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ALGÉRIE :Sept raisons pour refuser les privatisations aujourd'hui

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  • ALGÉRIE :Sept raisons pour refuser les privatisations aujourd'hui

    Le processus d'adoption de la loi de finances 2016 a dévié vers un débat inattendu sur la privatisation des entreprises publiques. L'article 66 du projet de loi présenté par le ministre des finances Abderrahmane Benkhalfa a ouvert cette brèche, vivement contestée par le Parti des Travailleurs de Mme Louisa Hanoun, ce qui a donné lieu à des incidents à l'Assemblée Nationale.

    Le gouvernement s'est, depuis, attelé à rassurer. Pas de privatisation des entreprises stratégiques, pas d'accès du capital étranger aux entreprises privatisées, instauration d'une "minorité de blocage " au sein des entreprises privatisables : le premier ministre Abdelmalek Sellal et le ministre des finances se sont longuement dépensés pour rassurer, sans parvenir à lever toutes les ambiguïtés. Le combat semble dès lors cristallisé autour d'une opposition idéologique, avec une fracture gauche-droite prononcée.

    A la nécessité de défendre le peuple et ses biens, répond un argumentaire basé sur l'efficacité économique, en mettant en avant l'Etat mauvais entrepreneur, la gabegie et la corruption qui entourent le secteur public, ainsi que le peu d'attrait que présente l'Algérie pour l'investissement étranger.

    Pas d'institutions fiables

    Les partisans de la privatisation pourraient aussi avancer un autre argument, douloureux mais recevable : l'incurie structurelle d'un secteur public qui constitue un gouffre financier. Le ministre de l'industrie Abdessalam Bouchouareb vient de le confirmer.

    Après avoir acheté El-Hadjar, il veut lui consacrer un milliard de dollars, et un autre milliard pour la SNVI Rouiba. Pour quels résultats ? Personne ne le sait, et personne n'est en mesure de garantir que cet argent servira à quelque chose. Ne serait-il pas plus intéressant pour le pays de se débarrasser de ce secteur, pour consacrer ses revenus à autre chose ?

    Mais au-delà de ces affrontements, la privatisation ne constitue pas un programme économique en soi. Et en l'état actuel des choses et des institutions du pays, sept arguments plaident pour un refus des privatisations.
    1. L'Algérie ne dispose pas d'institutions crédibles pouvant mener une opération de privatisation dans des conditions acceptables de transparence et d'équité. L'opacité du système économique est telle que personne ne croira que les privatisations ont eu lieu selon des règles précises, même si cela était vrai. La défiance de l'opinion publique envers les institutions constitue un facteur paralysant sur ce dossier.

    2. La bourse est un instrument privilégié pour établir la valeur marchande d'une entreprise. Elle aurait pallié ce vide. Le gouvernement n'a rien fait pour en favoriser l'épanouissement. L'attitude du gouvernement ne visait-elle pas à éviter précisément que les entreprises privatisables ne soient évaluées à leur juste valeur ?

    Défaut de transparence

    3. Le gouvernement n'a pas agi de manière transparente dans son projet de privatisation. Il a voulu relancer le processus par effraction. La contestation l'a amené à tenir un autre discours, pour dire qu'il voulait renforcer l'entreprise publique en introduisant une minorité de blocage en cas de privatisation. Le procédé est plus que douteux.

    4. Une privatisation éventuelle déboucherait sur un transfert de propriété de ce qui existe déjà. Or, pour l'Algérie, l'objectif à atteindre est d'élargir la base économique du pays par de nouveaux projets, non à se disputer la propriété de ce qui existe déjà.

    Ceci est particulièrement vrai pour l'industrie, qui représente moins de 5% du PIB. Dans ce secteur, il faudrait multiplier la capacité industrielle du pays par cinq ou plus pour espérer s'intégrer dans l'économie mondiale. Dans ce contexte, transférer une entreprise du public vers le privé ne sert à rien.

    5. Les entreprises publiques n'ont pas le management nécessaire pour se défendre. Elles n'ont ni le statut juridique, ni l'encadrement adéquat. La privatisation se ferait sur injonction. Le manager n'a pas de choix : soit il accepte, et tente de négocier sa place dans le nouveau dispositif ; soit il refuse, et il est éjecté.

    Oligarques contre capital étranger

    6. Le gouvernement affirme que les entreprises stratégiques ne sont pas concernées par la privatisation. C'est faux. Cette disposition n'existe pas dans le projet de loi. C'est donc le gouvernement qui décide, en fin de compte, quelle entreprise est stratégique et quelle autre ne l'est pas.

