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La religion des berbères avant l’Islam

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  • La religion des berbères avant l’Islam

    Dans l’antiquité, les Berbères avaient sans doute leurs propres divinités, mais comme ils ont été presque toujours en contact avec les peuples méditerranéens, ils ont aussi connu des influences des croyances grecques, phéniciennes, romaines, égyptiennes et probablement ibériques et celtiques ; ils ont aussi exercé leur influence sur ces croyances.
    Si les Berbères ont adopté certains dieux des Romains, ces derniers, habitués à la multiplicité des rites par le cosmopolitisme croissant au sein de leur empire, ne se formalisaient pas pour enrichir leur panthéon avec des dieux berbères.
    Comme les persans décrits par Hérodote, les Berbères avaient une religion fondée sur le culte des forces de la nature, du soleil et de la lune, de la mer et de la montagne, des grottes. Ils n’adorent donc pas tant les statues et n’ont pas bâti des temples spéciaux à cet effet. Ils s’abstenaient de manger du porc, de consommer du sang des bêtes sacrifiées, selon la religion égyptienne, qui fut peut-être elle-même d’origine berbère.
    Le Prophète (SAW) a dit : « Les meilleurs d’entre vous dans la Jâhiliya sont les meilleurs d’entre vous dans l’islam ». Les hommes qui ont une culture de la pureté et de la perfection bénéficient plus et mieux de leur adhésion à l’islam que ceux qui y viennent d’un égarement lointain.
    Cette forme de la religion a peut-être prédisposé les Berbères et les iraniens à accepter la religion du Prophète (SAW).
    Il y a aussi cette communauté que signalent les sources, qui s’appellent les musulames, et qui paraît être une survivance de l’islam abrahamique, importé de Palestine. Les musulames sont mentionnés comme un peuple ayant apporté son soutien à la révolte de Tacfarinas, qui eut lieu au début de l’ère chrétienne. Notons que Ibrâhîm fut le premier à porter le titre de musulman (muslim) et à le donner à la communauté des monothéistes (Sourate 22, verset 78) qui sera sur ses traces, en recommandant à son peuple et à ses enfants de ne point mourir sans s’être auparavant fait musulmans.
    Les Berbères ont rapidement été informés de l’avènement de Jésus fils de Marie (AS). Et ils ont eu le mérite d’avoir adhéré, pour certains d’entre eux en tout cas, à la nouvelle foi qui a vu le jour en Palestine. Ils ont en cela été favorisés par la grâce divine, qui les a insérés dans un cycle dont le terme final allait être l’avènement du prophète de l’islam (SAW).
    Par la suite, le christianisme a connu une extension dans nos pays en tant que religion propagée par certains habitants de culture ou d’origine romaine. Augustin d’Hippone (354 – 430), devenu un saint du christianisme et un père de l’Eglise, vivait surtout dans cette sphère culturelle romaine. Il était plus romain que chrétien.
    La pensée d’Augustin était trop compliquée, trop livresque, pour avoir un impact en Berbérie proprement dite. C’était un doctrinaire, pas un prédicateur ou un propagateur proche du peuple.
    Il y eut donc un christianisme berbère.
    Il y avait notamment un courant qui cherchait une autonomie vis-à-vis de Rome, ne souhaitant pas relever d’un courant conçu sur la base de la version catholique qui a la préférence de Rome et de Byzance ; ce sera le donatisme, et avant lui le courant d’Arius, de cette école qui enseignait que Jésus n’était pas le fils de Dieu, ni un dieu lui-même, mais un homme envoyé par Dieu pour annoncer la bonne nouvelle… de la venue prochaine d’un prophète prénommé Ahmad.
    A l’époque d’Augustin qui officiait à Hippone (actuelle Annaba), un homme s’était levé contre l’autorité de Rome, et il s’appelait Donatus. C’est à lui que l’on doit le donatisme qui se caractérise par le refus d’obéir à des prêtres désignés par Rome et ayant auparavant trahi la religion par peur des représailles des Romains.
    Le donatisme se caractérise aussi par sa proximité aux autochtones : les prêtres donatistes officient dans les trois langues : berbère, punique et latine. Saint Donatus le grand, originaire d’une petite ville au sud de Théveste (Tébessa) était lui-même d’origine berbère.
    En termes khalduniens, je dirais que les Berbères avaient besoin d’une religion qui leur serve de ciment pour organiser leur esprit de corps (asabiya), créatrice de civilisation. Ils ne voulaient pas être greffés sur une civilisation romaine sur le déclin, qui n’a d’ailleurs toléré le christianisme que parce qu’elle a perdu sa force.
    Il ressort de la lecture des lettres d’Augustin relatives à la crise du christianisme en Afrique, que les Berbères souhaitaient une religion qui les libère de Rome, au moins qui les libère de la place qu’occupe Rome dans leur vie quotidienne, une religion qui serve de contrepoids à l’oppression de Rome, et non pas une religion qui augmente la puissance de Rome.
    On peut affirmer que le christianisme s’était en réalité discrédité en Afrique du nord bien avant même l’arrivée de l’islam.
    Le Christianisme a été libéré par l’islam de la situation impossible à tenir dans laquelle il s’était retrouvé. Trop faible pour convaincre même les penseurs païens, il ne pouvait pas non plus voler de ses propres ailes.
    C’est le lieu ici de signaler ici qu’après la destruction du second Temple de Jérusalem, les juifs de Palestine ont commencé à fuir la région pour échapper aux persécutions. Beaucoup d’entre eux sont venus en Berbérie, soit pour y élire résidence définitivement ou séjourner temporairement avant de poursuivre leur route pour l’Europe.
