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Pourquoi la stratégie industrielle du Maroc n’honore pas ses promesses

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  • Pourquoi la stratégie industrielle du Maroc n’honore pas ses promesses

    Pourquoi la stratégie industrielle du Maroc n’honore pas ses promesses


    Les grands chantiers sont supposés faire du Maroc une économie florissante où la croissance crée de l’emploi. Ce n’est pas encore le cas. Analyse.

    L’annonce par PSA d’une implantation de production de voitures, la seconde depuis celle de Renault, est à priori une très bonne nouvelle pour le Maroc. Pour Moulay Hafid Elalami et son prédécesseur du gouvernement El Fassi, Ahmed Réda Chami, c’est la confirmation d’une stratégie présentée comme étant la panacée pour les faiblesses structurelles du pays: d’une part un marché du travail incapable de produire suffisamment d’emplois pour absorber le chômage et les nouveaux arrivants sur le marché du travail , et d’autre part une économie incapable de manufacturer des biens exportables à forte valeur ajoutée.
    Les statistiques d’emplois ne suivent pas

    En misant sur la délocalisation de production et montage de véhicules, le Maroc peut raisonnablement supposer que là réside la solution à ces deux problèmes. Or les statistiques d’emplois, ainsi que les caractéristiques de l’économie marocaine sur la dernière décennie et dans les prochaines années, montrent qu’il n’en est rien. Certes, le rendement financier de ces projets d’investissement peut être acquis, mais, et c’est probablement le cas pour toute une génération d’autres projets dits « Grands Chantiers », les retombées macro-économiques, les effets d’entraînement et d’émulation, peinent à se montrer.

    L’économie marocaine a réussi à créer 80 000 emplois en moyenne entre 1999 et 2014, et 77 000 entre 2006 et 2014. Cette croissance de la population active employée est cependant distribuée d’une manière très hétérogène sur les divers secteurs d’activité :


    Seul le secteur des services a créé avec consistance de l’emploi sur toute la période et les 9 dernières années, ce qui explique pourquoi ce secteur a contribué à hauteur de 82% de la création totale nette d’emplois sur la période 1999-2014. L’agriculture, comme l’industrie a perdu de l’emploi, des destructions de postes sans lesquelles la force de travail serait supérieure de 120 000 en comparaison avec ce qui est actuellement observé.
    Des objectifs surréalistes

    En 2008 déjà, le programme Emergence identifiait le secteur automobile comme une activité pouvant générer 36 000 emplois, dont 6 000 directs. En 2010, Ahmed Réda Chami ajoutait à cette prédiction la création de 220 000 emplois industriels d’ici 2015. Les deux promesses ont échoué à se réaliser, vu que le secteur industriel a perdu 100 000 emplois, essentiellement dans le secteur artisanal, et cette hémorragie n’a pas été stoppée par les promesses de création d’emplois dans les secteurs d’avenir. En plus des 120 000 emplois qui auraient pu être maintenus en ligne avec la croissance de la force de travail dans son ensemble, empêcher la destruction des 100 000 emplois sur les quinze dernières années aurait pu, peut-être, réaliser cet objectif. Le ministre actuel, à sa nomination, annonce des objectifs encore plus surréalistes, en emplois comme en croissance de PIB.
    L’éducation, la faille fatale

    Augmenter la taille de l’industrie dans le PIB est certainement le moyen le plus rapide pour accroître le pourcentage de la force de travail employée dans le secteur, et donc créer des emplois, lorsqu’on considère les données de 141 pays. Néanmoins, l’effet bénéfique du tissu industriel se réalise pleinement lorsque la population bénéficiant d’une formation professionnelle est importante: cette dernière permet d’augmenter de 77% l’effet d’entraînement sur la population active employée dans l’industrie. Cette différence d’impact peut être expliquée par l’effet vertueux de la remontée de filière : une force de travail au fait des aspects techniques de production peut faire la transition vers des composantes plus complexes et à valeur ajoutée plus élevée. La tragédie des implantations industrielles au Maroc est qu’elles échouent – ou vont échouer- à générer les effets attendus précisément à cause du bilan médiocre de la politique d’éducation au Maroc.

    Le problème d’éducation est d’autant plus important que les disparités de niveau d’éducation au Maroc forment dans le secteur des services une grappe d’activités économiques concurrentes à l’établissement d’une force de travail importante dans le secteur industriel. Nous avons ici une illustration éloquente du principe que la politique économique est une question de choix public : le Maroc ne peut pas investir dans le tourisme et l’offshoring d’une part, et attendre des effets bénéfiques d’investissement dans l’industrie automobile d’une autre part.
    L’absence de débat

    Financer l’activité industrielle par des investissements étrangers peut être contre-productif aussi; généralement, les IDE ne contribuent pas forcément à l’épanouissement d’un secteur industriel lorsque ce dernier est minime ou marginal dans l’économie bénéficiaire de ces flux de capitaux, et encore moins lorsqu’un pays comme le Maroc affecte une part excessive de son PIB à l’investissement, ou bien l’oriente vers la production de biens non-échangeables, comme le BTP ou dans une moindre mesure, les activités touristiques.

    L’implantation Renault-PSA sera certainement profitable à ces deux groupes et aux investisseurs locaux, étatiques ou non. Ce serait cependant faire preuve de court-termisme que de déclarer le succès de cette politique économique: cette monopolisation des ressources publiques, et les choix déterminés sans débat préalable ne se justifient que par l’effet bénéfique attendu sur l’économie dans son ensemble : les grands chantiers sont
    supposés faire du Maroc une économie florissante où la croissance crée de l’emploi. Force est de constater que ni l’une, ni l’autre ne se réalisent, et le futur ne sera pas forcément différent.


