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Bouteflika déplore l'état du bâti en Algérie

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  • Bouteflika déplore l'état du bâti en Algérie

    Devant les professionnels de l'Ordre national des architectes, Bouteflika a déploré la "laideur" et la "fragilité" des constructions en Algérie et leur a demandé de faire des propositions pour améliorer la situation.

    Il a fallu plus d'un an après le lancement du programme "un million de logements à l'horizon 2009" pour que l'équipe Bouteflika se rende compte de l'évidence. Il suffit de voir les images satellites d'Alger pour constater la "laideur" de certains arrondissements de notre capitale...

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    Bouteflika : “Nous devons construire mieux”

    Organisées à l’initiative du Conseil national de l’Ordre national des architectes, les assises de l’architecture, dont les travaux ont démarré hier matin à l’hôtel El-Aurassi, tendent à montrer la mesure de l’enlisement de l’acte de bâtir, hissé dans l’absolu au rang d’un art, dans le marasme et la déliquescence. Tous les participants à cette rencontre, à leur tête, le président de la République, qui a présidé la séance d’ouverture des assises, en présence des présidents des deux Chambres parlementaires, de membres du gouvernement, de hauts responsables de l’État et, évidemment, des gens du métier, ont affirmé qu’il était inconvenant de parler, jusqu’alors, d’architecture en Algérie, tant cette discipline, qui devait régir la construction en amont et en aval, n’a pu occuper la place qui lui sied.

    Le chef de l’État a d’emblée relevé de grandes et graves carences dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme. Il a alors abordé la problématique de la crise du logement, en rappelant que l’État consacre, pour la réalisation de 1,2 million d’unités en 5 ans, 700 milliards de dinars, dont plus de 100 milliards au titre de l'amélioration urbaine, notamment en matière de résorption des déficits en viabilité, accumulés durant des décennies.

    Il a souligné aussi que plus de 900 000 logements ont été construits depuis 1999, augmentant le parc immobilier d’environ 42% en dix ans. Il n’en demeure pas moins que les besoins de plus en plus croissants de la population ne sauraient, de son avis, “justifier la médiocrité constante enregistrée dans le secteur”, estimant qu’il est temps de ne plus réfléchir à la réalisation de logements “sous le seul angle quantitatif, négligeant les aspects qui favorisent ou conditionnent l'épanouissement individuel, ainsi que l'harmonie et l'insertion sociales”. Plus mordant, Abdelaziz Bouteflika a évoqué, au-delà de l’inesthétique des bâtiments, le manque d’hygiène constaté dans les quartiers. “J’ai honte, en tant qu’Algérien, de nos villes et villages”, a martelé, par trois fois, le premier magistrat du pays. “Des cités entières qui n'ont pas bougé d'un iota depuis plusieurs années, et cela fait mal au cœur. On apprend simplement que les prix deviennent plus cher”, a-t-il poursuivi. Le chef de l’État a alors incité les architectes à jouer “un rôle fondamental à jouer dans la rupture que nous voulons promouvoir avec les réalisations sommaires du passé”, en leur promettant d’être à l’écoute de leurs “propositions et suggestions, parce que la qualité du cadre de vie à laquelle l'architecture participe essentiellement, constitue un des volets et un formidable accélérateur du progrès social”.

    Le président Bouteflika, a insisté sur la réalisation de constructions “qui durent des siècles” et qui profitent à “plusieurs générations”. “Il faut construire pour le XXIe siècle, il faut construire pour un siècle et pour deux siècles, des choses qui durent pour plusieurs générations”, a-t-il martelé, en visitant une exposition organisée en marge des assises de l'architecture, ajoutant au sujet du vieux bâti qu' “il faut tout détruire et recommencer à zéro”. “Nous devons construire mieux et assurer un meilleur bien-être aux citoyens et, en même temps, assurer la sécurité des gens, car le bien-être génère la prospérité mais aussi la sécurité”, a-t-il souligné, précisant que le fait de “ne pas tenir compte des plans de sécurité, risque de poser, plus tard, des problèmes extrêmement graves”.

    La présidente du Conseil national de l’Ordre national des architectes, la députée Houria Bouhired, a, dès lors, appelé les participants à faire “un bilan sans complaisance de la situation actuelle ; évaluer le dispositif régissant les marchés publics, décrypter la complexité ou les défaillances dans les relations entre maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage et entrepreneurs et enfin mettre en relief les incohérences avérées au niveau des missions et responsabilités des acteurs du cadre bâti”. Prenant tour à tour la parole, des architectes ont regretté l’absence d’un statut propre à leur profession et le non-respect des lois en vigueur pour le secteur.

    À ce titre, certains ont relevé qu’il était inconcevable que les autorités nationales s’engagent dans la lutte contre la “bidonvilisation” dans les villes et les bâtiments non conformes aux règles architecturales et urbanistiques, tout en se lançant dans une campagne de régularisation des constructions illicites. “Les destructions sont généralement ordonnées quand il y a litige sur la propriété foncière”, nous dit-on.

    Quelque peu plus critique, Azzag Louar a dénoncé la délivrance de diplômes de complaisance et le diktat des entreprises et de l’administration sur les architectes “qui ne parviennent pas à s’imposer face à elles”.
    Le directeur de l’urbanisme au ministère de l’Habitat, M. Naït Saâda, a tenté de l’empêcher de pousser plus loin la diatribe. Mais, c’était compter sans la ténacité de l’intervenant à exprimer jusqu’au bout son opinion, inspirée visiblement par une vieille rancœur liée à son départ du ministère.

    source : Liberté
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