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DOCUMENT INÉDIT Hocine Aït Ahmed parle de Messali Hadj et de son épouse

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  • DOCUMENT INÉDIT Hocine Aït Ahmed parle de Messali Hadj et de son épouse

    Le 4 Octobre 2003

    M. Jean-Paul Vinchelin

    Maire de Neuves-Maison

    Vice-Président du Conseil Général

    Cher Monsieur,

    Je suis au grand et vif regret de ne pouvoir être présent aux cérémonies qui doivent célébrer aujourd’hui la mémoire d’Émilie Busquant qui a marqué la longue odyssée du mouvement national algérien. Les graves impondérables qui marquent la conjoncture actuelle dans mon pays, m’empêche d’accomplir un devoir et aussi de partager avec vous l’émotion que suscite cette noble et belle figure de notre histoire. Hélas ! Loin de se résorber la crise qui, à huis clos déchire, ruine et ensanglante notre société depuis onze années, semble chargée de périls encore plus incontrôlables. Je vous prie de présenter mes excuses auprès des proches du regretté couple Busquant Messali ainsi qu’auprès des camarades qui assistent à cette commémoration. Le souvenir que j’ai gardé de ma première rencontre avec Emilie et Sid L’Hadj au retour d’exil de celui qui avait été pour moi à peine sortie de l’adolescence au delà d’un mythe, un personnage fascinant reste l’un des temps les plus forts de ma mémoire. « Etre désappropriées de l’Histoire, c’est peut-être finalement l’Histoire la plus importante et le plus ordinaire qui arrive quotidiennement aux femmes ». Je souscris totalement à ce propos d’Arlette Farge, qui constitue l’une des leçons fondamentales de la philosophie de l’histoire humaine. Fusionner la mémoire et le pouvoir, la mémoire et le mâle, l’histoire et le pouvoir machiste, demeure l’éternelle escroquerie qui hypothèque l’humanité. Aussi bien, je suis heureux que la personnalité de Madame Busquant Messali commence à sortir de l’oubli. L’Algérie et la France lui doivent beaucoup : non seulement parce qu’elle a partagé jusqu’au bout les luttes et les souffrances de son mari, mais parce que ce grand leader lui doit d’avoir situé sa vision et ses combats, hors de l’intégrisme nationaliste, comme algérien mais à la fois comme compagnon internationaliste des travailleurs français, comme africain descendant d’esclave et tout simplement comme être humain. C’est sans doute, grâce au dévouement à l’humilité et à la culture de gauche de cette grande dame, que la modernité chez Messali ait pu se concilier avec le respect des traditions. Une modernité existentielle vécue dans le côte à côte et la convivialité, et non pas un simple placage à la mode sans effet sur les mentalités et les comportements. Je salue du fond du cœur cette célébration. Elle n’est que justice et je souhaite que les deux peuples qu’elle a aimés réussissent à sortir des sentiers battus pour trouver les vrais chemins d’un partenariat crédible au service de toutes les catégories sociales.

    Avec mes plus chaleureuses salutations.

    Hocine Aït Ahmed

    Source:TSA
    L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

  • #2
    Bonkjour Molker

    J'ai lu cette lettre ce matin et elle m'a beaucoup surpris. A tel point que je doute de son authenticité.
    Je ne vois pas un Ait Ahmed Allah yarhmou faire des éloges à un Messali Haj qui a fait prendre les armes contre lui.
    Je sais, si l'hocine était un homme très ouvert, magnanime à la naiveté, selon les dires des gens prés de lui. mais à ce point? je ne le pense pas.

    Avucic, si tu passes, j'aimerais que tu nous dises ce que tu en penses.

    Bonne année , Molker

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    • #3
      Bonne année Bachi !
      Mais Messali c'était leur maître à tous ,le père du nationalisme algérien ;ils lui reconnaissent au moins ça, même si leurs routes se sont séparés ...Enfin je pense ???
      L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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      • #4
        Je crois que c'est plus complexe.
        Le nationalisme de Messali, selon moi, était un peu couché. Un nationalisme de compromission.
        Je dis ce que je pense et Allahou aalam.

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        • #5
          Pas du tout ,Bachi ,c'est le premier qui a revendiqué l'indépendance par tous les moyens y compris la lutte armée ,mais il aurait voulu ne pas être doublé et que ce soit lui qui décide du déclenchement ...Il était mégalomane sur les bords ,il voulait être le seul Zaïm,les jeunes loups étaient pressés .
          L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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          • #6
            @Bachi

            Je crois que tu es un peu très sévère sur ce coup.

            Ce que dit MOLKER est rai. A mon avis, il faut garder à l'esprit qu'ils ne sont pas de la même génération. Messali Hadj a commencé à une époque où le nationalisme algérien n'existait même pas encore ou alors à peine. Dans ce ses, il est de ceux qui l'ont "crée" o du moins qui lui ont donné consistance et pourvus d'un discours politique bien défini. Dans ce sens, et un peu à l'image de nos mentalités, il a fini pour se considérer comme "propriétaire" du mouvement et comme étant son seul chef légitime.

