Après une période d’intense croissance économique, la Chine a vu son développement ralentir de manière significative ces dernières années. Les réflexions se sont multipliées pour tenter de comprendre les spécificités de la croissance chinoise, curieux mélange de dirigisme économique toujours fort et de capitalisme de plus en plus assumé, bien qu’adapté au contexte chinois. Le docteur Jianan Wu, avocat spécialiste du droit de la concurrence et formé intellectuellement entre la Chine et l’Occident, nous donne sa vision personnelle d’une économie de marché sino-compatible.
Wu Jianan (Frank Wu), docteur en droit et consultant juridique spécialisé en droit des affaires internationales et droit de la concurrence, est un membre d’équipe de recherche dans l’Institut de Recherche Europe-Asie de l’Université Aix-Marseille et intervient dans des universités franco-chinoises. Il publie régulièrement des articles dans des revues françaises et sa dernière monographie en thème Le contrôle des concentrations en Chine, un cheminement sinueux vers l’établissement d’un marché de pleine concurrence sera prochainement éditée par la maison d’édition Concurrences.
Titulaire d’une Maîtrise en Droit en Chine et de deux masters professionnels respectifs en Droit et fiscalité de l’entreprise et Droit des affaires européennes en France, il a commencé sa carrière dans le Cabinet d’Avocats International Bird & Bird à Londres sur le programme de formation des meilleurs étudiants internationaux. Par la suite, il a poursuivi son cursus comme consultant juridique dans le Cabinet d’Avocats Louit & Associés où son travail portait principalement sur l’investissement international et le droit des sociétés en rapport avec la Chine. Après avoir soutenu sa thèse avec la mention très honorable et les félicitations du jury, il s’est installé à Pékin, s’associant au Cabinet Deheng Law Offices, l’un des plus grands cabinets chinois, pour assister ses clients dans les régions francophones et anglophones.
Vous avez grandi dans la campagne chinoise des années 1980, soit une époque où les réformes du vieux régime maoïste s’amorçaient tout juste dans quelques villes côtières comme Shanghai. Comment ressentiez-vous la situation de votre propre pays à l’époque, étiez-vous un admirateur du communisme que l’on vous servait dans la propagande ? Quel cheminement intellectuel avez-vous suivi depuis vos jeunes années ?
En effet, je suis né en 1978 dans une campagne de la province du Shaanxi. Étant un jeune pionnier communiste, et profondément convaincu par cette doctrine lorsque j’étais petit, j’ai été témoin du commencement de la réforme institutionnelle chinoise. Effectivement, après le décès du Président MAO Zedong en 1976, le mouvement politique appelé « révolution culturelle », qui a opéré en Chine pendant 10 ans, s’est brutalement terminé. L’utopie de construire un nouveau pays, de façon radicale et impérieuse, dans l’intention de parvenir à l’indépendance, la prospérité, l’égalité, la fraternité et surtout de ne plus obéir aux anciens pays envahisseurs, a été reconnue partiellement en faillite. Sur la base du patrimoine de la présidence de Mao, les successeurs du dirigeant chinois ont été obligés d’inaugurer une nouvelle politique pour développer le pays. Quant à l’évolution de mes convictions personnelles, elle est le résultat de ma longue période de recherche universitaire, par la lecture et la réflexion sur de nombreux ouvrages avec une pensée indépendante.
Pour commencer, il n’existait aucune expérience à laquelle se référer ou s’appuyer, tant sur le plan vertical qu’horizontal, c’est-à-dire soit sur l’acquis dans l’histoire chinoise, soit sur le modèle d’une réussite étrangère. Dans un pareil cas, la sagesse des masses, celle des paysans chinois à proprement parler, a été concrétisée par l’application de contrats forfaitaires agricoles, conclus clandestinement dans un petit village de la province d’Anhui, avec la signature d’un accord d’indemnisation par lequel les habitants du village s’occuperaient de la famille de ceux qui seraient condamnés. Cette pratique a inspiré M. Deng Xiaoping et le gouvernement chinois, afin d’appliquer ultérieurement la politique de réforme et d’ouverture, ayant pour but de restructurer l’économie du pays.
