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Tempête à l'horizon: Nouveau Siècle Mondial prédit par Alexandre Del Valle

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  • Tempête à l'horizon: Nouveau Siècle Mondial prédit par Alexandre Del Valle

    Quel impact peut-avoir cette nouvelle organisation multipolaire du monde ? Comment l'Occident – et tout spécialement la France – peut-en tirer parti ?

    Alexandre Del Valle : L'Occident et la France peuvent tirer parti de ces évolutions en tirant les leçons du passé. Je pense que les conséquences de la guerre en Libye ont été tellement catastrophiques que l'Occident ne pourra reproduire ce type d’erreur diplomatique et stratégique. Si l’Occident veut pouvoir tirer son épingle du jeu dans le monde qui vient en voie de multi-polarisation, il devra à la fois renoncer à son complexe et à son arrogance, ceci au profit d’une défense à la fois décomplexée et non hypocrite de ses intérêts de long terme au lieu d’une arrogance néo-coloniale contre-productive.


    Pour être respectés et respectables, les Occidentaux devront renouer avec une Realpolitik et se recentrer sur leur zones d’intérêts majeures au lieu de s’éparpiller dans des objectifs universalistes qui les épuisent et les font être détester en même temps. Ils devront accepter que le monde n’est plus occidentalo-centré et ils devront défendre leurs valeurs chez eux avant de tenter de les imposer vainement chez les autres qui n’en veulent plus.



    Nous devront accepter le phénomène de dé occidentalisation, que j’appelle la « seconde décolonisation » et qui n’est pas forcément une menace oui un danger, mais un fait géopolitique et idéologique que l’on doit intégrer, ce qui signifie que nous devront accepter que d'autres pays ou civilisations n'ont pas les mêmes valeurs que nous.


    Aujourd’hui, il y a selon moi deux Occidentaux qui s’opposent : premièrement celui de la Guerre froide et de l’immédiat après guerre froide, fait d’atlantisme, de libre-échangisme et d’arrogance universaliste, puis celui du nouveau monde multipolaire, fait de realpolitik et de recentrage géopolitique et civilisationnel. C'est la même idée qui existait jadis à la l’époque de la colonisation française: d'un côté, les Républicains, que l'on classerait à gauche aujourd'hui, qui voulaient « civiliser » les peuples indigènes jugés inférieurs, et, paradoxalement de l’autre la droite monarchiste qui était totalement opposée à l'aventure coloniale laquelle était jugée comme une diversion et une dispersion inutile qui nous empêchait de défendre nos intérêts bien compris chez nous : les humanistes interventionnistes contre les nationalistes non-interventionnistes. Aujourd’hui, le clivage est toujours le même entre le mondialisme occidentalisée et ce que j’appelle le souverainisme « alter-occidental » ou « recentré ». On a également vu cette opposition à l'époque du marxisme. Et aujourd’hui, le problème est plus actuel que jamais : faut-il défendre ailleurs nos valeurs universelles alors que nous avons du mal à les répandre et transmettre à nos néo-concitoyens chez nous, notamment dans des quartiers où vivent les descendants de 3ème génération d’immigrés et où le vide que les internationalistes relativistes ont laissé est naturellement rempli par ceux qui apportent de l’identité de substitution et des certitudes comme les Islamistes radicaux...


    On serait peut-être bien inspiré de choisir la deuxième possibilité: mieux vaut se recentrer sur nos zones de peuplement, défendre nos valeurs chez nous avant de les exporter chez les autres. Les ingérences discréditent par ailleurs ces belles valeurs universelles, aujourd’hui largement discréditées, et elles suscitent même la haine contre nous, car elles sont considérées non pas comme un cadeau ou de bons sentiments universalistes, mais comme un simple cache-sexe pour justifier une nouvelle forme de colonialisme. Et elles ne nous rapportent donc rien d’autre que d’être combattus, détestés et de nous affaiblir par dispersion et auto-dilution.
    Fondamentalement, quels seront les plus grands défis du siècle à venir ? Quelles réponses leur apporter également ?


    Alexandre Del Valle : Les grands défis à l'avenir sont bien sûr comme toujours le sang de l’économie mondiale et des sociétés humaines: l'énergie : il faudra à un moment donné se passer des pays du Golfe qui sont un des foyers et le principal sponsor planétaire de l'islamisme radical. Il y a donc sans nul doute plus qu’un lien entre la géopolitique de la lutte contre l'islamisme et la transition énergétique. Il faudra le plus rapidement possible se passer des producteurs d'hydrocarbures du Golfe, à la fois pour la pollution, mais aussi saper le radicalisme islamique et devenir moins dépendants de ces pays totalitaires qui ont pour projet d’islamiser la planète. Autre défi : redorer le blason des Occidentaux qui ont, malgré la décolonisation, perdu de leur prestige. Et cela ne sera possible que si l'on se recentre sur nos intérêts, et l’on renonce à l’arrogance universaliste et au néo-impérialisme. Le troisième et principal défi, notre pire ennemi, réside dans ce que j’appelle le complexe occidental: cette capacité à nourrir un masochisme ethno-culturel et civilisationnel au nom d’une vision universaliste impériale de l’Humanité qui est destinée à broyer toutes les traditions et toutes les identités, à commencer par la nôtre.


    Bizarrement, l'Occident est arrogant lorsqu'il s'agit de répandre ses idées et valeurs dans le reste du monde, mais chez lui, il flagelle ses propres valeurs en discréditant les racines identitaires judéo-chrétiennes et gréco-romaines qui ont permis l’éclosion de ces valeurs abstraites présentées à tort comme surgies de nulle part. Et ce complexe occidental est nuisible, voir mortifère, car il nourrit une haine de soi, une culture de l’auto-dévalorisation et donc une propension suicidaire collective, véritable pathologie sociale qui doit être guérie d’urgence. Cela a des conséquences y compris au niveau local et des banlieues d’immigration extra-européenne: comment voulez-vous créer un vivre-ensemble, intégrer des nouveaux venus si vous doutez de vos propres valeurs et enseignez la haine de notre histoire religieuse et politique passée? L'Occident s'est trompé en croyant qu'il pouvait nier ses propres racines judéo-chrétienne et gréco-romaine et créer une identité abstraite purement idéologique ou juridique surgie de nulle part, car aucun système n’est neutre ou surgi de nulle part. Aucun arbre vivant et aucune branche fleurie ne vit sans racines. L’Occident devra donc se ressourcer dans sa propre identité pour intégrer les masses de nouveaux venus, sinon il périra et il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même.

    Source:Atlantico
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,
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