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Au nom de la loi, je vous arrête !

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  • Au nom de la loi, je vous arrête !

    Par Noureddine Boukrouh

    Ils sont maintenant deux anciens hauts responsables militaires, Nezzar et Toufik, à s’être élevés contre une décision de la justice militaire et à risquer des poursuites pour atteinte à «l’autorité de la chose jugée».
    Il peut aussi leur être reproché d’avoir manqué à l’«obligation de réserve». Cette notion est devenue un argument dans la bouche des imposteurs et des bandits, une astuce pour neutraliser les témoignages, un bâillon sur les consciences, un moyen d’empêcher de porter assistance à un pays en danger… Maintenant qu’ils ont franchi le pas, surmonté leurs inhibitions, ils doivent aller plus loin. Le «but recherché» ne doit pas être de sauver les soldats Hassan ou Hocine, mais de sauver l’Algérie et tous ses enfants du satanisme qui la tient entre ses serres.

    Il ne s’agit pas de rendre seulement justice à un innocent, mais à une nation opprimée, humiliée, meurtrie. Quiconque possède une once d’autorité morale, de crédibilité politique, de patriotisme sincère doit dénoncer la politique actuelle comme étant néfaste à l’intérêt national, préjudiciable au pays et à son avenir. Mes écrits d’hier et d’aujourd’hui sont, pour ma part, ma contribution à cette œuvre de sauvetage. Aujourd’hui, la ligne de démarcation est claire : le patriotisme contre le banditisme ; le sentiment national contre la trahison ; la dignité contre l’indignité. Il y a quelques jours, un ministre s’enorgueillissait dans l’hémicycle de l’APN d’être «un bandit siégeant dans un gouvernement de bandits». Prenant publiquement sa défense, le président de l’Assemblée nationale s’est écrié en séance publique : «Un bandit, mais un bandit d’honneur !» Voilà où en est arrivée l’Algérie, ce qu’est devenu son Parlement où s’élaborent les lois du pays. Chakib Khelil a été réhabilité et pourra demain revenir au gouvernement ou même être placé à la tête de l’Etat.

    Les hauts responsables militaires qui ont mis le pays dans cette situation ubuesque et permis qu’il soit placé dans une totale dépendance de l’étranger doivent assumer leurs responsabilités maintenant, sans délais, jusqu’au bout, même au péril de leur «retraite paisible». Ils n’ont pas le droit d’être lâches, de continuer à se prévaloir de l’ALN ou de la Révolution de Novembre tout en se taisant devant la mort de l’Algérie livrée à l’indignité, la voyoucratie et la trahison. Ils n’ont pas le droit de «la fermer» en contrepartie des avantages conservés.

    La loi, nul n’est censé ignorer la loi, la loi est au-dessus de tous… Elles signifient quelque chose ces affirmations entendues tous les jours dans la bouche de responsables politiques et militaires en exercice ? Tout le monde sait dans quels pays la loi est effectivement la loi, comment elle est respectée, où nul ne peut la violer impunément, où elle est réellement au-dessus de tous et d’abord de ceux qui la font et de ceux chargés de son application.

    En Algérie, ce sont les despotes, les voleurs, les incompétents qui parlent au nom de la loi et l’actionnent pour imposer leurs quatre volontés.
    La loi est entre leurs mains une muselière pour faire taire les objecteurs, les opposants et les victimes.

    Il existe dans presque toutes les langues une expression pour désigner ceux qui ne respectent pas la loi, grands bandits ou despotes : «Ils font la loi !» C’est dans ce sens qu’il faut entendre la loi algérienne, une loi appliquée au cas par cas, à la carte, à la tête du client, une arme entre les mains des uns pour tenir à distance les autres, assurer l’impunité aux uns et se venger des autres. On l’appelle aussi la «loi des barbeaux». Les lois qui découlent d’un viol de la mère des lois, la Constitution, ne sont pas des lois mais des diktats, des oukases, des lettres de cachet. Où habite la loi ? Qui la met en mouvement ? Pourquoi a-t-elle été appliquée pour arrêter le général Benhadid mais pas Madani Mazrag ou les responsables dont les noms hantent les colonnes des journaux depuis des années, en liaison avec des affaires de corruption ? La loi n’habite pas dans les palais de justice, là on la met seulement en œuvre selon les vœux du «système». Elle n’est pas déposée à la présidence de la République comme l’étalon-or était déposé jadis à
    Genève ; elle n’est pas de l’encre sur du papier qui s’appellera code de procédure civile, pénale ou militaire ; elle habite dans l’esprit des citoyens, là où il y en a, dans l’inconscient des nations qui en sont véritablement, dans les gènes des peuples qui méritent ce nom.
    Le meilleur sanctuaire pour la loi n’est ni le papier imprimé des codes de justice ou du journal officiel, ni les locaux de l’Etat, ni le ministère de la Justice, mais la conscience des hommes et des femmes, civils et militaires. Quand elle loge là, elle devient inexpugnable, inviolable, réfractaire à toute velléité despotique ou djouhaïenne. C’est l’opinion publique qui fait la loi à travers les vrais élus qu’elle envoie au Parlement ; c’est elle qui s’élève contre ses abus en manifestant dans les rues ; c’est elle qui renverse les lois des barbeaux par des révolutions. C’est au nom du droit d’initier une révision constitutionnelle, confondu avec le pouvoir constituant du peuple, que le président de la République a violé la mère des lois en 2008 pour s’octroyer un troisième mandat que la Constitution lui interdisait. Si la loi peut interdire une chose à quelqu’un et lui rendre possible son contraire le lendemain, satisfait-elle à la définition de la loi qui est d’être générale, universelle, au-dessus de l’intérêt particulier et au seul service de l’intérêt général ? Il faut, au nom de la loi, de Dieu ou du peuple, arrêter à n’importe quel prix la dérive mortelle qui est en train d’emporter le pays.
    Ces idées, mes idées de toujours, le général Toufik les connaît très bien pour les avoir entendues de ma bouche dans le secret de son bureau dans les années 1990, ou lues sous ma signature avant et après. Il peut témoigner qu’au moment où il était au sommet de son pouvoir, je lui parlais comme je parle ici, dans d’autres écrits ou à la télévision, pour lui marquer mon désaccord avec les choix et les politiques du «système» que lui et d’autres «décideurs» incarnaient. Il se rappelle peut-être de ce que je lui ai dit sur la décision d’introniser Abdelaziz Bouteflika, comme il sait pourquoi j’ai accepté d’intégrer son gouvernement.