Aujourd’hui vous venez de soutenir avec succès une thèse en droit de la concurrence à l’Université d’Aix-Marseille. L’enfant chinois que vous étiez, moqué par ses camarades urbains pour ses origines rurales, aurait-il pu imaginer une seconde faire partie de l’élite intellectuelle d’un pays occidental comme la France ?
En effet, j’en suis redevable à mes directeurs, pour leurs directions et conseils, tout au long de mes études en France, de mon premier Master jusqu’à la conclusion de ma recherche doctorale. L’orgueil et les préjugés se retrouvent partout dans le monde, l’essentiel pour nous est de comprendre les raisons pour lesquelles ils existent. Dans mon cas personnel, ce fut à cause de l’application du système de résidence permanente immatriculée, lequel a été créé et mis en œuvre il y a plus de deux mille ans en Chine, dans le but de contrôler la circulation des populations. Les inégalités entre urbains et ruraux s’en sont trouvées renforcées, tout comme les préjugés qui les accompagnent. Aujourd’hui, l’application de ce système a subi beaucoup de critiques, et sera abolie un jour avec l’urbanisation grandissante, dans le dessein d’établir une économie ouverte où la concurrence puisse rester libre.
Pensez-vous qu’il existe un certain excès d’enthousiasme quant au développement rapide de la Chine ? Est-ce que certaines faiblesses institutionnelles (propriété intellectuelle insuffisante, corruption) pourraient empêcher la Chine de dépasser le niveau et surtout la qualité de vie des pays occidentaux ?
À mon avis, il n’existe pas, ou nous n’avons pas encore trouvé un système de gouvernance parfait pour notre société humaine. L’économie planifiée a été considérée comme une vanité humaine fatale, du point de vue de Friedrich Hayek. La transition institutionnelle de l’économie planifiée à celle de marché a conduit la Chine à un grand développement économique, par le fait que la restructuration économique a permis de libérer la volonté de travail pour ses peuples d’un côté, et d’introduire la participation des investissements étrangers d’un autre côté. Depuis un certain temps, il est vrai qu’il existe un excès d’enthousiasme face à la croissance rapide de l’économie chinoise, mais cette période d’excès se révèle relativement courte pour les Chinois, par rapport à leur douloureuse mémoire récente qui a duré plus d’un siècle, asservis et envahis par les pays occidentaux soutenus par leur expansion économique.
Il est vrai aussi que certaines faiblesses institutionnelles pourraient empêcher la Chine pour son développement dans la durée. Effectivement, l’agencement institutionnel paraît tardif et insuffisant, puisqu’il n’arrive pas à fournir une protection juridique suffisante pour soulager les inquiétudes de mes concitoyens, et à persuader tout à fait les investisseurs étrangers. Néanmoins, l’objectif de construction d’un État de droit est déjà inscrit dans la Constitution chinoise et l’avancement de la protection juridique, déjà sur le bon chemin, s’est accéléré, surtout depuis la présidence de M. XI Jinping. La création des trois tribunaux de la propriété intellectuelle particulièrement à Beijing, Shanghai et Guangzhou, suite à la décision de l’Assemblée Nationale du Peuple en 2014, nous fournit un très bon exemple à cet égard. Enfin, un mouvement de lutte sans précédent contre la corruption, dirigé par M. Wang Qishan, a été engagé. La condamnation d’un ancien membre du Comité central du PCC a déjà été prononcée et un grand nombre d’officiers supérieurs ont été poursuivis en raison de leurs irrégularités.
Vous nous avez confié être un partisan assumé du libre-échange, dans quelle mesure votre opinion est-elle partagée par les Chinois ? Est-ce que la tendance au libre échange découle au moins en partie de la valeur éthique que lui accordent vos compatriotes, ou bien est-ce entièrement par utilitarisme que le libre-échange devient la règle ?
