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Maroc. Les nuages s’accumulent sur l’économie marocaine

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  • Maroc. Les nuages s’accumulent sur l’économie marocaine

    Le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, a appelé, mercredi à Rabat, à revoir les bases structurelles du modèle de croissance au Maroc de manière à promouvoir la création de richesse, de l’emploi outre le renforcement des moyens de financement des investissements à l’échelle nationale.

    S’exprimant à l’ouverture d’une rencontre axée sur la présentation d’une étude sur « le rendement du capital physique au Maroc », M. Lahlimi a fait savoir que le taux d’investissement est passé de 24,8% du PIB en 1999 à 35,1% en 2010 et à 32% en 2014, ajoutant que le stock de capital s’accroit de 6,2% par an, au lieu de 4,6% observé dans les années 80-90, pour représenter ainsi trois fois le PIB, et 3,4 sur les cinq dernières années de cette phase.

    Il a toutefois souligné que, malgré cet effort d’accumulation du capital durant la décennie 2000, la croissance économique, bien qu’en nette amélioration par rapport aux années 80-90 dominées par le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), n’a pas connu le même rythme d’évolution que celui de l’investissement.

    « Avec un taux moyen annuel de croissance de 4,4% par an durant cette période et celui de l’investissement de 6,2%, l’efficacité marginale s’est détériorée », a-t-il constaté, ajoutant que le coefficient marginal du capital (ICOR) se situe à près de 7 unités en 2014, soit une amélioration notable de la création de la richesse au cours des années 2000.

    S’agissant du PIB par actif occupé, il s’est accru de 3,4% par an entre 2000 et 2014, au lieu de 1,7% au cours des années 60-70 et 1% durant la période du PAS, a indiqué M. Lahlimi, précisant que cette performance a été réalisée sous l’effet de l’accroissement de l’intensité capitalistique, en l’occurrence le renforcement du stock de capital disponible par actif occupé, d’une part et d’autre part, par la productivité globale des facteurs, notamment par une meilleure combinaison des facteurs de production grâce à l’amélioration du cadre sociétal et institutionnel de la gestion économique du pays.

    Et d’ajouter que l’intensité capitalistique s’est accrue de 5% par an au lieu de 2,1% au cours des années 80-90 après avoir été de 4,2% au cours des années 60-70, ainsi que la productivité globale des facteurs s’est accrue de 1,7% au lieu de 0,1% et 0,3% respectivement.

    Pour ce qui est de l’analyse sectorielle du processus d’accumulation du capital physique, M. Lahlimi a relevé que les services ont été le principal secteur qui a contribué à l’intensification des investissements durant les années 2000, avec un taux d’investissement passant de 36,8% par an en moyenne entre 1998 et 2007 à 45,6% par an entre 1998 et 2014.
    En parallèle, le taux d’investissement réalisé par le secteur de l’industrie est resté quasi-constant, à près de 29,3% par an durant les deux périodes, alors que celui du secteur de l’agriculture a fléchi de 13% par an à 7,3% par an respectivement, a-t-il informé.

    « Dans ces conditions, l’intensité capitalistique s’est améliorée de 5,2% par an durant la période 1998-2014 dans le secteur des services au lieu de 4,9% dans l’industrie et 1,2% dans l’agriculture », a expliqué M. Lahlimi.

    L’étude sur le rendement de l’investissement montre, globalement, que le Maroc est appelé à poursuivre le processus d’accumulation de son capital physique, a-t-il constaté, mettant en garde contre tout recours à la baisse de l’investissement à la place d’une politique favorable à l’amélioration de l’épargne nationale pour résoudre les contraintes du financement de l’économie nationale.

    « Quel que soit le rendement de l’investissement, l’amélioration de l’intensité capitalistique accroit la productivité du travail et, partant, la richesse nationale, l’emploi et les revenus », a-t-il estimé.

    Par ailleurs, une analyse en benchmark du niveau d’accumulation du capital au Maroc montre qu’il n’a pas encore atteint le niveau observé dans d’autres pays comparables. L’intensité capitalistique de la Turquie représente deux fois celle du Maroc et celles de la Corée du Sud et de la Malaisie sont de 6,3 et 3,5 fois respectivement.

    A cet égard, l’approche de la croissance endogène montre que la transformation des structures économiques au Maroc, confortée par les intensifications capitalistiques dans l’agriculture et l’industrie, tout en étant accompagnée par la poursuite de l’accumulation du capital humain et l’amélioration de la gouvernance, permettraient, à terme, des gains de croissance de plus de 3 points. Dans cette perspective, la croissance économique potentielle du Maroc devrait se situer globalement entre 7% et 8% en moyenne annuelle.


    LNT/ lematin
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