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Les contes de Farid Al-Din Attar

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  • Les contes de Farid Al-Din Attar

    L'amant et la maîtresse

    Un homme brave et impétueux comme un lion fut pendant cinq ans amoureux d'une femme. Cependant on distinguait une petite taie à l'œil de cette belle ; mais cet homme ne s'en apercevait pas, quoiqu'il contemplât fréquemment sa maîtresse. Comment en effet cet homme, plongé dans un amour si violent, aurait-il pu s'apercevoir de ce défaut ? Toutefois son amour finit par diminuer ; une médecine guérit cette maladie. Lorsque l'amour pour cette femme eut été altéré dans le cœur de celui qui l'aimait, il reprit facilement son pouvoir sur lui-même. Il vit alors la difformité de l'œil de son amie, et lui demanda comment s'était produite cette tache blanche. « Dès l'instant, répondit-elle, que ton amour a été moindre, mon œil a laissé voir son défaut. Lorsque ton amour a été défectueux, mon œil l'est aussi devenu pour toi. Tu as rempli ton cœur de trouble par l'aversion que tu éprouves actuellement ; mais regarde, ô aveugle de cœur ! Tes propres défauts. Jusques à quand rechercheras-tu les défauts d'autrui ? Tâche plutôt de t'occuper de ceux que tu caches soigneusement. Lorsque tes fautes seront lourdes pour toi, tu ne feras pas attention à celles d'autrui. »

  • #2
    Mes amis, on nous appelle!

    Un jour que Buchr Hâfi cheminait en état d'ivresse , il trouva un morceau de papier sur lequel était écrit " Au nom de Dieu, le clément le miséricordieux." Ramassant ce morceau de papier, il l'enveloppa dans un fragment d'étoffe de lin sans tache , en y joignant du musc et de l'ambre et le déposa dans un coin avec toute espèce d'honneurs et de respects. Cette même nuit un personnage vénérable eu un songe où on lui prescrivait d'aller dire à Buchr: "Puisse que tu as ramassé notre nom qui gisait à terre et que tu l'as débarrassé des souillures dont il était couvert, nous, à notre tour, te traitant avec honneur, nous t'avons purifié de tes péchés . Tu as enveloppé notre nom dans un fragment de lin sans tache; à notre tour nous te revêtirons dans l'autre vie d'un vêtement complet; et parce que , aprés l'avoir recouvert d'ambre et de musc , tu l'as placé hors de toute atteinte, nous, de notre coté, nous t'honorerons dans ce monde et dans l'autre et nous laverons ta renommée de toute tache." Ce vénérable eut ce songe trois fois de suite; mais il doutait encore de sa réalité , parce que Buchr Hâfi était un homme perdu de moeurs . Le lendemain matin comme il c'était mis à sa recherche, il le trouva au cabaret . Il ne lui eut pas plus tôt répété ses paroles que Buchr Hâfi, prenant congé de ses camarades , leur dit: " Mes amis, on nous appelle! nous y allons"; et , sans hésiter, il renonça au péché.

    "Le mémorial des Saints " Farid-ud Din' Attar

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    • #3
      Magnifiques, merci de l'avoir partagé.
      Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse, c'est être supérieur à votre moi antérieur.
      Hemingway

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      • #4
        Je t’en prie !

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        • #5
          Les contes de Farid Al-Din Attar

          Bon mot d'un sage sur un palais

          Un roi fit élever un château orné de dorures pour la construction duquel il dépensa cent mille dinars. Lorsque ce château fut semblable au paradis, on l'embellit encore par des tapis. De tous les pays il vint des gens présenter au roi leur hommage, et ils lui offrirent des présents sur des plateaux. Le roi appela alors, avec ces hôtes, les notables de son royaume ; il les fit venir auprès de lui, les fit asseoir sur des sièges, et leur dit : « Comment trouvez-vous ce palais ? Y reste-t-il quelque chose à désirer pour la beauté et la perfection ? » Tous dirent alors : « Personne ne vit jamais ni ne verra jamais sur la face de la terre un palais pareil. » Toutefois un homme voué à la dévotion se leva et dit : « Sire, il y a une fente, et c'est un grand défaut. Si ce palais n'avait pas ce défaut, le paradis lui-même devrait lui apporter un présent du monde invisible (pour reconnaître sa supériorité). » « Je ne vois pas la fente dont tu parles, répliqua le roi ; tu es un ignorant et tu veux exciter du trouble. » Le soufi dit : « Ô toi qui es fier de ta royauté ! Sache que la fente dont il s'agit est celle par laquelle doit passer l'ange de la mort. Plût à Dieu que tu pusses boucher ce trou ! Car autrement qu'est ce palais, que sont cette couronne et ce trône ? Quoique ce palais soit agréable comme le paradis, la mort le rendra désagréable à tes yeux. Rien n'est stable, et c'est ce qui enlaidit l'endroit où nous vivons. Aucun art ne peut rendre stable ce qui ne l'est pas. Ah ! Ne te complais pas tant dans ton palais et dans ton château ; ne fais pas tant caracoler le coursier de ton orgueil. Si, à cause de ta position et de ta dignité, personne ne te fait connaître tes fautes, malheur à toi ! »

