Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les faces cachées du dinar

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les faces cachées du dinar

    Les faces cachées du dinar

    par Mahdi Boukhalfa

    Nous sommes entrés de plain-pied dans les mondes parallèles du dinar post-pétrole. Comme d'autres sont entrés dans une phase nouvelle de croissance post-pétrole. Car il y a un lien ombilical dans notre pays entre le dinar et le pétrole. Normal, diriez-vous, puisque le dinar n'est fort que lorsque les prix du pétrole montent en flèche. Le baril de pétrole tourne autour de 30 dollars, alors que le dinar est à 183 pour un euro, aux dernières nouvelles en provenance des souks de la devise. Aujourd'hui, le dinar est faible et il ne vaut pas beaucoup sur le marché des devises, marché parallèle s'entend, car il est le ‘'souk'' des Algériens lambdas, comme monsieur Tout-le Monde. L'autre ‘'Souk'', formel celui-là, celui de la Banque d'Algérie et des autres banques de la place, il sert de pompe pour les grosses fortunes qui se sont établies dans l'import-export. Ces fortunes, grosses et grasses, s'approvisionnent en dollars ou en euros auprès des banques, au taux officiel. Sans un centime de plus, et pour des sommes qui font rêver tous les vendeurs de loubia du pays. Le marché parallèle de la devise, il est pour les Algériens d'en bas, ceux qui prient le ciel pour que le dinar ne descende pas au-delà du déraisonnable. A 1 euro pour 183 dinars, c'est déjà la folie, à plus de ce niveau d'alerte, c'est carrément de la démence économique. L'économie algérienne dépend du pétrole, on le sait, mais la tempête, cette fois-ci, est grave, elle risque de faire beaucoup de victimes collatérales. Dans sa sage décision, la Banque d'Algérie, qui veille sur notre argent du pétrole et lutte contre le gaspillage de la devise, a laissé le dinar flotter, mais comme il est alourdi par les déficits, il a coulé et avec lui, les étudiants, les malades, les gens qui achètent quelques dizaines d'euros pour charger des amis ou des membres de la famille de leur acheter des médicaments essentiels, des médicaments souvent de ‘'vie ou de mort'' introuvables en officine chez nous, par la grâce d'un ministère de la Santé, qui a lui aussi contribué au renchérissement de la devise face au pauvre dinar. C'est là une des faces cachées du dinar. Non, c'est vrai, parce que ce ministère a cru bon de supprimer de la nomenclature certains stallergenes et les vaccins de désensibilisation. L'euro s'est envolé parce qu'il n'est pas seulement demandé par les gens qui vont en voyage, ou qui nous achètent notre loubia du Mexique et notre déodorant de Turquie, mais également et surtout pour l'acquisition de médicaments. C'est le système du cabas qui fonctionne, là également, car on achète des stallergenes et des vaccins de Tunisie, dûment estampillés Pharmacie centrale de Tunisie ou du Maroc, au lieu de l'Institut Pasteur de chez nous. C'est comme çà, avec de pareilles décisions, que l'on encourage la ‘'grande évasion'' de la devise, et l'affaiblissement du dinar. Est-ce que ce n'est pas antinational que de faire sortir du pays inutilement de la devise, au lieu d'acheter ici même les médicaments pour les malades ? Qui a parlé de gaspillage ? Donc, il ne faut pas incriminer seulement la chute du prix du baril dans la baisse du dinar, des cadres et des ministres de chez nous, qui nous parlent de lutte contre le gaspillage et de takachoff, un nouveau concept microéconomique, contribuent à cette situation, la dégringolade de la monnaie nationale, la hausse bien sûr des devises, et en bout de ligne, du niveau de vie des Algériens. Quant à la crise du pétrole, elle a bon dos, n'est-ce pas ?
    Le Sage
Chargement...
X