    Le Romain devenu Byzantin restera l’occupant, jusqu’à l’arrivée des Vandales, puis celle des musulmans. Tout cela a largement préparé les Berbères à accepter l’islam comme une délivrance, de Byzance et de Rome. L’islam marque la fin du long cauchemar suscité par les querelles théologiques violentes entre chrétiens s’excommuniant les uns les autres à coups de conciles.
    L’islam qu’apportent les soldats dépêchés par les Omeyades, n’est pas toujours celui des premiers prédicateurs. Entre temps, les musulmans se sont déjà fait plusieurs guerres entre eux, et plusieurs massacres, dans les luttes pour le pouvoir.
    Le khalifat a cédé la place à un empire. Il y a eu l’assassinat de l’Imam Ali, et plus tard l’assassinat de l’Imam Hossein, petit-fils du Prophète (SAW). Les Arabes commencent déjà à faire de la realpolitik, c’est-à-dire à placer leur intérêt direct avant l’intérêt supérieur de la foi nouvelle. On pourrait trouver, dans la lecture des chroniques arabes, des indices de l’affaiblissement de la foi, au profit du renforcement du calcul et de la préméditation chez les « conquérants » arabes qui ne sont plus des prédicateurs, mais de simples guerriers cherchant la gloire militaire, plutôt que l’agrément divin.
    Il y a une opposition flagrante entre la soif d’islam authentique des nouveaux convertis berbères et les intentions affichées par les chefs arabes en majorité acquis à la solde des Omeyyades, qui cherchent surtout à imposer par la force, sans même donner un temps de réflexion aux Berbères pourtant infiniment bien disposés envers l’islam.
    Il y a un conflit entre deux rythmes, deux vitesses, deux asabiyas, l’une déjà fatiguée, aspirant à jouir des fruits de ses efforts, déjà détournée de sa mission, et l’autre (les Berbères) qui ne cherche qu’à se cristalliser et s’unifier pour filer porter le message à d’autres contrées.
    Les Arabes ont failli faire tout rater par leur comportement opportuniste qui importait en Berbérie leur conflit oriental. Heureusement que des hommes ayant cru à la première heure étaient là pour guider leurs compatriotes, en leur montrant d’où venait l’erreur et à les aider à faire la distinction entre la Foi et les comportements excessifs des militaires.
    L’un des derniers administrateurs nommés par les Omeyyades, va se presser de faire allégeance aux Abbassides en apprenant que ces derniers venaient de renverser la dynastie omeyyade. Le chef abbasside le félicite et lui demande alors de lui envoyer quelques esclaves (femmes). L’ex-agent omeyyade rappelle à l’abbasside que la région était devenue toute entière musulmane et qu’on ne faisait plus d’esclaves. Ce qui mit l’abbasside dans une grande colère…
    Et suscita le dégoût et l’indignation des Berbères.
    Alors quand vous lirez dans les chroniques arabes que les Berbères ont renié douze fois l’islam avant de se convertir définitivement et de se mettre en route pour l’Espagne, gardez à l’esprit que la plupart de ces reniements ont été suscités par les comportements des missionnaires arabes, qui eux étaient de véritables reniements de la foi. Les Berbères ne reniaient rien ; ils prenaient le temps d’observer ces nouveaux conquérants.
    En outre, le droit musulman, ne punit gravement le reniement que lorsqu’il est le fait d’une personne née dans l’islam et qui a grandi dans l’islam.
    L’islam confère une identité nouvelle. Il arrive d’emblée d’abord en tant que religion cohérente mettant de l’ordre dans l’ordre social et dans l’ordre métaphysique. Même s’ils commettent quelques péchés graves, ils n’arrivent pas en conquérants, à la façon romaine, encore moins comme le colonialisme français qui est la négation même de toute humanité au vaincu.
    Lorsque les Berbères, quelques années à peine après leur conversion, reçoivent la mission de porter la nouvelle religion en Andalousie (Ibérie), ils sont 12000 hommes à traverser le détroit de Gibraltar et ne sont accompagnés que de 17 arabes pour répondre aux questions concernant les sens des paroles du Coran qui n’étaient pas encore connues des Berbères.
    Les Berbères se poseront les questions de la représentativité réelle des arrivants avant de leur faire confiance. Il y aura là aussi un résistant nommé Kusîla, (كسيلة). Et lui aussi a accepté la nouvelle religion, mais il se battra jusqu’à la mort pour son interprétation correcte. Il mourut en martyr de la foi.
    Du côté des Arabes, il y eut aussi des abus, graves parfois. Ainsi, lors de sa deuxième mission, ‘Oqba ibn Nâfi se comporta comme un homme venu assouvir sa vengeance personnelle, envoyé et autorisé par Yazid ibn Muawiya, l’assassin de l’imam Hossein, le petit-fils du Prophète (SAW). Pour se convaincre de l’intention méchante de ‘Oqba, il suffit de lire attentivement les sources arabes à ce sujet.
    L’islam n’interdit pas aux peuples convertis de garder leurs propres langues. C’est le texte et l’enseignement du Coran qui sont sacrés, pas la langue arabe en tant que telle. C’est pour cette raison que les peuples musulmans vont s’attacher à la langue arabe par amour du Coran et du Hadith. Jusqu’à nos jours, les musulmans berbérophones, turcophones, persanophones et autres, sont autorisés à prononcer le sermon (khotba) du vendredi dans leurs langues respectives. Et ils continuent de se faire, en toute liberté, les défenseurs zélés de la religion du Prophète (SAW).
    Wa-l hamdu lillâh !
    – Abu al-Atahiya (né en 747, mort en 825) poète arabe.
    Extraits d’une Tribune Libre paru dans l’institut Hoggar
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Bonsoir Solas,

