Le 19 décembre dernier, Intel a organisé la compétition des sciences dans le monde arabe à Alexandrie en Égypte. L’objectif était de réunir 111 étudiants issus de 11 pays arabes autour d’une compétition visant à susciter l’intérêt des jeunes pour la recherche scientifique.
Comme chaque année et depuis 2010, Intel, la multinationale américaine spécialisée dans les micro-processeurs, organise la compétition des sciences du monde arabe dédiée aux lycéens âgés entre 14 et 18 ans. En 2015, c’est la ville égyptienne d’Alexandrie qui a accueilli les participants venus du Maroc, Tunisie, Égypte, Liban, Oman, Qatar, Émirats arabes unis, Arabie Saoudite, Jordanie, Liban et Palestine.
La très belle bibliothèque d’Alexandrie a été choisie pour l’organisation de la compétition en partenariat avec Sharaf Fondation pour le développement durable. Le choix du lieu ultra-sécurisé était justifié par la présence de plusieurs officiels égyptiens dont l’ancien chef du gouvernement, Issam Charaf, ou encore les ambassadeurs de pays arabes et membres de la ligue arabe basés au Caire. Parallèlement aux speechs habituels, les 111 étudiants attendaient avec impatience les résultats.
Focus sur le solaire
En effet, ces étudiants issus de 11 pays arabes se sont déjà soumis aux jugements du jury. «Nous avons pris les meilleurs des excellents. Le choix était très difficile», témoigne ce membre du jury. C’est que les projets étaient innovants et de très haut niveau.
On peut citer par exemple le projet palestinien du système d’irrigation sans fil, celui de Jordanie visant l’utilisation de systèmes intelligents dans les énergies renouvelables ou encore le robot qatari qui essaie de trouver des sensibilités de chaleur, respiration et de vie dans les caves, sans omettre le projet émirati de construction intelligente thermoélectrique.
De leur côté, les Marocains se sont surtout focalisés sur l’énergie solaire avec 4 projets. Il s’agit de l’épouvantail mobile utilisé dans les champs alimentés par l’énergie solaire de Meriem Bariz et Kaoutar El Alaoui (17 ans) du lycée Les orangers à Rabat. Ensuite, Oussama Chatri (16 ans) du lycée Ali Ben Berri de Tazi, a inventé des feux de signalisation alimentés par l’énergie solaire. Rafsa Marchich et Oussama Routabi (17 ans) ont, pour leur part, eu l’idée de gyrophares et taxi lumineux auto alimentés par le vent résultant du mouvement de la voiture, en espérant déposer le brevet d’invention à l’international.
Enfin, Khaoula Yaagoubi (17 ans) et Aicha Oujidi (16 ans) du lycée Mohamed Abdelkrim El Khattabi de Nador ont créé une fontaine à énergie solaire avec un tracker solaire. Hélas, ces projets n’ont malheureusement pas été assez compétitifs pour récolter un prix. Au final, ce sont les Égyptiens qui ont raflé la mise aux première et troisième places.
Les Égyptiens raflent la mise
L’Égyptien Mohamed Ayman Mohamed, a reçu le grand prix d’une valeur de 2.500$ pour son projet visant à isoler les cellules du cancer du poumon et prévenir leur nutrition. Maryam Mohammad Al Hashmi, des Émirats arabes unis a reçu le deuxième prix évalué à 2.000$ pour son projet de l’Épilogue du plastique et enfin Amr Mostafa Omar and Fady Mostafa Omar d’Égypte, ont reçu 1.500$ pour le projet qui leur a permis de trouver le périmètre et la superficie du cercle en utilisant une nouvelle méthode.
En outre, 6 autres équipes de jeunes scientifiques arabes ont reçu les prix des meilleurs projets par catégorie et 6 autres ont reçu des prix spéciaux.
L’échec marocain pourrait être dû au financement ainsi qu'à l’aide aux jeunes inventeurs encore inexistants dans les lycées marocains. Si l’on compare les moyens déployés par certains lycées émiratis ou encore d’Arabie saoudite ou du Liban, la différence est criarde même en termes de maquette et de présentation.
