Salam
La Tribune (Algiers)
Hassan Gherab
Un étudiant, Samir Abchiche, est, depuis hier, en grève de la faim à l'Ecole supérieure des beaux-arts (ESBA). C'est son dernier recours pour se faire entendre et obtenir justice. Le motif ? Exclu, «arbitrairement», soutient-il, sur décision du conseil pédagogique, il a introduit un recours auprès de ce dernier et de la directrice de l'école qui répondra qu'elle ne peut «déjuger» la décision du conseil pédagogique. Mais ce qu'omet sciemment de dire la lettre de la directrice est que la majorité des membres du conseil pédagogique, après avoir écouté l'étudiant, se sont déclarés disposés à réexaminer son cas, donc à revoir leur décision d'exclusion.
En ignorant volontairement la disponibilité des professeurs à réviser leur jugement, la direction apporte en fait la preuve de la préméditation de l'exclusion. Et que peut un étudiant contre une machine administrative qui se met en branle pour le broyer ? Rien si ce n'est devancer le mouvement pour échapper au broiement. Et c'est ce que s'est résolu à faire Samir Abchiche qui, parallèlement à son action, a fait appel à un avocat avec l'espoir que la justice, tout aveugle qu'elle soit, ne fasse pas montre de l'aveuglement de l'ESBA.
Mais pourquoi cet acharnement de l'administration de l'ESBA envers un de ses étudiants ? La réponse est d'une simplicité renversante : «Je suis délégué des étudiants et, en tant que tel, je me suis opposé à la fermeture de la cité Mahieddine», où résident, dans des conditions inhumaines, faut-il le préciser, les étudiants que l'administration voulait recaser dans des chambres inadéquates à l'Institut supérieur des arts et métiers de la scène [ISMAS, ex-INADC] de Bordj El Kiffan, une demi-mesure pour donner l'impression que la promesse de la ministre de la Culture qui s'était engagée à prendre en charge le problème de la résidence, est respectée. Aussi fera-t-on payer au délégué son opposition en lui collant un zéro à un rattrapage qu'il ne devait même pas passer et en proposant son exclusion.Le reste ne sera que formalités.Et ce n'est pas la volonté du conseil pédagogique de revoir sa décision qui changera quelque chose.
La direction de l'ESBA, forte du soutien réel ou supposé du ministère de tutelle, contre toute raison, campe sur ses positions et persiste dans ses actions qui ne peuvent qu'être comparées aux gestes du fossoyeur creusant la tombe de l'ESBA. Mais quelle est donc cette école, cette administration qui brise ses enfants et est prête à les laisser crever la bouche ouverte dans le caniveau ? N'y a-t-il donc aucun responsable à l'échelon supérieur qui puisse réagir et mettre le holà à cette mise à mort de l'ESBA, de l'art et des artistes ? Ou faut-il qu'il y ait mort d'homme pour espérer un changement qui pourtant peut être apporté par une petite décision, voire un simple coup de fil ?
La Tribune (Algiers)
Hassan Gherab
Un étudiant, Samir Abchiche, est, depuis hier, en grève de la faim à l'Ecole supérieure des beaux-arts (ESBA). C'est son dernier recours pour se faire entendre et obtenir justice. Le motif ? Exclu, «arbitrairement», soutient-il, sur décision du conseil pédagogique, il a introduit un recours auprès de ce dernier et de la directrice de l'école qui répondra qu'elle ne peut «déjuger» la décision du conseil pédagogique. Mais ce qu'omet sciemment de dire la lettre de la directrice est que la majorité des membres du conseil pédagogique, après avoir écouté l'étudiant, se sont déclarés disposés à réexaminer son cas, donc à revoir leur décision d'exclusion.
En ignorant volontairement la disponibilité des professeurs à réviser leur jugement, la direction apporte en fait la preuve de la préméditation de l'exclusion. Et que peut un étudiant contre une machine administrative qui se met en branle pour le broyer ? Rien si ce n'est devancer le mouvement pour échapper au broiement. Et c'est ce que s'est résolu à faire Samir Abchiche qui, parallèlement à son action, a fait appel à un avocat avec l'espoir que la justice, tout aveugle qu'elle soit, ne fasse pas montre de l'aveuglement de l'ESBA.
Mais pourquoi cet acharnement de l'administration de l'ESBA envers un de ses étudiants ? La réponse est d'une simplicité renversante : «Je suis délégué des étudiants et, en tant que tel, je me suis opposé à la fermeture de la cité Mahieddine», où résident, dans des conditions inhumaines, faut-il le préciser, les étudiants que l'administration voulait recaser dans des chambres inadéquates à l'Institut supérieur des arts et métiers de la scène [ISMAS, ex-INADC] de Bordj El Kiffan, une demi-mesure pour donner l'impression que la promesse de la ministre de la Culture qui s'était engagée à prendre en charge le problème de la résidence, est respectée. Aussi fera-t-on payer au délégué son opposition en lui collant un zéro à un rattrapage qu'il ne devait même pas passer et en proposant son exclusion.Le reste ne sera que formalités.Et ce n'est pas la volonté du conseil pédagogique de revoir sa décision qui changera quelque chose.
La direction de l'ESBA, forte du soutien réel ou supposé du ministère de tutelle, contre toute raison, campe sur ses positions et persiste dans ses actions qui ne peuvent qu'être comparées aux gestes du fossoyeur creusant la tombe de l'ESBA. Mais quelle est donc cette école, cette administration qui brise ses enfants et est prête à les laisser crever la bouche ouverte dans le caniveau ? N'y a-t-il donc aucun responsable à l'échelon supérieur qui puisse réagir et mettre le holà à cette mise à mort de l'ESBA, de l'art et des artistes ? Ou faut-il qu'il y ait mort d'homme pour espérer un changement qui pourtant peut être apporté par une petite décision, voire un simple coup de fil ?
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