    Si les Berbères ont adopté certains dieux des Romains, ces derniers, habitués à la multiplicité des rites par le cosmopolitisme croissant au sein de leur empire, ne se formalisaient pas pour enrichir leur panthéon avec des dieux berbères.
    D'après ce que j'ai pu lire ici et là dans les livres d'histoire, les berbères n'adoptaient jamais totalement les rites et les divinités des différents peuples avec qui ils ont interagis.
    Ils trouvaient souvent des compromis pour faire un mélange de rites en prenant ce qui les arrangeait tout en gardant leur rites à eux.
    Ce qui laisse penser que même l'Islam qui a été adopté par les berbères a été façonné de manière à correspondre à leurs pratiques.
    C'est peut être ce qui a donné naissance à un Islam "maghrébin" ou berbère.
    Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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    • #3
      Ma grand-mère me racontait beaucoup d'histoires où tout se mélangeait, des dieux romains, grecs, phéniciens, des animistes, des chrétiens et même des musulmans, surtout des musulmans...

      C'est peut-être pour ça que ça ne m'inspire pas...

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      • #4
        Amar Bonsoir,

        Cette culture est le récit fidèle de notre histoire, tous ces peuples se sont mélangés à un moment au peuple berbère et y ont laissé leur traces mais sans jamais effacer l’existence et l'identité profonde de ce peuple.
        Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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        • #5
          Arrières-pensées

          ... Augustin d’Hippone (354 – 430), devenu un saint du christianisme et un père de l’Eglise, vivait surtout dans cette sphère culturelle romaine ...

          Jusque-là c'est ok.

          ... Il était plus romain que chrétien ...

          Là, c'est bien moins évident à saisir.

          ... La pensée d’Augustin était trop compliquée, trop livresque, pour avoir un impact en Berbérie proprement dite ...

