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La reprise, lundi, de la ville sunnite à l’Etat islamique représente le premier grand succès sur le terrain de l’armée irakienne depuis juin 2014.
Le drapeau irakien flotte à nouveau au cœur de Ramadi, la capitale d’Al-Anbar, la grande province sunnite de l’ouest du pays conquise en mai 2014 par l’Etat islamique (EI). «La ville a été totalement libérée», a annoncé lundi à la télévision d’Etat le général de brigade Yahya Rasool. L’assaut final sur le centre-ville et le grand bâtiment du gouvernement transformé en camp retranché par les jihadistes avait commencé le 22 décembre, mais l’avancée des forces gouvernementales avait été freinée par les nombreux engins explosifs laissés par les islamistes, qui ont abandonné la ville. C’est le premier grand succès sur le terrain de l’armée irakienne, qui cette fois, à la différence de l’offensive contre Tikrit en avril, ne s’est pas appuyée sur les toutes puissantes milices chiites encadrées par l’Iran. Mais elle a reçu un soutien important de l’aviation de la coalition contre l’EI, notamment des Américains mais aussi des Français et des Britanniques, qui ont mené 630 frappes.
Cette libération est le résultat de mois de dur travail», s’est félicité le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition. La stratégie américaine d’affaiblissement de l’EI en combinant opérations aériennes et réorganisation de l’armée irakienne commence donc à porter ses fruits.
Tournant.
Cette victoire est tout d’abord un symbole. La prise de Ramadi avait marqué le début d’une offensive fulgurante de l’EI, groupe mêlant anciens officiers de Saddam Hussein et jihadistes ultraradicaux en rupture avec Al-Qaeda. L’organisation s’était aussi emparée en juin 2014 de Mossoul, la deuxième ville du pays, alors que l’armée irakienne abandonnait sur place un très important matériel, dont des chars et de l’artillerie lourde fournis par les Américains. L’organisation d’Abou Bakr al-Baghdadi lança deux mois plus tard une nouvelle attaque menaçant le Kurdistan irakien, avant que les Occidentaux, inquiets d’une possible chute d’Erbil, ne débutent leur opération aérienne et aident les peshmergas. L’EI n’en contrôlait pas moins dès lors un tiers de l’Irak ainsi qu’une partie de la Syrie.
La victoire de Ramadi représente aussi un tournant stratégique. Bagdad, distant d’à peine une centaine de kilomètres, n’est plus sous la menace, même s’il était impossible pour l’EI de prendre la capitale irakienne désormais peuplée en écrasante majorité de chiites.
Sur la défensive.
La reconquête de la province d’Al-Anbar est en outre «une rampe de lancement pour celle de la province de Ninive et de sa capitale Mossoul», la grande ville sunnite et chrétienne du Nord-Ouest, comme l’a rappelé le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri. Mais il s’agit d’une bataille d’une tout autre ampleur, qui nécessitera des mois de préparation. L’EI n’en reste pas moins désormais partout sur la défensive. Selon Bagdad, le groupe jihadiste aurait déjà perdu en Irak la moitié des territoires gagnés l’an dernier, dont Tikrit, la ville natale de Saddam, et la zone de Sinjar (lire ci contre).
En Syrie, l’EI marque aussi le pas, même s’il manque une véritable force au sol. Aidés par les frappes de la coalition, les Kurdes syriens alliés à des groupes de la rébellion démocratique ont pris le contrôle d’un important barrage sur l’Euphrate à une vingtaine de kilomètres de Raqqa, le fief syrien de l’organisation d’Al-Bagdadi. Lequel, dans un rare message audio de 24 minutes diffusé samedi sur les réseaux sociaux jihadistes, a voulu galvaniser ses partisans dans son autoproclamé «califat»
liberation fr
Le drapeau irakien flotte à nouveau au cœur de Ramadi, la capitale d’Al-Anbar, la grande province sunnite de l’ouest du pays conquise en mai 2014 par l’Etat islamique (EI). «La ville a été totalement libérée», a annoncé lundi à la télévision d’Etat le général de brigade Yahya Rasool. L’assaut final sur le centre-ville et le grand bâtiment du gouvernement transformé en camp retranché par les jihadistes avait commencé le 22 décembre, mais l’avancée des forces gouvernementales avait été freinée par les nombreux engins explosifs laissés par les islamistes, qui ont abandonné la ville. C’est le premier grand succès sur le terrain de l’armée irakienne, qui cette fois, à la différence de l’offensive contre Tikrit en avril, ne s’est pas appuyée sur les toutes puissantes milices chiites encadrées par l’Iran. Mais elle a reçu un soutien important de l’aviation de la coalition contre l’EI, notamment des Américains mais aussi des Français et des Britanniques, qui ont mené 630 frappes.
Cette libération est le résultat de mois de dur travail», s’est félicité le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition. La stratégie américaine d’affaiblissement de l’EI en combinant opérations aériennes et réorganisation de l’armée irakienne commence donc à porter ses fruits.
Tournant.
Cette victoire est tout d’abord un symbole. La prise de Ramadi avait marqué le début d’une offensive fulgurante de l’EI, groupe mêlant anciens officiers de Saddam Hussein et jihadistes ultraradicaux en rupture avec Al-Qaeda. L’organisation s’était aussi emparée en juin 2014 de Mossoul, la deuxième ville du pays, alors que l’armée irakienne abandonnait sur place un très important matériel, dont des chars et de l’artillerie lourde fournis par les Américains. L’organisation d’Abou Bakr al-Baghdadi lança deux mois plus tard une nouvelle attaque menaçant le Kurdistan irakien, avant que les Occidentaux, inquiets d’une possible chute d’Erbil, ne débutent leur opération aérienne et aident les peshmergas. L’EI n’en contrôlait pas moins dès lors un tiers de l’Irak ainsi qu’une partie de la Syrie.
La victoire de Ramadi représente aussi un tournant stratégique. Bagdad, distant d’à peine une centaine de kilomètres, n’est plus sous la menace, même s’il était impossible pour l’EI de prendre la capitale irakienne désormais peuplée en écrasante majorité de chiites.
Sur la défensive.
La reconquête de la province d’Al-Anbar est en outre «une rampe de lancement pour celle de la province de Ninive et de sa capitale Mossoul», la grande ville sunnite et chrétienne du Nord-Ouest, comme l’a rappelé le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri. Mais il s’agit d’une bataille d’une tout autre ampleur, qui nécessitera des mois de préparation. L’EI n’en reste pas moins désormais partout sur la défensive. Selon Bagdad, le groupe jihadiste aurait déjà perdu en Irak la moitié des territoires gagnés l’an dernier, dont Tikrit, la ville natale de Saddam, et la zone de Sinjar (lire ci contre).
En Syrie, l’EI marque aussi le pas, même s’il manque une véritable force au sol. Aidés par les frappes de la coalition, les Kurdes syriens alliés à des groupes de la rébellion démocratique ont pris le contrôle d’un important barrage sur l’Euphrate à une vingtaine de kilomètres de Raqqa, le fief syrien de l’organisation d’Al-Bagdadi. Lequel, dans un rare message audio de 24 minutes diffusé samedi sur les réseaux sociaux jihadistes, a voulu galvaniser ses partisans dans son autoproclamé «califat»
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