    La fable de La Fontaine intitulée Le lion devenu vieux met en scène le roi lion devenu si vieux et si faible que ses anciens sujets se délectaient à se venger de lui en lui portant qui un coup de dent, qui une griffure, qui une morsure, qui un coup de corne. Quand arriva le tour de l’âne de donner son coup de sabot, le lion s’adressa à lui dans un râle : «Ah ! c’est trop : je voulais bien mourir, mais c’est mourir deux fois que souffrir tes atteintes.»

    C’est de cette fable qu’est née l’expression «donner le coup de pied de l’âne», exprimant l’idée qu’à leur déchéance, ce sont leurs anciens serviteurs que les puissants voient accourir en premier pour les achever. C’est très probablement ce qui va arriver à «Rab Dzaïr» dans notre douar de pays où l’espèce ânière est si florissante que le maréchal-ferrant du village ne sait plus où donner de la tête. A moins que…

    N. B, le Soir d'Algérie
    Dernière modification par Mi_rou, 09 décembre 2015, 12h59.

  • #2
    Ils sont maintenant deux anciens hauts responsables militaires, Nezzar et Toufik, à s’être élevés contre une décision de la justice militaire ....

    tous pareils !

    qu'ils se démerdent entre eux !
    Dernière modification par Pomaria, 09 décembre 2015, 12h51.
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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    • #3
      Pauvre maghreb

      Au maroc de passage il y a quelques années a rabat j'assiste a un rassemblement devant un ministére juste en face du palais royal touarga et un slogan revenait sans arret "manetfakouche", connaissant la main de fer de la répréssion dans les pays arabes , je me suis pris de sympathie pour ces gens courageux sans meme comprendre le pourquoi, aujourd'hui ayant compris la signification du slogan (on ne lache rien) et le but de cette manif (la repression politique) et au regard de ce papier ci haut je me dis pauvre de nous ok mais on lache rien et merci pour le journaliste de faire honneur à cette profession noyauter de khobzistes.

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      • #4
        le problème c'est qu'on semble repartis encore pour 20 ou 25 ans avec le clan actuellement au pouvoir.

        Les deux sont indéfendables mais plutôt condamnables. Leurs juges, leur justice n'a aucune valeur à mes yeux, c'est juste un instrument utilisé à leur guise à tour de rôle.
        Dernière modification par WorldCitizen, 09 décembre 2015, 13h32.

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        • #5
          Ils sont maintenant deux anciens hauts responsables militaires, Nezzar et Toufik, à s’être élevés contre une décision de la justice militaire ....

          tous pareils !

          qu'ils se démerdent entre eux !


          Drôle de philosophie.

          C'est tout le destin de l'Algérie qui est engagé et non pas celui de tel ou untel -

          Je doute fort que tu as lu jusqu'au bout le contenu de cette article. Pour moi c'est un brulot contre un pouvoir dirigé par une poignée de tyrans qui vont mener, tôt ou tard, le pays droit sur le mur
          Dernière modification par Mi_rou, 09 décembre 2015, 16h40.

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          • #6
            A qui tu t'adresses Mi-rou? cite ta cible

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            • #7
              Ce Boukrouh n’a aucun droit à la parole. Quand les Grands parlent, les Petits comme lui doivent se contenter d’écouter et se taire.
              "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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              • #8
                merci pour le journaliste de faire honneur à cette profession noyauter de khobzistes.
                Chacun plaide pour sa chapelle ; Boukrouh est un pur produit de la revue "El Djeich" où il a passé une vingtaine d'années.
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                • #9
                  L'arrestation du sécuritaire reste une énigme, qu'à t-il pu déranger ?
                  Le groupe de Paris avec leur porte-parole ''à tête de bandit'' Saadani ont-il reçu des ordres dans ce sens ?
                  وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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