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la flore intestinale contre l obesite

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  • la flore intestinale contre l obesite

    Des chercheurs américains viennent de découvrir que les bactéries contenues dans le tube digestif jouent un rôle dans la régulation du poids.

    NOTRE tube digestif contient des centaines de milliers de milliards de bactéries largement impliquées dans les processus de digestion. Depuis peu, des chercheurs se sont lancés dans l'identification génétique de ces bactéries, afin de mieux les étudier. La revue britannique Nature datée du 21 décembre vient de publier plusieurs articles d'une même équipe américaine révélant l'impact de la flore intestinale dans la gestion du poids. Ainsi, les personnes obèses et les minces n'auraient pas le même type de bactéries prédominantes dans l'intestin. Par ailleurs, la même équipe a réussi à faire grossir une souris mince par transfert de la flore intestinale d'une souris obèse. Enfin, ces chercheurs ont montré que chez les souris obèses, l'extraction des calories de l'alimentation était plus importante que chez les minces.

    S'il n'y a pas de doute que la génétique influence pour une certaine part le poids d'un individu, il n'y a pas non plus de raison de contester l'idée que l'augmentation de l'obésité observée partout dans le monde et particulièrement dans les pays anglo-saxons est liée à une alimentation inadaptée et de bon marché, trop riche, trop dense, trop calorique associée à une baisse considérable des dépenses énergétiques du fait d'un exercice physique notoirement insuffisant désormais. À ce schéma classique génétique/environnement pour expliquer le poids d'un individu, vient se greffer désormais la problématique des bactéries gastro-intestinales qui pourraient moduler l'absorption calorique.

    Mesures calorimétriques

    La flore intestinale contiendrait deux groupes dominants de bactéries, les Firmicutes et les Bacteroidetes. Dans la première étude publiée dans Nature du 21 décembre, les chercheurs dirigés par Jeffrey I. Gordon (Wisconsin, USA) se sont penchés sur la flore intestinale de 12 personnes obèses et l'évolution de cette flore. Ils ont ainsi pu montrer que la flore intestinale des obèses contient de manière prédominante des Firmicutes. Mais en les faisant maigrir, il est possible de modifier leur flore intestinale, c'est-à-dire de diminuer les Firmicutes et d'augmenter les Bacteroidetes.

    La seconde publication de la même équipe dans la même revue porte sur les souris. Les chercheurs y confirment que, comme chez les humains, les souris obèses ont une flore intestinale avec une majorité de Firmicutes contrairement aux souris minces chez qui prédominent les Bacteroidetes. Mais ils parviennent à montrer - ce qui est difficile à faire chez les humains - que le transfert de la flore intestinale de souris obèses à des congénères minces provoque chez ces dernières une prise de poids sans aucune augmentation de leur consommation alimentaire. D'où l'idée que le type de flore intestinale pouvait influencer la quantité de calories extraite de l'alimentation pour passer dans l'organisme. C'est ce que les mêmes scientifiques parviennent à montrer.

    En travaillant sur les mesures calorimétriques, ils ont pu mettre en évidence le fait que les selles des souris obèses contiennent moins de matières énergétiques que celles des minces : en clair,* les obèses auraient absorbé une plus grande quantité de calories *alimentaires que les autres. Ces données suggèrent donc que les différences dans l'efficacité d'extraction de calories pourraient être déterminées par la composition de cette flore intestinale.

    « La flore intestinale est plus efficace chez les obèses pour extraire encore plus de calories, alors qu'ils ont déjà eux-mêmes déjà beaucoup engrangés d'énergie », relèvent dans un commentaire publié par Nature Matej Basjer et Randy J. Seely (Université Cincinnati), qui s'en étonnent parce que cela va à l'encontre de ce que l'on imagine sur les capacités de régulation humaine. On aurait pu en effet imaginer chez les obèses un système d'adaptation plus logique, avec une absorption calorique réduite au niveau intestinal. Alors que c'est l'inverse qui se produit, apparemment.

    Questions en suspens

    Beaucoup de questions restent en suspens concernant la manière dont cette flore intestinale est régulée et comment elle est impliquée dans la prise de poids. Les auteurs de l'étude estiment que l'on pourrait désormais envisager de manipuler l'environnement de la flore intestinale pour traiter ou prévenir l'obésité. On en est pas encore là. Pour l'instant, les chercheurs ont réussi à faire grossir des souris minces avec la flore intestinale de souris obèses. Il serait intéressant de faire l'expérience inverse, c'est-à-dire faire mincir des obèses avec la flore intestinale de souris minces.

    Ces travaux ouvrent en tout cas une nouvelle piste passionnante dans la recherche contre l'obésité.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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