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Complexe d’abattage de Hassi Bahbah Mettre la filière viande aux standards internationaux

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  • Complexe d’abattage de Hassi Bahbah Mettre la filière viande aux standards internationaux

    A partir de janvier 2016, l’Algérie aura réceptionné l’un des trois abattoirs qu’elle avait programmés en 2010 pour donner à la filière des viandes rouges une structure d’abattage moderne dotée des infrastructures destinées aussi bien au conditionnement qu’à la transformation des viandes.

    De notre envoyé spécial à Djelfa : Kaddour Daghefli
    Trois abattoirs avaient, en effet, été programmés pour soutenir cette branche de l’agro-industrie qui ne pouvait rester en marge du développement, notamment sur le plan des normes sanitaires, et des nouvelles techniques de conservation et des exigences du consommateur. Ces trois complexes, et c’est le terme qu’il faut désormais utiliser, se démarquent de loin de ces abattoirs dont certains datent d’avant-l’indépendance, et appelés carrément « tueries » tellement les normes sont souvent absentes.
    Le choix des sites n’est pas fortuit. Ce sont des régions agropastorales où est concentrée la quasi-totalité du cheptel national. On a donc opté pour un complexe au centre, à Djelfa (Hassi Bahbah), un autre à l’est, à Aïn M’lila, et un troisième à Bougtob, dans la wilaya de El Bayadh . La wilaya de Djelfa est connue pour son potentiel en matière de production de viandes qui aussi sont d’une grande qualité. Cette dernière couvre, selon Mohamed Guedid, président de la Chambre de l’agriculture, « 10% des besoins du pays ». Si les complexes de Bougtob et Aïn M’lila seront réceptionnés prochainement, celui de Hassi Bahbah est déjà opérationnel depuis un certain temps.
    Il est prêt pour l’entrée en activité, à grande échelle, à partir de ce mois de janvier. Les essais sont déjà terminés. Il va constituer un grand test pour l’industrie de la viande en Algérie. Mais il est question « d’intéresser d’abord les éleveurs », et pour arriver réellement à moderniser une filière où « les règles commerciales, la traçabilité, les conditions d’élevage » devraient être introduites. La société algérienne des viandes rouges (Alviar) a organisé plusieurs rencontres avec les éleveurs, directement ou par le biais de leur fédération qui regroupe les 27 wilayas steppiques. Toutes les structures, Direction des services agricoles, Chambres de l’agriculture, ont été mises à contribution. Selon Sami Benmhidi, PDG d’Alviar, ces nouvelles structures sont destinées à « servir la filière des viandes rouges », la « moderniser » et la mettre également « aux standards internationaux ». Celle-ci devra ainsi bénéficier de structures de froid, de chaînes de transformation comme il en existe dans les pays avancés.

    Les éleveurs, un partenaire qui reste à convaincre

    Il reste, cependant, à convaincre les éleveurs qui sont des partenaires incontournables pour la pérennité de ce projet. Lors de la visite du complexe de Hassi Bahbah, ils étaient venus nombreux des régions de Oum El Bouagui, Biskra, El Bayadh voir les conditions d’abattage et de transformation, discuter avec ses responsables, parler de leurs contraintes. Les éleveurs sont pour de bonnes relations avec Alviar, commerciales avant tout. Des relations capables de les tirer du diktat des spéculateurs et les prémunir des caprices du marché. « Cela nous permet d’avoir une meilleure visibilité dans le cas où la tendance est à la baisse et nous encourage à poursuivre l’activité », affirment des éleveurs.
    Certains ont été obligés d’abandonner leur métier (médecin, fonctionnaire) pour gérer l’héritage de la famille. L’intérêt pour cette profession existe néanmoins pourvu que l’on « respecte ses spécificités », expliquent des responsables de la Fédération des éleveurs. Ainsi, la plupart ne veulent pas avoir affaire aux banques, au fisc, à l’administration. « Nous ne pouvons pas constituer des sociétés avec un registre du commerce, des déclarations fiscales et sociales… ».

    Le PDG d’Alviar, qui a essayé de rassurer ses partenaires éleveurs, a promis des « relations directes », tout en essayant de jouer la carte de la sensibilisation. Il leur a, à ce titre, posé la question de savoir « pourquoi notre viande, dont la qualité est reconnue un peu partout, n’arrive pas à se placer sur les marchés internationaux ? » La nouvelle bataille que les éleveurs devront gagner, c’est « celle de la qualité, de la traçabilité, de la labellisation ». Et c’est « avec ce type d’infrastructures que l’on peut relever ce défi », a estimé Benhmidi. Alviar prépare, par ailleurs, un cahier des charges où les doléances de la profession sont bien prises en charge sans toutefois rester dans l’informel. Il leur a proposé, par exemple, la constitution de coopératives qui auront des relations commerciales claires avec le complexe.

    ...
    K. D.
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