Le maintien d’une concurrence effective et la protection des intérêts des consommateurs sont les objectifs principaux, partagés par le droit de la concurrence dans les pays différents. Effectivement, la recherche d’une concurrence effective est nécessaire pour assurer le mécanisme de libre échange, afin de réaliser une efficience globale dans le fonctionnement de l’économie de marché. Au cours de l’instauration d’une économie de marché de caractéristique chinoise, la croissance économique s’est longtemps maintenue aux environs de 7% par an et les conditions de vie du peuple chinois se sont considérablement améliorées.
Et c’est en effet, le résultat et le bienfait de l’application du libre-échange sur le marché chinois. Aujourd’hui, la plupart des économistes et des juristes chinois ont commencé à croire fermement à la nécessité d’établir une économie de marché et une protection juridique suffisante pour le fonctionnement du libre-échange. Je ne prétends pas que cette théorie deviendra la règle, mais selon le proverbe chinois, la pratique est le seul moyen de tester la vérité.
Votre thèse, en particulier dans son introduction et sa conclusion, revient souvent sur la question du sentiment de supériorité ou au contraire d’infériorité de la Chine vis-à-vis de l’Occident. Il semble que le développement incroyable de la Chine contemporaine s’accompagne d’un nationalisme très fort. Cela vous inquiète-t-il ?
En fait, pour essayer de comprendre le réveil de la Chine, il convient de suivre une ligne directrice depuis l’évolution historique de cette ancienne civilisation, au cours de sa transition difficile, afin de dévoiler le changement dans l’esprit du peuple chinois, vis-à-vis de l’Occident. A priori, la Chine, pendant très longtemps, s’est considérée comme le centre du monde, bénéficiant d’une civilisation supérieure et d’une puissance dominante. Cette conscience de supériorité a commencé à décliner à partir de la première guerre de l’opium en 1840. Depuis cette époque et jusqu’à 1949, elle est devenue un pays partiellement colonisé. Au début de cette période, les Chinois ont cru que la raison de leurs défaites contre les pays agresseurs devait être attribuée à la faiblesse des matériels et des technologies au niveau militaire, sans rien à reprocher sur notre propre tradition institutionnelle, c’est-à-dire au maintien d’une gouvernance unitaire au niveau administratif et d’une politique dirigiste en matière économique.
Wu Jianan (Frank Wu), docteur en droit et consultant juridique spécialisé en droit des affaires internationales et droit de la concurrence, est un membre d’équipe de recherche dans l’Institut de Recherche Europe-Asie de l’Université Aix-Marseille et intervient dans des universités franco-chinoises. Il publie régulièrement des articles dans des revues françaises et sa dernière monographie en thème Le contrôle des concentrations en Chine, un cheminement sinueux vers l’établissement d’un marché de pleine concurrence sera prochainement éditée par la maison d’édition Concurrences.
Titulaire d’une Maîtrise en Droit en Chine et de deux masters professionnels respectifs en Droit et fiscalité de l’entreprise et Droit des affaires européennes en France, il a commencé sa carrière dans le Cabinet d’Avocats International Bird & Bird à Londres sur le programme de formation des meilleurs étudiants internationaux. Par la suite, il a poursuivi son cursus comme consultant juridique dans le Cabinet d’Avocats Louit & Associés où son travail portait principalement sur l’investissement international et le droit des sociétés en rapport avec la Chine. Après avoir soutenu sa thèse avec la mention très honorable et les félicitations du jury, il s’est installé à Pékin, s’associant au Cabinet Deheng Law Offices, l’un des plus grands cabinets chinois, pour assister ses clients dans les régions francophones et anglophones.
Vous avez grandi dans la campagne chinoise des années 1980, soit une époque où les réformes du vieux régime maoïste s’amorçaient tout juste dans quelques villes côtières comme Shanghai. Comment ressentiez-vous la situation de votre propre pays à l’époque, étiez-vous un admirateur du communisme que l’on vous servait dans la propagande ? Quel cheminement intellectuel avez-vous suivi depuis vos jeunes années ?