    Les travailleurs de l'ENIEM ont d'ores et déjà demandé à ce que leur entreprise soit être exclue de la liste des entreprises à privatiser. S'agit-il d'une entreprise stratégique ? Mais si M. Ali Haddad devient ministre de l'industrie, plus aucune entreprise ne devrait échapper à la privatisation.

    7. Le capital étranger a été exclu de l'opération de privatisation. Est-ce une bonne décision ? L'Algérie a précisément un besoin urgent de savoir-faire technologique et managérial, que pourraient introduire les entreprises étrangères.

    L'exclusion du capital étranger peut signifier que ceux que Mme Louisa Hanoune appelle les « oligarques », profitant de leur proximité avec le pouvoir, veulent entrer seuls dans la compétition lors des privatisations. Aujourd'hui, leur envergure ne leur permet pas de s'approprier les grandes entreprises. Mais s'ils absorbent les PME, ils seront prêts, dans quelques années, à absorber les "gros morceaux."

    HUFFPOST ALGERIE

  • #2
    Sellal confirme que les entreprises stratégiques ne sont pas concernées par la privatisation

    Pour le Premier ministre, cette disposition de la loi de finances, adoptée récemment par les deux chambres du Parlement, "renforce le secteur économique public".

    Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a confirmé, samedi à Sétif, que les entreprises nationales stratégiques n'étaient pas concernées par l’article 66 de la loi de finances 2016 qui consacre l'ouverture du capital des entreprises publiques au privé national résident.

    L'article 66 de la loi de finances 2016, devenu 62 dans le texte amendé par l'APN, stipule, rappelle-t-on, que "les entreprises publiques économiques, qui réalisent des opérations de partenariat à travers l'ouverture du capital social en faveur de la participation de l'actionnariat national résident, doivent conserver au moins 34% du total des actions ou des parts sociales".

    Cette disposition précise que "l'actionnaire national résident peut détenir ces actions sur une période de cinq ans. Après une expertise juridique sur le respect des engagements souscrits, il est possible de soumettre au Conseil des participations de l'Etat (CPE) l'option de l'achat du reliquat des actions".

    En cas d'approbation par le CPE, la concession se fait selon le prix convenu dans la charte des partenaires ou celui fixé par le CPE.
    "L'article 66 de la loi de finances 2016 va renforcer le secteur public, et les entreprises nationales stratégiques comme Sonatrach ne sont pas concernées par cet article", a déclaré M. Sellal lors de sa visite de travail qu'il effectue dans la wilaya de Sétif.

    le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, avait lui aussi assuré, lors de la session consacrée à ce texte de loi au Conseil de la Nation, que les entreprises publiques stratégiques étaient et resteront "exclues" du champ d'application de l'article 66 lequel avait suscité une polémique de députés de l’opposition lors des débats du projet de loi de finances à l'Assemblée Populaire Nationale (APN) en novembre dernier.

    "Ces grandes entreprises sont, d’ailleurs, régies par des lois spécifiques empêchant toute ouverture de leur capital", avait expliqué M. Benkhalfa soulignant que cette mesure visait "la pérennité" de certaines entreprises en les dotant de ressources financières dont elles ont besoin.

    Le premier argentier du pays avait également soutenu que cette mesure offrait deux "garanties": la première est que les étrangers n’ont pas le droit de prendre part à cette ouverture du capital, tandis que la seconde garantie consiste à ce que toute ouverture du capital ne peut se faire sans l’accord du CPE qui est présidé par le Premier ministre et composé d’une dizaines de ministres.

    S'exprimant encore sur la loi de finances, le Premier ministre a précisé, par ailleurs, que l’article 71 de ce texte était un outil "technique et financier", relevant, dans ce sens, que l'Etat est "pragmatique" et "considère que lorsque les entreprises réussissent à engranger des bénéfices et à créer de l’emploi, cela pourrait profiter à tout le pays".
    L'article 71, rappelle-t-on, introduit un mécanisme d'"équilibre budgétaire" permettant au ministre des Finances, à travers des décrets d'"ajustements", de geler ou d'annuler des crédits destinés à la couverture de dépenses "en cas de détérioration des équilibres généraux".

    Sur un autre point, M. Sellal a réitéré, par la même occasion, la détermination de l’Etat à encourager les investisseurs nationaux et étrangers, dans le cadre du respect de la règle 51/49%.

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    • #3
      merci pour ton partage Haddou !

      wallah l'article que tu as posté résume extrêmement bien TOUTE LA PROBLEMATIQUE ACTUELLE DE LA PRIVATISATION en Algérie !

      encore merci !
      Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

      Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

      Commentaire


      • #4
        merci pour ton partage Haddou

        à ton service

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