Dans ce cadre, on nous spécifie que les projets marocains étaient financés par les étudiants eux-mêmes et leurs encadrants face à une absence critique d'entreprises et de fondations pour les aider. D’où l’idée d’un lauréat libanais d’Intel en 2010, Abdellah El Absi, qui a créé, en 2012, sa start-up Zoomal, une plateforme dédiée au crowdfunding dans le monde arabe. Il a déjà pu amasser 3,1 millions de dollars pour 100 projets qui ont créé 500 emplois. Un exemple à suivre.
Karim Bibi Triki
DG d’intel Égypte, Levant et Afrique du Nord
Les ÉCO : Qu’est-ce qui motive l’intérêt d’Intel à ce genre de compétitions ?
Karim Bibi Triki : Intel a affiché depuis plus d’une décennie un net intérêt pour l’éducation des jeunes. Nous avons choisi de plébisciter une compétition mondiale qui existe depuis 15 ans et qu’on veut maintenir jusqu’en 2016. Celle-ci est axée exclusivement autour de la science et de l’ingénierie et réunit 6.000 élèves aux USA. (C’est l’étape ultime après celle de l’Égypte pour le monde arabe). Le but est d’innover, créer un produit et une solution. L’objectif n’est pas de détecter le prochain Mark Zuckerberg mais d’encourager les élèves à poursuivre leurs études dans les filières scientifiques de moins en moins appréciées d’autant que les besoins en ingénieurs dépassent la production. L’exemple du Maroc est révélateur de cette carence.
Quels sont les critères d'éligibilité à la compétition internationale ?
Tous les étudiants peuvent aller aux USA. La compétition arabe leur permet d’avoir un premier feedback pour parfaire leur participation américaine. Celle-ci n’est pas un tour de qualification. Les équipes soumettent leur demande et la fondation Intel se charge du transport, de l'hébergement et de l'organisation du concours aux USA.
Qu’en est-il du financement ?
Il est difficile d’estimer un montant. Notre but est plus motivé par une transmission de savoir qu’une problématique financière. Il faut savoir que la fondation Intel n’est pas seule sur ce projet. L’institution Sharaf pour le développement durable et la bibliothèque d’Alexandrie nous accompagnent.
Wiam MARKHOUSS
Les Echos Maroc
Comme chaque année et depuis 2010, Intel, la multinationale américaine spécialisée dans les micro-processeurs, organise la compétition des sciences du monde arabe dédiée aux lycéens âgés entre 14 et 18 ans. En 2015, c’est la ville égyptienne d’Alexandrie qui a accueilli les participants venus du Maroc, Tunisie, Égypte, Liban, Oman, Qatar, Émirats arabes unis, Arabie Saoudite, Jordanie, Liban et Palestine.
La très belle bibliothèque d’Alexandrie a été choisie pour l’organisation de la compétition en partenariat avec Sharaf Fondation pour le développement durable. Le choix du lieu ultra-sécurisé était justifié par la présence de plusieurs officiels égyptiens dont l’ancien chef du gouvernement, Issam Charaf, ou encore les ambassadeurs de pays arabes et membres de la ligue arabe basés au Caire. Parallèlement aux speechs habituels, les 111 étudiants attendaient avec impatience les résultats.
Focus sur le solaire
En effet, ces étudiants issus de 11 pays arabes se sont déjà soumis aux jugements du jury. «Nous avons pris les meilleurs des excellents. Le choix était très difficile», témoigne ce membre du jury. C’est que les projets étaient innovants et de très haut niveau.
On peut citer par exemple le projet palestinien du système d’irrigation sans fil, celui de Jordanie visant l’utilisation de systèmes intelligents dans les énergies renouvelables ou encore le robot qatari qui essaie de trouver des sensibilités de chaleur, respiration et de vie dans les caves, sans omettre le projet émirati de construction intelligente thermoélectrique.
