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Comprendre la crise du rouble en trois questions

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  • Comprendre la crise du rouble en trois questions

    Malgré une légère remontée, la monnaie russe est tombée à un taux historiquement bas, au risque d'ébranler le système financier du pays. Trois questions pour tout comprendre.

    Alors que le rouble vient de connaitre son premier "léger" rebond depuis le début du mois de janvier 2016 - un euro s'échange désormais contre 86,12 roubles contre 89,99 roubles jeudi - la crise monétaire russe continue malgré tout d'inquiéter les marchés et place le pays dirigé par Vladimir Poutine dans une posture économique délicate. La monnaie russe a en effet atteint des records de faiblesse ces deux derniers jours en atteignant son niveau le plus bas depuis décembre 2014 (plus de 93 roubles pour un euro). Soit une perte de plus de 12 % de sa valeur depuis le début du mois. Comment en est-on arrivé là ?

    # Quelle est l'origine du problème ?

    Le prix du baril de pétrole, actuellement à 31 dollars, ne fait pas que des heureux (les automobilistes français et les caisses de l'Etat). La Russie voit d'un très mauvais œil cette baisse spectaculaire de l'or noir. Fortement dépendante de ses exportations d'hydrocarbures, le pays subit de plein fouet la baisse globale du prix des matières premières sur les marchés, explique à "l'Obs" Christopher Dembick, économiste chez Saxo Banque France :


    La crise monétaire russe est une répercussion de la crise actuelle du prix du baril de pétrole. C'est la répercussion d'un mouvement bancaire globale lié aux matières premières."

    Bien que le pétrole soit au cœur de la santé défaillante du rouble, un autre facteur participe à cette dégradation : les sanctions européennes prises à l'encontre de la Russie après l'annexion de la Crimée en mars 2014 puis son intervention aux côtés des séparatistes ukrainiens ainsi que le crash du MH17 au cours de la même année. Des sanctions qui impactent directement l'économie russe, selon Christopher Dembik

    Elles empêchent la modernisation des appareils de production pétrolière. Cela entraîne de facto un sous-investissement chronique de la Russie sur le marché des matières premières et créé un retard par rapport à ses concurrents, les pays de l'Opep en tête."


    Quelles conséquences ?

    Les sanctions économiques infligées à la Russie demeurent une importante épine dans le pied de l'ex-URSS. Alors que la croissance du pays était à 8% avant la mise en place de ces dernières, le pays est aujourd'hui en récession. Une situation aggravée par la chute du rouble et par extension, l'effondrement des cours du pétrole. Un état de fait qui ne s'arrangera pas pour l'année 2016, pointe Arnaud Dubien, directeur de l'Observatoire franco-russe.

    La Russie fera face à un léger recul de 1% de son produit intérieur brut si l'on prend les chiffres avancés par le Fonds monétaire international."

    Enfin, par un effet de domino, la baisse du cours du baril de pétrole va nécessairement amputer le budget russe d'une part important de ses revenus prévus pour l'année 2016. Une diminution que chiffre le directeur de l'Observatoire franco-russe "à 10% par rapport au budget fédéral précédent".

    # Que font les autorités russes ?

    Pour tenter de pallier à cette crise monétaire, le gouvernement du Premier ministre Dimitri Medvedev prépare un plan anticrise. Ces mesures destinées d'une part à soutenir certains secteurs de l'économie et d'autre part à aider les catégories de Russes les plus fragiles, - près de 20 millions de Russes vivent sous le seuil de pauvreté en 2015 - pourraient représenter au total 420 milliards de roubles (4,8 milliards d'euros).

    Pour Elvira Nabioullina, la présidente de la Banque centrale russe, la mise en place de réformes de fond visant à diversifier l'économie russe est indispensable :

    Il faut des efforts structurels pour diversifier l'économie", dit-elle à l'AFP.

    Son objectif ? Pallier à la dépendance de la Russie vis-à-vis de ces exportations d'hydrocarbures et assurer une stabilité financière pérenne du rouble. Plus facile à dire qu'à faire.

    l'OBS
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