            Aït-Ahmed ou Ben-Bella et les autres sont de la génération suivante. Le mouvement était lancé lorsqu'il l'avaient rejoints (très jeunes) et c'est bien en "jeunes loups" qu'il vont le remodeler en 1954 pour pondre le FLN et lancer la Guerre de Libération. Ce qui s'est passé par la suite entre eux et le MNA relève donc plus du taghenânt d'un vieux zaïm qui s'estima trahi par des gamins et qui refusa coûte que coût de les "suivre" que d'une réelle divergence idéologique.
            Dernière modification par Harrachi78, 02 janvier 2016, 15h09.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              Salam Harrachi

              Tu le sais, je ne suis pas un historien, je ne fais que dire des impressions.
              Cela se pourrait bien que je sois complètement à côté de la plaque.
              Pour moi, Messali haj a été pour une Algérie oû des Algériens musulmans sont égaux aux autres. Il n'était pas forcément pour une Algérie algérienne.
              Tandis que el ahrar el achra qui ont fondé le FLN ET L'ALN étaient pour une Algérie totalement indépendante
              Dernière modification par Bachi, 02 janvier 2016, 20h17.

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              • #8
                Salut Bachi,

                Moi même j'ai des doutes concernant cette lettre qu'on lui attribue.

                J'ai gardé ce souvenir d'Ait Ahmed qui date de 1964 a ATH YANI (pas loin de son village durant lapériode anti Ben Bella)
                Il s'est adressé a un groupe en disant entre autre:

                Ce qui se passe aujourd'hui c'est la suite du feu(sic) que Messali avait mis durant la révolution avec le MNA. A l'époque c'était Ben Lounis ... et aujourd'hui c'est Ben Bella qui semble sur sa voie et c'est pour cela qu'il faut l'arrêter.
                P.S. j'ai toujours considéré AIt Ahmed hostile a Messali a cause de son intervention avec le MNA en Algérie et surtout les ravage que son groupe a causé en France contre la Fédération de FLN en France.
                L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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                • #9
                  exact, Avucic

                  Merci de ton témoignage et bonne et heureuse année à toi.

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                  • #10
                    @Bachi

                    En fait, ce n'es pas que tu sois totalement à côté de la plaque lol, c'est juste que tu le juge selon les critères post 54, c'est-à-dire l'époque tardive de sa carrière où il fut dépassé par les jeunes tels que Aït-Ahmed et les autres ténors de la Révolution.

                    Il faut remonter une trentaine d'années plus tôt pour connaitre les positions concrètes de Méssali Hadj et elles étaient franchement indépendantistes. Nous parlons là des années 20 (avec l'ENA) et 30 (avec le PPA). C'est dans ces deux formations et avec lui à leur tête que se cristallisa le mouvement national algérien : il fut le premier à parler publiquement d'une "nation algérienne" et à revendiquer ouvertement l'indépendance. Mais ce fut aussi l'apogée du régime colonial et il n'était pas facile à l'époque de le braver aussi effrontément. Il était donc politiquement obligé de mettre un peu d'eau dans son discours publique, mais sans que cela lui épargne les emprisonnements ni l'interdiction de l'ENA puis du PPA. C'est dans ce contexte et à ce moment que les Aït-Ahmed, Ben-Bella ... etc., à peine sortis de l'adolescence, vont s'engager dans le mouvement, Méssali étant pour eux un (déjà vieux) leader charismatique et une idole.

                    Il a vécu les années 40 en détention. Il dirigeait le mouvement de loin, mais pendant que lui continuait sur la même lancée (sans pour autant rejeter l'option du soulèvement armé en secret qui a toujours fait partie des options de son mouvement), cette période connaitra l'action de plus en plus grandissante des jeunes loups en question. Lui devait être convaincu que le temps passant et vu la conjoncture internationale (après 1945), les Français allaient forcément lâcher du lest en Algérie et que ça sera forcément vers lui qu'ils se tourneront. C'était naturel et légitime à priori. Mais les jeunes bouillonnaient et s'impatientaient de plus en plus pour déclencher la lutte armée. Conforté dans ses craintes par l'échec et le démantèlement de l'OS en 1949-1950, il refusera de les suivre au motif qu ce n'était pas le moment et qu'il n'y avait aucune chance de succès en l'état. Ils feront donc la guerre sans lui et, comme il s'entêtera à les désavouer (par orgueil), ils la feront bientôt contre lui et son MNA.

                    C'est ainsi que le Méssali Hadj père du nationalisme algérien a terminé sa carrière en looser : après une longue course magnifique, il rate totalement le dernier virage par entêtement et termine le trajet totalement hors piste ! Mais sur le plan idéologique et politique, son rôle et son influence originels sont indéniables et inévitables. Il était réellement leur "père" à tous !
                    Dernière modification par Harrachi78, 02 janvier 2016, 20h17.
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=365529
                      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                      • #12
                        Perso, sans esprit de contradiction, je pense que cette lettre sied bien au personnage de ait ahmed.

                        Faut bien se souvenir que lorsque chadli a élargi ben bella, ait ahmed a consenti a une conf de presse à londres conjointement avec son ancien ennemi.

                        C t un personnage ecclectique.

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