De leur côté, les Marocains se sont surtout focalisés sur l’énergie solaire avec 4 projets. Il s’agit de l’épouvantail mobile utilisé dans les champs alimentés par l’énergie solaire de Meriem Bariz et Kaoutar El Alaoui (17 ans) du lycée Les orangers à Rabat. Ensuite, Oussama Chatri (16 ans) du lycée Ali Ben Berri de Tazi, a inventé des feux de signalisation alimentés par l’énergie solaire. Rafsa Marchich et Oussama Routabi (17 ans) ont, pour leur part, eu l’idée de gyrophares et taxi lumineux auto alimentés par le vent résultant du mouvement de la voiture, en espérant déposer le brevet d’invention à l’international.
Enfin, Khaoula Yaagoubi (17 ans) et Aicha Oujidi (16 ans) du lycée Mohamed Abdelkrim El Khattabi de Nador ont créé une fontaine à énergie solaire avec un tracker solaire. Hélas, ces projets n’ont malheureusement pas été assez compétitifs pour récolter un prix. Au final, ce sont les Égyptiens qui ont raflé la mise aux première et troisième places.
Les Égyptiens raflent la mise
L’Égyptien Mohamed Ayman Mohamed, a reçu le grand prix d’une valeur de 2.500$ pour son projet visant à isoler les cellules du cancer du poumon et prévenir leur nutrition. Maryam Mohammad Al Hashmi, des Émirats arabes unis a reçu le deuxième prix évalué à 2.000$ pour son projet de l’Épilogue du plastique et enfin Amr Mostafa Omar and Fady Mostafa Omar d’Égypte, ont reçu 1.500$ pour le projet qui leur a permis de trouver le périmètre et la superficie du cercle en utilisant une nouvelle méthode.
En outre, 6 autres équipes de jeunes scientifiques arabes ont reçu les prix des meilleurs projets par catégorie et 6 autres ont reçu des prix spéciaux.
L’échec marocain pourrait être dû au financement ainsi qu'à l’aide aux jeunes inventeurs encore inexistants dans les lycées marocains. Si l’on compare les moyens déployés par certains lycées émiratis ou encore d’Arabie saoudite ou du Liban, la différence est criarde même en termes de maquette et de présentation.
Dans ce cadre, on nous spécifie que les projets marocains étaient financés par les étudiants eux-mêmes et leurs encadrants face à une absence critique d'entreprises et de fondations pour les aider. D’où l’idée d’un lauréat libanais d’Intel en 2010, Abdellah El Absi, qui a créé, en 2012, sa start-up Zoomal, une plateforme dédiée au crowdfunding dans le monde arabe. Il a déjà pu amasser 3,1 millions de dollars pour 100 projets qui ont créé 500 emplois. Un exemple à suivre.
Karim Bibi Triki
DG d’intel Égypte, Levant et Afrique du Nord
Les ÉCO : Qu’est-ce qui motive l’intérêt d’Intel à ce genre de compétitions ?
Karim Bibi Triki : Intel a affiché depuis plus d’une décennie un net intérêt pour l’éducation des jeunes. Nous avons choisi de plébisciter une compétition mondiale qui existe depuis 15 ans et qu’on veut maintenir jusqu’en 2016. Celle-ci est axée exclusivement autour de la science et de l’ingénierie et réunit 6.000 élèves aux USA. (C’est l’étape ultime après celle de l’Égypte pour le monde arabe). Le but est d’innover, créer un produit et une solution. L’objectif n’est pas de détecter le prochain Mark Zuckerberg mais d’encourager les élèves à poursuivre leurs études dans les filières scientifiques de moins en moins appréciées d’autant que les besoins en ingénieurs dépassent la production. L’exemple du Maroc est révélateur de cette carence.
Quels sont les critères d'éligibilité à la compétition internationale ?
Tous les étudiants peuvent aller aux USA. La compétition arabe leur permet d’avoir un premier feedback pour parfaire leur participation américaine. Celle-ci n’est pas un tour de qualification. Les équipes soumettent leur demande et la fondation Intel se charge du transport, de l'hébergement et de l'organisation du concours aux USA.
Qu’en est-il du financement ?
Il est difficile d’estimer un montant. Notre but est plus motivé par une transmission de savoir qu’une problématique financière. Il faut savoir que la fondation Intel n’est pas seule sur ce projet. L’institution Sharaf pour le développement durable et la bibliothèque d’Alexandrie nous accompagnent.
Wiam MARKHOUSS
Les Echos Maroc
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