En effet, je suis né en 1978 dans une campagne de la province du Shaanxi. Étant un jeune pionnier communiste, et profondément convaincu par cette doctrine lorsque j’étais petit, j’ai été témoin du commencement de la réforme institutionnelle chinoise. Effectivement, après le décès du Président MAO Zedong en 1976, le mouvement politique appelé « révolution culturelle », qui a opéré en Chine pendant 10 ans, s’est brutalement terminé. L’utopie de construire un nouveau pays, de façon radicale et impérieuse, dans l’intention de parvenir à l’indépendance, la prospérité, l’égalité, la fraternité et surtout de ne plus obéir aux anciens pays envahisseurs, a été reconnue partiellement en faillite. Sur la base du patrimoine de la présidence de Mao, les successeurs du dirigeant chinois ont été obligés d’inaugurer une nouvelle politique pour développer le pays. Quant à l’évolution de mes convictions personnelles, elle est le résultat de ma longue période de recherche universitaire, par la lecture et la réflexion sur de nombreux ouvrages avec une pensée indépendante.
Pour commencer, il n’existait aucune expérience à laquelle se référer ou s’appuyer, tant sur le plan vertical qu’horizontal, c’est-à-dire soit sur l’acquis dans l’histoire chinoise, soit sur le modèle d’une réussite étrangère. Dans un pareil cas, la sagesse des masses, celle des paysans chinois à proprement parler, a été concrétisée par l’application de contrats forfaitaires agricoles, conclus clandestinement dans un petit village de la province d’Anhui, avec la signature d’un accord d’indemnisation par lequel les habitants du village s’occuperaient de la famille de ceux qui seraient condamnés. Cette pratique a inspiré M. Deng Xiaoping et le gouvernement chinois, afin d’appliquer ultérieurement la politique de réforme et d’ouverture, ayant pour but de restructurer l’économie du pays.
Aujourd’hui vous venez de soutenir avec succès une thèse en droit de la concurrence à l’Université d’Aix-Marseille. L’enfant chinois que vous étiez, moqué par ses camarades urbains pour ses origines rurales, aurait-il pu imaginer une seconde faire partie de l’élite intellectuelle d’un pays occidental comme la France ?
En effet, j’en suis redevable à mes directeurs, pour leurs directions et conseils, tout au long de mes études en France, de mon premier Master jusqu’à la conclusion de ma recherche doctorale. L’orgueil et les préjugés se retrouvent partout dans le monde, l’essentiel pour nous est de comprendre les raisons pour lesquelles ils existent. Dans mon cas personnel, ce fut à cause de l’application du système de résidence permanente immatriculée, lequel a été créé et mis en œuvre il y a plus de deux mille ans en Chine, dans le but de contrôler la circulation des populations. Les inégalités entre urbains et ruraux s’en sont trouvées renforcées, tout comme les préjugés qui les accompagnent. Aujourd’hui, l’application de ce système a subi beaucoup de critiques, et sera abolie un jour avec l’urbanisation grandissante, dans le dessein d’établir une économie ouverte où la concurrence puisse rester libre.
Pensez-vous qu’il existe un certain excès d’enthousiasme quant au développement rapide de la Chine ? Est-ce que certaines faiblesses institutionnelles (propriété intellectuelle insuffisante, corruption) pourraient empêcher la Chine de dépasser le niveau et surtout la qualité de vie des pays occidentaux ?
À mon avis, il n’existe pas, ou nous n’avons pas encore trouvé un système de gouvernance parfait pour notre société humaine. L’économie planifiée a été considérée comme une vanité humaine fatale, du point de vue de Friedrich Hayek. La transition institutionnelle de l’économie planifiée à celle de marché a conduit la Chine à un grand développement économique, par le fait que la restructuration économique a permis de libérer la volonté de travail pour ses peuples d’un côté, et d’introduire la participation des investissements étrangers d’un autre côté. Depuis un certain temps, il est vrai qu’il existe un excès d’enthousiasme face à la croissance rapide de l’économie chinoise, mais cette période d’excès se révèle relativement courte pour les Chinois, par rapport à leur douloureuse mémoire récente qui a duré plus d’un siècle, asservis et envahis par les pays occidentaux soutenus par leur expansion économique.
