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Djouha

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  • Djouha

    Djouha et le cocher

    Djouha rentre chez lui, contrarié par une mauvaise journée. Et pour une bagatelle, le voilà qui se dispute avec sa femme :
    - J'en ai assez, je m'en vais, je quitte la maison !
    Affolée et désemparée, sa femme lui court après en demandant :
    - Où vas-tu ? Dis-moi au moins où tu vas aller...
    Djouha claque la porte, sans répondre et s'en va. Une fois dehors, il arrête une calèche qui arrivait et s'installe sans rien dire.
    - Bonjour, Djouha, où veux-tu aller, lui demanda le cocher
    - Comment ça, où je veux aller. Je ne l'ai même pas dit à ma femme et tu veux que je te le dise à toi !

  • #2
    Djouha : Si Dieu veut (in chaa Allah)

    Si Dieu veut (in chaa Allah)

    Djouha était déterminé à être plus entreprenant. Un jour, il dit à sa femme qu'il allait labourer son champ près de la rivière et qu'il serait de retour pour le dîner. Elle l'exhorta à dire "In chaa Allah" (si Dieu veut). Il lui répondit que c'était son intention, que Dieu veuille ou ne veuille pas. Horrifiée, sa femme leva les yeux au ciel et, prenant Allah à témoin, lui demanda de lui pardonner pour ce parjure. Djouha prit sa charrue, y attela ses bœufs et, enfourchant son âne, s'en alla vers le champ. Cependant, suite à une soudaine et brève averse, la rivière déborda. Son âne fut emporté par le courant et, embourbé, un des bœufs eut une patte brisée. Djouha dut le remplacer lui-même. Il avait fini la moitié du champ seulement quand le soir tomba. Il rentra chez lui, exténué. Il dut attendre longtemps dans l'obscurité que le niveau de la rivière baisse, pour pouvoir traverser. Il arriva vers minuit, trempé mais plus sage. Il frappa à sa porte.
    - Qui est là ? Demanda sa femme.
    - Je pense que c'est moi, si Dieu veut.

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    • #3
      Djouha : Le supplice de l'éléphant

      Le supplice de l'éléphant

      Devant tant d'insolence, Tamerlan se décida un jour de se débarrasser de Djouha. Il le condamna à mort, plus précisément à être piétiné par son éléphant favori.
      - Bonne idée, lui dit Djouha, mais c'est là un supplice dangereux !
      - Imbécile ! C'est là mon but !
      - C'est un supplice dangereux mais pour l'éléphant ! Avec le régime que tu imposes à tes serviteurs, je n'ai plus que la peau et les os et je crains qu'un bout d'os ne s'enfonce dans le pied de l'éléphant. Pourquoi veux-tu le faire souffrir ! Par contre, tu pourrais, sans danger, faire piétiner ton comptable qui est bien gras !

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      • #4
        Djouha : Les voleurs et la musique

        Les voleurs et la musique

        Djouha rentrait chez lui, accompagné d'un de ses élèves quand il vit une bande de voleurs devant une maison, essayant de briser la serrure. Djouha a pensé qu'il serait probablement blessé s'il intervenait, donc il a décidé de rester calme et d'ignorer la situation. Mais son élève, ne comprenant pas ce qui se passait, a demandé :
        - Que sont en train de faire ces hommes ?
        - Chut ! Répondit Djouha. Ils jouent de la musique !
        - Mais je ne peux rien entendre !
        - Bien ! Nous entendrons le bruit demain ! Rétorqua Djouha.

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        • #5
          Djouha : Djouha, les voleurs et l’âne

          Djouha, les voleurs et l’âne

          Djouha venait d'acheter un âne quand, sur le chemin de retour, deux voleurs l'attendaient. L'un des deux détacha l'âne que Djouha tenait en laisse et l'autre prit la place de l'âne. Quand il arriva à la maison, il constata la métamorphose.
          - Qui es-tu ? Dit Djouha
          - J'ai fait beaucoup de bêtises dans mon enfance et ma mère, qui était une sorcière, m'a puni en souhaitant que je devienne un âne pour une période de vingt ans. Cette période vient juste de se terminer, laisse-moi rentrer chez moi, s'il te plait, dit le voleur.
          Djouha fut touché par cette histoire et relâcha le voleur en lui demandant de ne plus recommencer. Le lendemain, Djouha repartit au marché en acheter un autre et, surprise, il retrouva l'âne qu'il avait acheté la veille. Alors, il s'approcha de lui et lui dit à l'oreille :
          - Ah ! Toi, tu as encore fait des bêtises. Cette fois, je te jure que je ne t'achèterai pas.

