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Pas de voilées dans mon cabinet : l'exigence d'un médecin de Gien

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  • Pas de voilées dans mon cabinet : l'exigence d'un médecin de Gien

    Pas de voilées dans mon cabinet : l'exigence d'un médecin de Gien

    Il s'appelle Philibert de Rovira. Médecin généraliste dans la commune de Gien, près d'Orléans, l'homme aurait suggéré à un certain nombre de ses patientes de confession musulmane, de se délester de leur voile à leur prochaine visite.


    Tout aurait commencé après les tragiques attentats qui ont endeuillé la France en janvier contre Charlie Hebdo et en novembre 2015 dans la capitale parisienne.

    Le praticien décrit comme un chrétien pratiquant, une croix est placardée dans son cabinet, est le médecin traitant entre autres de plusieurs patientes d'origine turque et marocaine qui portent le voile.

    Jusqu'à il y a quelques mois, cette tenue ne lui posait pas de problème. Mais progressivement, le médecin a haussé le ton contre ses patientes, invitées, à la fin de chaque consultation, à se dévoiler à la prochaine visite médicale.

    Enlevez votre voile, madame !

    Zaman France a pu entrer en contact avec quelques-unes de ces femmes qui témoignent. «J'étais partie voir le médecin généraliste M. de Rovira. J'avais déjà entendu par d'autres femmes que la prochaine fois elles devraient enlever leur voile. La dernière fois où je me suis rendue dans son cabinet, il m'a dit : "J'ai pris ma décision, vous devrez enlever votre voile à la prochaine visite". Je lui ai demandé ce que ça changerait si je retirais mon voile. Il m'a juste dit que c'était son choix, sa décision. "Je ne dis pas que je ne veux pas de vous", a-t-il ajouté, " mais il faut retirer votre voile"», raconte Betül U. , une Franco-turque.

    Une décision annoncée sans plus de précisions. Mme U. lui ayant par ailleurs suggéré que ce genre d'attitude pouvait lui coûter la perte de nombreux patients, le docteur de Rovira n'a pas voulu justifier ses propos.

    La belle-soeur de Betül, elle aussi voilée, a confirmé avoir subi la même attitude. Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le médecin aurait lâché par dépit ces mots violents : «Vous ne comprenez pas qu'on ne veut pas de vous !».

    Contacté par téléphone à plusieurs reprises par notre rédaction, le docteur de Rovira n'a pas donné suite.

    «On est dans un pays libre !»

    Autre patiente, Ayse S., avait rendez-vous trois jours avant les vacances de Noël en décembre 2015 avec le médecin. Même son de cloche, même «recommandation». «Je vais vous dire ce que je pense : il y a eu trop de laisser aller. Maintenant je n'accepterai plus votre voile», lui aurait-il déclaré.

    S'ensuit un dialogue de sourds. «Vous vous rendez compte des conséquences ?», lui a-t-elle dit. Sa réponse ? «On est dans un pays libre !», à quoi Ayse S. rétorque : «Eh bien, si on est dans un pays libre, je viendrai avec mon voile».

    Là-encore, le docteur précise ne pas refuser de prodiguer des soins. «Je ne vous impose pas ma religion. Mais après tout ce qui s'est passé (allusion aux attentats, ndlr)». «On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac», lâche Ayse.

    Elle nous confiera être suivie depuis 5 ans par le thérapeute, à l'époque pour un cancer aujourd'hui guéri.

    Doutes et incompréhensions

    Sur le plan médical, cette attitude est une violation de l'éthique professionnelle, la clause de conscience qui permet à un docteur de ne pas soigner un patient ne pouvant justifier une pratique discriminatoire.

    Juridiquement parlant, le recours au Conseil national de l'ordre des médecins est requis pour les plaignantes. Un médecin qui viole le protocole médical pouvant risquer la radiation professionnelle et l'interdiction de pratiquer la médecine.

    L'incompréhension et le doute sont néanmoins présents chez ces femmes qui avouent ne pas trop savoir comment réagir. «Il est chrétien pratiquant. Jusqu'ici les choses marchaient. Nous discutions même religion ensemble», témoigne Ayse, qui doit précisément retourner consulter auprès de son médecin traitant.

    «J'irai avec mon voile», dit-elle, bien décidée à faire valoir ses droits.

    ZAMAN

  • #2
    Il avait séché ses cours de déontologie médicale celui là oeilfermé
    refuser de prendre en charge un patient peu importe la raison, est anti-éthique

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