    Telquel
    "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

  • #2
    @AARROU

    Merci pour ton interêt a l'économie marocaine et au Maroc en général

    Commentaire


    • #3
      asam16
      @AARROU

      Merci pour ton interêt a l'économie marocaine et au Maroc en général
      C'est Telquel qu'il faut remercier pas moi !!!

      Ne me dites pas que vous ne lisez pas Telquel ???
      "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

      Commentaire


      • #4
        vu que je suis marocain il est normal que je le fais de temps en temps il y a tellement de médias au Maroc qu'on peut pas toujours tout lire.
        par contre un Algérien qui lis Telquel qui traite a 99% des nouvelles du Maroc ça démontre un interêt dont on te remercie.

        Commentaire


        • #5
          Merci Aarrou.

          Je ne lis jamais Telquel mais grâce à vous, je peux lire maintenant des articles de ce magazine.

          Merci infiniment.

          Commentaire


          • #6
            hakimcasa
            Merci Aarrou.

            Je ne lis jamais Telquel mais grâce à vous, je peux lire maintenant des articles de ce magazine.

            Merci infiniment.
            Mais de rien !!! Je n'est aucun mérite !!!

            Maintenant je compte sur vous pour commenter cet article,et enrichir la discutions .

            Allez, vos avis et arrêtez de me remercie c'est gratuit !!!
            Dernière modification par AARROU, 26 décembre 2015, 14h33.
            "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

            Commentaire


            • #7
              Mais de rien !!! Je n'est aucun mérite !!!

              Maintenant je compte sur vous pour commenter cet article,et enrichir la discutions .
              Ne soyez pas modeste. oeilfermé

              Il n'y a rien à commenter ! Tout est dit dans l'article. Rien à ajouter.

              Commentaire


              • #8
                vu que je suis marocain il est normal que je le fais de temps en temps il y a tellement de médias au Maroc qu'on peut pas toujours tout lire.
                par contre un Algérien qui lis Telquel qui traite a 99% des nouvelles du Maroc ça démontre un interêt dont on te remercie.

                Les Marocains lisent aussi les journaux Algériens voire Tunisiens.

                Commentaire


                • #9
                  C'est très tôt pour se prononcer surtout quand il s'agit d'une stratégie industrielle qui se réalisera sur des dizaines d'années ,la réussite ne sera jamais à 100% ,tellement il y a des imprévus ou des couacs qu'il faudrait y remédier au cours de la feuille de route ,l'essentiel c'est d'avoir une visibilité pour les opérateur concernés

                  Commentaire


                  • #10
                    Bon je ne discute pas beaucoup de Telquel vu que je trouve qu'il manque d'indépendance et d'objectivité leur discours toujours dans le même sens, il n y a jamais rien de bien qui se fait au Maroc (un financement de la part d'un opposant n'est pas étranger a cette vision des choses)
                    mais pour faire plaisir a quelqu'un qui s'interesse a notre cher pays je vais faire un effort

                    L’agriculture, comme l’industrie a perdu de l’emploi
                    l'auteur Ait Benhamou n'a jamais écrit un seul article positif sur le Maroc, et bien sur ici :
                    il omet de mentionné que les pertes d'emplois a l'agriculture sont principalement dû a l'immigration vers les villes, et l'augmentation de la mécanisation.

                    Il omet aussi de mentionné que les pertes d'emplois en industrie sont principalement du au perte d'emploi dans le textile un secteur très gourmand en nombre d'employés mais ce nombre est trompeur puisque se sont généralement des emplois a faible rémunération, a l'inverse des emplois crée en automobile et en aéronautique qui sont bien rémunérés.

                    Commentaire


                    • #11
                      Les Marocains lisent aussi les journaux Algériens voire Tunisiens.
                      Il n y a rien de mal a le faire, Je peux pas me prononcer pour tout les Marocains, mais personnellement je ne le fait pas, parce que cela ne m'intéresse pas vraiment, chacun ses intérêts, ceux qui le font démontre leurs interêt a ces pays, même ici a part les rubriques international et économie je ne lis pas le reste.

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                      • #12
                        l'auteur Ait Benhamou n'a jamais écrit un seul article positif sur le Maroc
                        C'est un jeune étudiant qui prépare un doctorat en France. Il est très politisé puisqu'il est aussi président d'une association crée par des étudiants marocains en France qui s'appelle Cap Démocratie Maroc.

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                        • #13
                          @hakimcasa

                          oui je le sais, les mauvaises langues disent que Cap Démocratie est financé par un opposant frustré de ne pas avoir plus que sa part du gâteau

                          Commentaire


                          • #14
                            asam

                            Il omet aussi de mentionné que les pertes d'emplois en industrie sont principalement du au perte d'emploi dans le textile
                            Sur quoi tu te bases pour donner cette conclusion ,lui il se base sur les chiffres du HCP qui détaille par secteur.

                            A moins que vous ne lisiez pas les rapports du HCP eux aussi .
                            "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

                            Commentaire


                            • #15
                              Sur quoi tu te bases pour donner cette conclusion ,lui il se base sur les chiffres du HCP qui détaille par secteur.
                              Il se base sur pas grand chose. Son artcile manque de profondeur. Il ne fait que survoler.

                              C'est un article que je qualifierai de "politique".

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