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          • #6
            Djouha : La grasse matinée

            La grasse matinée

            Djouha et sa femme paressaient au lit et aucun d'eux n'avait envie de se lever.
            - Kalima, dit Djouha, va voir dehors s'il pleut encore.
            - Non, le temps est sec, sinon tu entendrais le bruit de la pluie sur le toit.
            - Alors, lève-toi pour mettre une bûche dans le feu.
            - Tu ne vois pas d'ici qu'il reste encore des braises dans la cheminée ?
            - Je vois que tu n'as aucune envie de te lever. Puisque tu as réussi à faire deux tâches sans sortir du lit, dis-moi comment tu comptes t'acquitter de la troisième ?
            - Laquelle ? Interrogea Kalima
            - Traire la chèvre qui se trouve dans la cabane, au bout du jardin.

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            • #7
              Djouha : Si tu ne crois pas, compte !

              Si tu ne crois pas, compte !

              Trois grands savants parcourant le monde pour approfondir toutes les sciences arrivèrent à Akchéhir. Ayant entendu parler des réparties spirituelles de Djouha, ils manifestèrent le désir de l'approcher.
              On organisa un grand banquet en plein air où furent conviés les notables de la ville.
              Après avoir bien bu, bien mangé, et discuté à bâtons rompus de divers sujets, un savant posa à Djouha cette question :
              - Djouha, peux-tu nous dire où se trouve le centre de l’univers ?
              Djouha, indiquant de son bâton une place proche au pied droit de son âne, dit :
              - Le centre de l'univers se trouve là.
              - Pourquoi tourner en ridicule ma demande ? fit le savant.
              - Pas le moins du monde ; mesure toi-même, et prouve-moi que je me trompe.
              On en resta là, et le second savant dit :
              - Sais-tu combien il y a d'étoiles au firmament ?
              Sans hésiter, le Hodja répondit :
              - Autant que de grains de sable au bord de la mer.
              - Ta réponse n'a aucune valeur, puisque tu n'as pas compté les grains de sable.
              - Et toi, as-tu compté les étoiles ?
              Ne trouvant pas de réponse à cela, le savant laissa la parole à son troisième confrère qui posa sa question.
              - Djouha, pourrais-tu me dire combien il y a de poils à ma barbe ?
              - Trente de moins qu'il n'y a de poils à la queue de mon âne.
              - Quelle preuve en as-tu ?
              - Elle est facile : compte les poils de ta barbe et je compterai ceux de mon âne.
              - Nous aimons mieux te croire sur parole, dirent les savants qui applaudirent à tant d'esprit.

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              • #8
                Djouha : Une maison ne peut-elle avoir deux portes ?

                Une maison ne peut-elle avoir deux portes ?

                Djouha rencontra un jour, dans la rue, deux confrères.
                - Djouha, dirent-ils, nous venions justement chez vous prendre un petit café et faire un bout de causette.
                Ne voulant voir personne, Djouha les amena jusque devant sa porte et leur dit :
                - Attendez-moi un instant.
                Il entra et appela sa femme :
                - Trouve un prétexte et éloigne ces gens d'ici.
                La femme entrebaillant la porte :
                - Qui est là ? demanda-t-elle.
                Les confrères déclarèrent qu'ils étaient venus avec Djouha.
                La femme fit semblant de ne rien savoir.
                - Djouha n'est pas à la maison, dit-elle.
                Et elle leur ferma la porte au nez.
                Les confrères de se demander :
                - Comment est-ce possible ? Nous venons d'arriver tantôt avec lui.
                Djouha, voyant que l'affaire traînait, ouvrit la fenêtre et dit :
                - Quels drôles de gens êtes-vous ? Une maison ne peut-elle avoir deux portes et, qu'étant entré par celle de devant, Djouha soit sorti par celle de derrière ?

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                • #9
                  Djouha : J'aimerais enlever le haut de mon bol

                  J'aimerais enlever le haut de mon bol

                  Djouha est invité chez un riche. La collation qu'il fait servir est un délicieux lait de chamelle bien frais saupoudré de cannelle.
                  L'hôte s'en sert un plein bol, mais il ne remplit qu'à demi celui de son invité.
                  Djouha commence alors à s'agiter sur son siège, cherchant partout autour de lui.
                  - Qu'est-ce que tu voudrais, Djouha ? Une cuiller, du sucre ?
                  - Non, une scie. J'aimerais enlever le haut de mon bol qui ne me sert à rien.