Il est vrai aussi que certaines faiblesses institutionnelles pourraient empêcher la Chine pour son développement dans la durée. Effectivement, l’agencement institutionnel paraît tardif et insuffisant, puisqu’il n’arrive pas à fournir une protection juridique suffisante pour soulager les inquiétudes de mes concitoyens, et à persuader tout à fait les investisseurs étrangers. Néanmoins, l’objectif de construction d’un État de droit est déjà inscrit dans la Constitution chinoise et l’avancement de la protection juridique, déjà sur le bon chemin, s’est accéléré, surtout depuis la présidence de M. XI Jinping. La création des trois tribunaux de la propriété intellectuelle particulièrement à Beijing, Shanghai et Guangzhou, suite à la décision de l’Assemblée Nationale du Peuple en 2014, nous fournit un très bon exemple à cet égard. Enfin, un mouvement de lutte sans précédent contre la corruption, dirigé par M. Wang Qishan, a été engagé. La condamnation d’un ancien membre du Comité central du PCC a déjà été prononcée et un grand nombre d’officiers supérieurs ont été poursuivis en raison de leurs irrégularités.
Vous nous avez confié être un partisan assumé du libre-échange, dans quelle mesure votre opinion est-elle partagée par les Chinois ? Est-ce que la tendance au libre échange découle au moins en partie de la valeur éthique que lui accordent vos compatriotes, ou bien est-ce entièrement par utilitarisme que le libre-échange devient la règle ?
Le maintien d’une concurrence effective et la protection des intérêts des consommateurs sont les objectifs principaux, partagés par le droit de la concurrence dans les pays différents. Effectivement, la recherche d’une concurrence effective est nécessaire pour assurer le mécanisme de libre échange, afin de réaliser une efficience globale dans le fonctionnement de l’économie de marché. Au cours de l’instauration d’une économie de marché de caractéristique chinoise, la croissance économique s’est longtemps maintenue aux environs de 7% par an et les conditions de vie du peuple chinois se sont considérablement améliorées.
Et c’est en effet, le résultat et le bienfait de l’application du libre-échange sur le marché chinois. Aujourd’hui, la plupart des économistes et des juristes chinois ont commencé à croire fermement à la nécessité d’établir une économie de marché et une protection juridique suffisante pour le fonctionnement du libre-échange. Je ne prétends pas que cette théorie deviendra la règle, mais selon le proverbe chinois, la pratique est le seul moyen de tester la vérité.
Votre thèse, en particulier dans son introduction et sa conclusion, revient souvent sur la question du sentiment de supériorité ou au contraire d’infériorité de la Chine vis-à-vis de l’Occident. Il semble que le développement incroyable de la Chine contemporaine s’accompagne d’un nationalisme très fort. Cela vous inquiète-t-il ?
En fait, pour essayer de comprendre le réveil de la Chine, il convient de suivre une ligne directrice depuis l’évolution historique de cette ancienne civilisation, au cours de sa transition difficile, afin de dévoiler le changement dans l’esprit du peuple chinois, vis-à-vis de l’Occident. A priori, la Chine, pendant très longtemps, s’est considérée comme le centre du monde, bénéficiant d’une civilisation supérieure et d’une puissance dominante. Cette conscience de supériorité a commencé à décliner à partir de la première guerre de l’opium en 1840. Depuis cette époque et jusqu’à 1949, elle est devenue un pays partiellement colonisé. Au début de cette période, les Chinois ont cru que la raison de leurs défaites contre les pays agresseurs devait être attribuée à la faiblesse des matériels et des technologies au niveau militaire, sans rien à reprocher sur notre propre tradition institutionnelle, c’est-à-dire au maintien d’une gouvernance unitaire au niveau administratif et d’une politique dirigiste en matière économique.
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