarité a tendance à s’accompagner d’une augmentation du sous-emploi, du chômage et de sa durée». En 2013, ce taux a été de 2,3% chez les personnes qui n’ont jamais été scolarisés et de 18,2% chez ceux ayant une durée de scolarité de 10 à 12 ans. Au-delà, il connaît une tendance baissière, pour atteindre 16,9% chez les personnes ayant une durée de scolarité de 17 à 19 ans. -
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