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          • #6
            Les contes de Farid Al-Din Attar

            Le langage des oiseaux :

            Rien hors Dieu n'existe. Toute chose renvoie à une seule et même essence. L'individu a l'audace d'être Dieu car « l'amant véritable doit être pareil au feu ». Tel est le thème du Langage... Les oiseaux, connus et inconnus, conduits par l'exigeante huppe - messagère d'amour auprès de la reine de Saba, dans la tradition coranique - vont à la recherche de leur roi, le Simorg - symbole de Dieu chez les Iraniens, de Ferdowsî à Sohrawardî.Tous, hormis trente, périssent dans de terribles épreuves, après avoir parcouru les vallées essentielles du désir, de la connaissance, de l'amour, de l'unité, de l'extase... Les survivants se reconnaissent alors comme le sujet de leur quête : ils sont annihilés dans la divinité. « L'ombre se perdit dans le soleil et voilà tout. »

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            • #7
              Les contes de Farid Al-Din Attar

              Le cheikh et le chien

              Un chien impur reposait sur la poitrine d'un cheikh qui ne retira pas le pan de sa robe. Quelqu'un lui dit :" Ô toi qui es recommandable par ta dévotion ! Pourquoi ne te gares-tu pas de ce chien ?"
              - " Ce chien répondit le cheikh, a un extérieur impur ; mais en réalité, cette impureté n'est pas évidente à mon intérieur. Ce qui à l'extérieur est manifeste à son égard m'est caché à l'intérieur. Puisque mon intérieur est comme l'extérieur du chien, comment aurais-je de l'aversion pour lui, puisqu'il me ressemble ? Lorsque la moindre chose obstrue ton chemin, qu'importe que tu sois arrêté par une montagne ou par une paille.

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              • #8
                Les contes de Farid Al-Din Attar

                Demande faite à Junaid

                Un demandeur s'assit devant Junaid et lui dit : "Ô toi qui es libre, quoique esclave de Dieu, dis-moi quant est ce qu'on peut posséder le contentement du cœur" - " lorsqu'on a perdu son cœur, répondit-il, par l'effet de l'amour" Tant que tu n'obtiendras l'union avec le roi de la nature, tu ne pourras parcourir le chemin du contentement. Dois-je considérer comme convenable l'égarement de l'atome, parce qu'il n'a pas la force de supporter la vue du soleil ? Tant que l'atome sera atome, il ne sera qu’atome ; il n'est pas ce qu'il semble être, il n'est qu'un éclat apparent. Si on le retourne, il n'est plus lumineux ; mais il n'en est pas moins un atome, et non la source brillante du soleil. Ce qui sort naturellement de l'atome n'est en réalité qu'un atome ; mais si l'atome se perd entièrement dans le soleil de l'immensité, il participera, quoique simple atome à sa durée éternelle. Ô toi atome ! Tu erres comme un homme ivre et malheureux, jusqu'à ce que à force de tourner, tu sois plus avec le soleil. J’espère que toi qui es sans repos comme l'atome ! Que tu découvriras clairement ta propre impuissance.

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                • #9
                  Les contes de Farid Al-Din Attar

                  Le vieux fossoyeur

                  Un fossoyeur parvint à un âge avancé. Quelqu'un lui dit :"Réponds à la question que je vais te poser : toi qui as passé toute ta vie à creuser des fosses dans la terre, n'y as tu rien vu de merveilleux ?" Le fossoyeur répondit : "Ce que j'y ai vu de plus étonnant, c'est que ma chienne d'âme m'as vu pendant soixante dix ans creuser des fosses, et n'est pas morte une seule fois, ni n'a obéi un seul moment à la loi de Dieu.

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