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par Roman Neumann/ofu - Une Suissesse, qui voulait rejoindre le groupe EI en Syrie avec son enfant de 4 ans, a été arrêtée début janvier à la frontière gréco-turque. Son ex-époux témoigne.
Franziska*, une jeune femme de 29 ans originaire de Winterthour (ZH), a tenté de se rendre en Syrie avec son fils Adam, âgé de 4 ans, pour y rejoindre le groupe Etat islamique. La Suissesse, qui vivait depuis six ans en Egypte, a été interpellée début janvier à la frontière gréco-turque.
Le père du petit, Mahmoud, s'est séparé de Franziska il y a deux ans. Il vient désormais de se faire accorder la garde exclusive d'Adam. Contacté par nos collègues de «20 Minuten», il explique comment il a vécu l'enlèvement de son fils.
Mahmoud, comment va votre fils?
Il est tombé malade durant le voyage, mais il guérit gentiment. Il est très content d'être à nouveau avec moi. Chez moi, il peut jouer et s'amuser. Ce n'était plus possible avec sa mère. Mais il me demande souvent où elle est. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je change souvent de sujet.
Savez-vous où se trouve Franziska actuellement?
Elle m'a dit qu'elle fera tout pour rejoindre la Syrie. Elle veut absolument se rendre à Raqqa pour vivre aux côtés du groupe Etat islamique. Elle m'a dit que c'était sa seule option et qu'elle fera tout pour atteindre son but.
Qui est responsable de tout ça?
Je ne sais pas. Je sais qu'elle était en contact avec des membres de l'EI via Twitter. Mais je ne connais pas ces personnes. Elle a subi un lavage de cerveau.
Comment pouvez-vous affirmer une chose pareille?
Elle n'arrête pas de dire que son vrai nom est désormais Um Adam. Ça veut dire «mère d'Adam». Quand je me suis rendu en Grèce pour récupérer mon fils, elle m'a dit que j'étais guidé par le diable et que c'est pour cela que je souhaitais éviter à tout prix que son fils aille au paradis.
Quelles répercussions la radicalisation de Franziska a-t-elle eu sur Adam?
Elle ne le laissait plus jouer avec ses jouets. Il n'avait soudainement plus le droit d'écouter de la musique ou de regarder la télévision. Adam était très frustré et se réjouissait de me voir les week-ends. De manière générale, j'ai constaté que Franziska était devenue très agressive. Elle a tout vendu dans sa maison pour se payer son voyage pour la Syrie.
Quand sa radicalisation a-t-elle débuté?
Environ un an après être devenue musulmane. On s'est marié en février 2010. Elle s'est convertie six mois plus tard. C'est elle qui le voulait ainsi. Elle a rapidement commencé à écouter les paroles de Pierre Vogel - un salafiste qui jouit d'une grande notoriété en Allemagne - sur le Net. C'est là que les problèmes ont commencé. Elle m'a même traité d'infidèle. Nous nous sommes séparés il y a trois ans.
Comment son entourage a réagi aux premiers signes de radicalisation?
Je ne sais pas si elle a encore des amis en Suisse. Mais sur Facebook, tout le monde est contre elle. Sa mère et ses soeurs ont souvent essayé de la remettre sur le droit chemin, mais en vain. Sa famille m'a toujours soutenu. Elle a été autant choquée que moi en apprenant que Franziska voulait rejoindre l'EI.
Comment expliquez-vous sa radicalisation?
Ce sont souvent ceux qui viennent de se convertir qui sont les plus vulnérables. Ils sont facilement manipulables. C'est pour ça que l'EI sélectionne ce type de personnes. Pour mon fils, cela signifie qu'il devra grandir sans sa mère.
Contacté, le Département fédéral de affaires étrangères ne souhaite pas s'exprimer sur cette affaire et renvoie au Ministère public de la Confédération. Celui-ci ne s'est pas encore prononcé.
*Prénom d'emprunt
Franziska*, une jeune femme de 29 ans originaire de Winterthour (ZH), a tenté de se rendre en Syrie avec son fils Adam, âgé de 4 ans, pour y rejoindre le groupe Etat islamique. La Suissesse, qui vivait depuis six ans en Egypte, a été interpellée début janvier à la frontière gréco-turque.
Le père du petit, Mahmoud, s'est séparé de Franziska il y a deux ans. Il vient désormais de se faire accorder la garde exclusive d'Adam. Contacté par nos collègues de «20 Minuten», il explique comment il a vécu l'enlèvement de son fils.
Mahmoud, comment va votre fils?
Il est tombé malade durant le voyage, mais il guérit gentiment. Il est très content d'être à nouveau avec moi. Chez moi, il peut jouer et s'amuser. Ce n'était plus possible avec sa mère. Mais il me demande souvent où elle est. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je change souvent de sujet.
Savez-vous où se trouve Franziska actuellement?
Elle m'a dit qu'elle fera tout pour rejoindre la Syrie. Elle veut absolument se rendre à Raqqa pour vivre aux côtés du groupe Etat islamique. Elle m'a dit que c'était sa seule option et qu'elle fera tout pour atteindre son but.
Qui est responsable de tout ça?
Je ne sais pas. Je sais qu'elle était en contact avec des membres de l'EI via Twitter. Mais je ne connais pas ces personnes. Elle a subi un lavage de cerveau.
Comment pouvez-vous affirmer une chose pareille?
Elle n'arrête pas de dire que son vrai nom est désormais Um Adam. Ça veut dire «mère d'Adam». Quand je me suis rendu en Grèce pour récupérer mon fils, elle m'a dit que j'étais guidé par le diable et que c'est pour cela que je souhaitais éviter à tout prix que son fils aille au paradis.
Quelles répercussions la radicalisation de Franziska a-t-elle eu sur Adam?
Elle ne le laissait plus jouer avec ses jouets. Il n'avait soudainement plus le droit d'écouter de la musique ou de regarder la télévision. Adam était très frustré et se réjouissait de me voir les week-ends. De manière générale, j'ai constaté que Franziska était devenue très agressive. Elle a tout vendu dans sa maison pour se payer son voyage pour la Syrie.
Quand sa radicalisation a-t-elle débuté?
Environ un an après être devenue musulmane. On s'est marié en février 2010. Elle s'est convertie six mois plus tard. C'est elle qui le voulait ainsi. Elle a rapidement commencé à écouter les paroles de Pierre Vogel - un salafiste qui jouit d'une grande notoriété en Allemagne - sur le Net. C'est là que les problèmes ont commencé. Elle m'a même traité d'infidèle. Nous nous sommes séparés il y a trois ans.
Comment son entourage a réagi aux premiers signes de radicalisation?
Je ne sais pas si elle a encore des amis en Suisse. Mais sur Facebook, tout le monde est contre elle. Sa mère et ses soeurs ont souvent essayé de la remettre sur le droit chemin, mais en vain. Sa famille m'a toujours soutenu. Elle a été autant choquée que moi en apprenant que Franziska voulait rejoindre l'EI.
Comment expliquez-vous sa radicalisation?
Ce sont souvent ceux qui viennent de se convertir qui sont les plus vulnérables. Ils sont facilement manipulables. C'est pour ça que l'EI sélectionne ce type de personnes. Pour mon fils, cela signifie qu'il devra grandir sans sa mère.
Contacté, le Département fédéral de affaires étrangères ne souhaite pas s'exprimer sur cette affaire et renvoie au Ministère public de la Confédération. Celui-ci ne s'est pas encore prononcé.
*Prénom d'emprunt