Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Quand des hedge funds vont au tapis

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Quand des hedge funds vont au tapis

    15 DÉCEMBRE 2015 | PAR MARTINE ORANGE

    En trois jours, trois hedge funds américains ont annoncé leur liquidation. Tous avaient investi lourdement dans les dettes à haut risque des entreprises. « Combien de hedge funds vont-ils faire faillite », se demandent des gérants, inquiets d’un effet domino.

    Quelque chose ne tourne à nouveau plus rond dans la planète financière. En moins de trois jours, trois fonds d’investissements américains, spécialisés dans les achats de dettes hautement spéculatives (high yield ou junk bonds) viennent de mettre la clé sous la porte.

    Jeudi 10 décembre, c’est le fonds mutuel américain, Third Avenue, qui a annoncé sa suspension, alors qu’il devait faire face à un nombre grandissant de demandes de retraits et de remboursement de la part de ses clients. Il s’est engagé à liquider un portefeuille estimé à 788 millions de dollars (720 millions d’euros), essentiellement investi dans des titres de dettes d’entreprises, et de rembourser par la suite tous ses clients.

    Vendredi, c’est le fonds Stone Lion Capital, spécialisé dans les placements à haut risque et les dettes classées en junk bonds, qui a à son tour annoncé la suspension d’un de ses hedge funds gérant 400 millions de dollars, après avoir déclaré être dans l’impossibilité de répondre à la demande de remboursement de ses clients.

    Lundi, le fonds Lucidus Capital Partners, spécialisé dans la dette à haut risque, a déclaré lui aussi être en voie d’extinction, après avoir liquidé la totalité de son portefeuille estimé à 900 millions de dollars. Les responsables ont déclaré avoir pris cette décision en octobre, sur la suggestion d’un de leurs actionnaires, après avoir noté la détérioration du marché de la dette à haut risque.

    Alors que le monde financier est déjà sous haute tension, dans l’attente d’une prochaine hausse des taux américains, prévue pour le 16 décembre, cette succession de liquidations a mis les nerfs du monde financier un peu plus à vif. D’autant que les analystes de Wall Street, devenus très superstitieux, n’ont pu s’empêcher de relever que les responsables de Stone Lion Capital, un des fauteurs de troubles, étaient d’anciens traders de la banque américaine Bear Stearns. La faillite de cette banque en mars 2008, avait été le signe avant-coureur de la crise de septembre 2008, marquée par la faillite de Lehman Brothers et la crise des subprime.

    Est-ce le signe d’une nouvelle crise ? se demandent les observateurs financiers. « La vraie question est de savoir combien de hedge funds vont faire faillite. Il n’y a jamais un seul mouton noir. Il n’y a jamais qu’un seul portefeuille mal investi », dit un gérant de fonds, Jeffrey Gundlach, cité par Bloomberg. « Le risque est que cela crée un effet de domino, précipitant les fonds les plus vulnérables », poursuit un autre gérant. Et peut-être même les autres ? Tous ont en tête de scénarios de panique bancaire (bank run), où les clients se précipitent pour demander de récupérer leur argent le plus vite possible, par peur qu’il ne soit trop tard, provoquant par leur affolement l’écroulement de l’ensemble.

    Le marché des dettes risquées est déjà gelé : il n’y a plus aucune liquidité. Les taux des obligations les plus risquées s’envolent (voir graphique). Les gérants de fonds ne trouvent plus d’acheteurs pour les titres risqués. Un gérant de hedge fund a raconté au Wall Street Journal qu’il avait essayé vendredi de vendre des titres de dettes émis par la société Clear Channel Communication, devenue I heard media, à son prix de cotation, déjà bradé, de 71 centimes pour un dollar. Personne n’en a voulu. En fin d’après-midi, il a finalement reçu une offre à 64 centimes pour un dollar. Il l’a refusée. Pour combien de temps ?


    Evolution des taux d'intérêts demandés aux entreprises les plus risquées par secteur


    Un climat de liquidation semble s’installer sur ce marché. Pour certains observateurs, la bulle de la dette privée, créée par la politique non conventionnelle de la FED, est sans doute en train d’exploser. Depuis la crise de 2008, les investisseurs, repus par les liquidités déversées sans limite par la Réserve fédérale, se sont tous précipités sur ces marchés de dettes risquées : dans un environnement de taux zéro, ceux-ci avaient le mérite d’offrir des rendements élevés. Ils ont accepté de financer tous les projets, tous les secteurs, tous les pays sans distinction.

    Les entreprises travaillant dans l’énergie, les matières premières, les télécommunications ont pu trouver de l’argent sans difficulté. C’est ainsi que Patrick Drahi, par exemple, a pu lever quelque 40 milliards d’euros sur le marché américain pour multiplier les acquisitions. Aujourd’hui, il se retrouve face à une montagne de dettes et un cours de Bourse divisé par trois depuis le mois d’août. De même, les groupes des pays émergents, à qui il était promis une croissance exponentielle, ont levé des milliards de dettes sur le marché américain, jugé bien plus intéressant, pour financer des projets de moins en moins en rentables. Aujourd’hui, ils se retrouvent piégés, alors que leurs économies se retournent voire sont en récession.

    Selon une étude du cabinet McKinsey, le marché des obligations des entreprises non financières a augmenté de 4 700 milliards de dollars entre 2007 et 2014, contre 1 700 milliards de dollars entre 2000 et 2007. Les actifs gérés par les hedge funds et autres fonds, qui se sont substitués aux banques, ont plus que doublé depuis 2009. Ce sont tous ces fonds qui aujourd’hui sont menacés. Alors que les autorités politiques et monétaires n’ont cessé depuis 2008 de parler des dettes publiques, elles risquent de découvrir, bien tardivement, qu’il existe aussi une crise des dettes privées.
    Dernière modification par jawzia, 27 décembre 2015, 12h43.

  • #2
    salam

    n'oubliez pas que septembre 2015 marque la fin du cycle de chemita (effacement dette et qu'on repart pour un nouveau cycle)


    à partir de 6 minutes


    Commentaire

    Chargement...
    X