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                  • #10
                    Djouha : Je me le demande aussi !

                    Je me le demande aussi !

                    Djouha, prenant un grand sac sur le dos, entra un beau matin dans le verger d'un voisin. Aussitôt, il se mit en devoir de remplir le sac de tout ce qui lui tombait sous la main : melons, pastèques, carottes et betteraves. Mais voilà qu'il fut aperçu par le propriétaire.
                    - Que cherches-tu ici ? cria-t-il.
                    Djouha, embarrassé, tenta de se justifier.
                    - N'est-ce pas qu'hier soir, il s'est élevé une bourrasque qui a ravagé le verger ? Eh bien, la violence du vent m'a poussé jusqu'ici.
                    Le propriétaire, sceptique, ajouta :
                    - Mais, dis-moi un peu, qui donc a ramassé tout cela ?
                    - Voilà... Comme j'étais entraîné de côté et d'autre, afin de ne pas me laisser choir, je m'accrochais tout naturellement à tout ce que je rencontrais. C'est ainsi que ces cucurbitacées sont restées entre mes mains.
                    - Cependant, je voudrais bien savoir qui les a mises dans ce sac, continua le propriétaire.
                    Ne parvenant pas à trouver à cette question une réponse de nature à sauver les apparences, Djouha, déconcerté, secoua la tête. Il finit par murmurer :
                    - Ma foi, je me le demande aussi...

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                    • #11
                      Djouha

                      Djouha étant le seul au village à savoir lire et écrire, quelqu'un vient lui demander d'écrire une lettre.
                      - Impossible, dit Djouha, j'ai mal aux pieds.
                      - Qu'as-tu besoin de tes pieds pour écrire une lettre ?
                      - Non, mais j'écris tellement mal qu'il me faudrait porter la lettre chez le destinataire pour la lui lire !

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                      • #12
                        Djouha

                        Djouha était imam et faisait un sermon sur les femmes qui se fardent.
                        - C'est mauvais et scandaleux. C'est impur et indécent ! Mes frères, ne permettez pas à vos femmes de mettre du kohl sur leurs sourcils et de la poudre de riz sur leurs joues. C'est honteux !
                        - Mais Djouha Effendi, objecta l'auditoire, ta propre femme se farde !
                        - C’est vrai, c'est vrai dit Djouha en souriant, cela lui va très bien, n'est-ce pas ?

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                        • #13
                          Djouha

                          Un voisin est venu annoncer à Djouha que sa belle-mère était tombée à l'eau près du lavoir et s'était noyée et que, malgré les recherches en aval, son corps n'avait pas été retrouvé
                          - Vous devriez chercher en amont, répondit Djouha. Ma belle-mère est si contrariante qu'elle n'irait jamais dans le sens du courant.

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                          • #14
                            Djouha

                            Un jour d'été, Djouha était étendu sous un gros noyer. Il regardait, à côté de son jardin, un champ de pastèques. Il pensa :
                            - Comme c'est curieux, ces énormes pastèques poussent dans l'herbe alors que mon gros noyer produit des fruits minuscules.
                            A ce moment-là, une noix se détache de l'arbre et lui tombe sur la tête. Il leva les yeux au ciel et en se frottant le crâne, il dit :
                            - Pardonne-moi, mon Dieu, je ne me mêlerai plus de tes affaires. Heureusement que les pastèques ne poussent pas sur cet arbre

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                            • #15
                              Djouha : Qu'on m'apporte le gros livre noir

                              Qu'on m'apporte le gros livre noir

                              Djouha exerçait, un certain temps, les fonctions de juge suppléant. Un paysan vint le trouver.
                              - Grand juge ! Je viens à toi en consultation juridique. Supposons qu'une vache attachée au piquet encorne une vache errante. Est-ce que le propriétaire de la première doit indemniser celui de la seconde ?
                              - Certainement pas, répondit Djouha. Une vache doit être tenue dans son enclos. Tant pis pour son maître s'il la laisse vagabonder.
                              - Je suis vraiment soulagé, Djouha, car c'est ainsi que ma vache a blessé la tienne tout à l'heure.
                              - Par Allah ! Pourquoi ne m'as-tu pas donné dès l'abord une narration complète des faits. Le cas est beaucoup plus compliqué que tu ne me l'as dit. Il faut que je consulte la jurisprudence. Qu'on m'apporte le gros livre noir qui se trouve en haut sur l’étagère !

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