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Poutine plombé par son pétrole

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  • Poutine plombé par son pétrole

    Avec un plan d’urgence de neuf milliards d’euros pour relancer l’économie russe, Vladimir Poutine est confronté à un nouveau cauchemar largement dû à la baisse vertigineuse des prix du pétrole mais aussi aux sanctions économiques des européens et la question est posée de savoir si ce plan d’urgence sera suffisant

    C’est un paradoxe, la Russie n’a jamais autant produit de pétrole -près de 11 millions de barils par jour- et aussi peu gagné d’argent alors que ses ventes d’hydrocarbure fournissent plus de la moitié des recettes de l’Etat. Si la crise de 2008-2009 avait plongé le pays en récession, 8 points de baisse du PIB, la croissance russe avait repris de la vigueur jusqu’à 4% en 2010 mais depuis, la chute est dramatique, -3,7% pour 2015, ce qui contribue à faire chuter le rouble et donc le pouvoir d’achat moyen des Russes.

    Vladimir Poutine souhaite que son plan d’urgence s’adresse en priorité aux régions et aux industries en souffrance ainsi qu’à l’agriculture, il pourrait également remonter l’âge de la retraite, mais il ne touche pas aux salaires des grands patrons du secteur public. Pour beaucoup d’experts, ce plan restera insuffisant tant que le cours du baril restera inférieur à 40 dollars. Raison pour laquelle la Russie a demandé en urgence également à se faire inviter à une réunion de l’OPEP dont elle ne fait pas partie pour étudier une baisse de la production mondiale de pétrole afin de faire remonter les prix.

    Des problèmes liés à la démographie et à la corruption
    Mais l’économie russe ne souffre pas seulement d’une baisse des prix de l’or noir qui n’avait pas été prévue. L’économie de rente de Vladimir Poutine a négligé aussi depuis longtemps les problèmes de la démographie et surtout de la corruption.

    Si la natalité ne remonte pas d’ici 2050, la Russie aura perdu 25 millions d’habitants en un demi-siècle. L’effet est mécanique, moins de population active égale moins d’activité économique et donc moins de richesse.

    A cela s’ajoute un manque d’investissements depuis longtemps dans la matière grise. La Russie dépose chaque année dix fois moins de brevets que les Etats-Unis et vingt fois moins que la Chine, ce qui ne contribue pas à son développement industriel ou technologique. Autre fléau que la Russie de Poutine partage d’ailleurs avec ses pays partenaires des BRICS comme le Brésil ou l’Afrique du Sud, la corruption. Classé 119ème dans le palmarès annuel de Transparency International , la Russie peine à attirer les investisseurs, en partie à cause de ce système ancré dans les mœurs et qui, selon un documentaire récent de la BBC, concernerait Vladimir Poutine lui-même.

    Bref, à l’heure où les européens se demandent s’il ne serait pas temps de lever les sanctions contre Moscou, notamment pour pouvoir l’encourager à jouer un rôle plus constructif dans le dossier tragique de la Syrie, le problème est d’abord de savoir si Poutine veut rompre avec un système qui conjugue économie de rente et autoritarisme à l’intérieur, et intimidation à l’extérieur.

    le JDD
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