          Là, ca devient un trop "à peu-près" pour servir vraiment à quelque chose.

          ... C’était un doctrinaire, pas un prédicateur ou un propagateur proche du peuple ...

          Et là ca démontre clairement que le type n'en sais pas grand chose sur le type qu'il prétend décrire.

          ... Il y eut donc un christianisme berbère ...

          Et la conclusion achève de dénuder l'objet réel qui ne dit pas son nom. Pourrait-il donc nous dire en quoi consistait exactement ce "Christianisme berbère" ? En quelle langue étaient rédigées ses Livres saints ? Avec quels discours était forgée sa théologie ? En quoi se distingait-il exactement des autres "Christianismes" ? En un mot, qu'avait-il concrètement de "berbère" et qu'est-ce déja que "berbère" dans le contexte de ce temps ?!
          Dernière modification par Harrachi78, 14 janvier 2016, 09h17.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #6
            Si les Berbères ont adopté certains dieux des Romains, ces derniers, habitués à la multiplicité des rites par le cosmopolitisme croissant au sein de leur empire, ne se formalisaient pas pour enrichir leur panthéon avec des dieux berbères.
            Comme les persans décrits par Hérodote, les Berbères avaient une religion fondée sur le culte des forces de la nature, du soleil et de la lune, de la mer et de la montagne, des grottes. Ils n’adorent donc pas tant les statues et n’ont pas bâti des temples spéciaux à cet effet. Ils s’abstenaient de manger du porc, de consommer du sang des bêtes sacrifiées, selon la religion égyptienne, qui fut peut-être elle-même d’origine berbère.
            avant le prophet Abraham peut d’ouvrage d'histoire qui témoignage sur l'immigration des religion en Afrique du nord portent il existe indice qu'il y avez des échange commercial et conflit de guerre entre la population du nord Afrique et ce d’Orion le cas des natoufien et d'autres
            dz(0000/1111)dz

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            • #7
              les berbères étaient de culture judéo-chrétienne, ils furent convertis à l'islam par la force.

              j'ai lu quelque part que les berbères étaient considérés comme des ariens par les nazis, curieux n'est-ce pas.

              Certains disent qu'ils sont des survivants de l'Atlantide, encore plus curieux...

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              • #8
                les berbères étaient de culture judéo-chrétienne,.
                rien n'est sur,mais probablement,ils ont adoptés des dieux suivant leur environnement,leur croyances cependant ont été loin de la chrétienté,mais leur judaisation pose problème puisque son origine demeure inconnu sauf si l'exode des hébreux d’Égypte a une quelconque relation ,personnellement j'opterais pour cette thèse.
                ils furent convertis à l'islam par la force
                surtout les païens et les idolâtres qui furent convertis,ceux de croyance juive ont pu la conserver moyennant la dime a l’époque.


                j'ai lu quelque part que les berbères étaient considérés comme des ariens par les nazis, curieux n'est-ce pas.

                Certains disent qu'ils sont des survivants de l'Atlantide, encore plus curieux...
                ça s'apparente a de la mythologie,les temps que nous vivons ont dépassé ce stade.

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                • #9
                  Anzoul

                  ça s'apparente a de la mythologie,les temps que nous vivons ont dépassé ce stade.


                  faut voir, rien n'est certain et les temps où nous vivons, justement, soulèvent pas mal de questions et d'hypothèses. Mais c'est vrai que cela reste que des hypothèses.

                  Commentaire


                  • #10
                    faut voir, rien n'est certain et les temps où nous vivons, justement, soulèvent pas mal de questions et d'hypothèses. Mais c'est vrai que cela reste que des hypothèses.
                    Exacte, tout comme est "hypothétique" l'actuelle fois qu'ils (les Berbères) ont embrassé ! ...

                    En Kabylie il y a un rituel toujours présent dans la société :J'maa-Limane (je garde ou je concentre toutes les croyances), un formule qui certifie, qui impose un acte ou une décision d'une manière irrévocable toujours d’actualité !...
                    Dernière modification par infinite1, 29 août 2018, 21h34.

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                    • #11
                      J'maa-Limane (je garde ou je concentre toutes les croyances)
                      un serment en arabe est

                      اليمين -> el yamine -> lymine
                      الأيمان -> el aymane -> limane

                      جمع -> somme

                      l'expression donne plutôt , "la somme des serments" ou " par tous les serments"

                      donc J'maa-Limane rak ralét...
                      وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

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