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Il fait partie de ces hommes sans qui l'Algérie ne serait pas indépendante.

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  • Il fait partie de ces hommes sans qui l'Algérie ne serait pas indépendante.

    Hocine Aït Ahmed est un dirigeant historique de la Révolution algérienne. Le «Zaïm» comme on aime le surnommer est né le 20 août 1926 à Aït Yahia (Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou). Il s'engage très tôt dans le militantisme contre le colonialisme français. À 16 ans, alors encore lycéen à Ben Aknoun, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA). Il devient, rapidement, le plus jeune membre du comité central auquel il présente, en 1948, un rapport décisif sur les formes et la stratégie de la lutte armée pour l'indépendance. Il est fondateur et dirigeant de l'OS.
    Lors du congrès clandestin du PPA tenu à Belcourt (un quartier d'Alger) en 1947, il avait déjà préconisé la création d'une Organisation spéciale (OS) chargée de la formation des cadres militaires et de la mise en place d'un dispositif clandestin pour amorcer et développer la lutte armée. Désigné par le Comité central du PPA au Bureau politique, il se voit confier la direction de l'OS, en remplacement de Mohamed Belouizad, malade.

    L'OS et sa vision diplomatique

    Durant deux ans, il a mis en place - à l'échelle nationale - les structures pour la formation politique et militaire pour mener à bien la guerre de libération. C'est dans ce contexte qu'il organise le braquage de la poste d'Oran, qui permit, en mars 1949, de s'emparer d'une importante somme d'argent, sans effusion de sang. Le 1er mai 1952, Aït Ahmed s'installe au Caire en Égypte. Recherché par les autorités françaises, il est désigné membre de la délégation du PPA-Mtld, en exil au Caire. Aït Ahmed insiste sur l'importance de la diplomatie pour donner une visibilité politique au niveau international au mouvement de libération. Il assiste à la première Conférence des partis socialistes asiatiques, réunis en janvier 1953 à Rangoon, en Birmanie.
    En avril 1955, il dirige la Délégation algérienne à la conférence de Bandung. En avril 1956, il ouvre et dirige le bureau de la Délégation du FLN à New York. En septembre 1956, le problème algérien est inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU. Ce qui provoque le retrait retentissant de la délégation française, présidée par le Premier ministre Antoine Pinay. En octobre 1956, Aït Ahmed est arrêté par les autorités françaises, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider, Ahmed Ben Bella et Mostefa Lacheraf, dans l'avion qui les conduisait du Maroc à Tunis où devait se tenir une conférence maghrébine de la paix. Tout au long de sa détention, Aït Ahmed communique avec les dirigeants du FLN-ALN. Dans la plus importante de ces communications, Aït Ahmed en appelle avec urgence à la création d'un gouvernement provisoire en exil. Il considère que cette initiative peut contribuer à résorber la crise interne suscitée par des responsables qui s'opposent au Congrès de la Soummam (tenu en août 1956). Derrière les barreaux, il continue sa lutte contre le colonialisme jusqu'à l'indépendance où il est libéré. Après 1962, c'est un autre combat qu'il mène.
    Membre du Conseil national de la révolution algérienne (Cnra) et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra), Hocine Aït Ahmed, est aussi député de l'Assemblée constituante. Il s'oppose au régime de Ben Bella et lance le premier parti d'opposition dans le pays, le FFS en 1963. C'est avec ce parti qu'il prend la direction des maquis en Kabylie, qu'on appellera plus tard révolte du FFS. L'insurrection de Kabylie durera plusieurs mois et sera conduite par Hocine Aït Ahmed et le colonel Mohand Oulhadj. Il est par la suite arrêté, en octobre 1964. Condamné à mort, il fut gracié, puis déporté à la prison de Lambèse. Constatant l'influence grandissante du FFS, le président Ahmed Ben Bella décide d'entrer dans un processus de négociation.

    Le FFS et sa vie après l'indépendance
    À la suite de négociations menées à l'étranger, le FLN (Parti unique) et le FFS parviennent à un accord, qui sera rendu public par la presse nationale le 16 juin 1965. Mais le coup d'Etat du président Boumediene mettra fin brutalement aux accords. Le 1er mai 1966, Aït Ahmed s'évade de la prison d'El Harrach et se réfugie en Suisse. Il obtient sa licence en droit à Lausanne en Suisse. Puis, il soutient une thèse de doctorat, à Nancy, en 1975, sur les droits de l'homme dans la Charte et la pratique de l'OUA. À l'occasion du «printemps berbère» (1980), il joue avec le FFS un rôle modérateur d'encadrement politique des militants. Le 16 décembre 1985, il lance avec Ahmed Ben Bella, depuis Londres, un appel au peuple algérien pour l'instauration de la démocratie et le respect des droits de l'homme. Après 23 ans d'exil, Aït Ahmed rentre en Algérie en décembre 1989. Il participe avec le FFS au scrutin législatif de 1991.
    En 1995, Aït Ahmed signe à Rome, avec les représentants de six autres formations et des personnalités politiques, la plate-forme de Sant'Egidio pour la sortie de crise et pour le retour à la paix. Le 2 février 1999, il est de nouveau en Algérie. Sa candidature à l'élection présidentielle est annoncée trois jours plus tard. Après une campagne électorale, menée à travers tout le pays, il se retire, le 14 avril, veille du scrutin. Il décide après cela de se mettre à l'écart de la vie politique, se contentant d'avoir le rôle d'un guide pour le FFS. En début de l'année dernière, victime d'un infarctus, il est transféré en Suisse à l'hôpital de Lausanne pour y être opéré. Il restera loin des feux de la rampe jusqu'à ce fatidique 23 décembre 2015. «Da l'Hocine» n'est plus, mais son souvenir sera éternel...

    Par Walid AÏT SAÏD
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