Benbitour revient sur ses propositions de 2011, contenues dans le document qu'il a appelé «lettre de programme».
Selon le vieux principe bancaire qui énonce que l’«on ne prête qu’aux riches», mis en avant par l’ancien Premier ministre, Ahmed Benbitour, dans un entretien avec le journal El Khabar ce lundi 1er février, l’Algérie aurait du mal à lever des fonds, si, demain, elle recourait à l’emprunt extérieur. Benbitour justifie cette difficulté d’accès au crédit par le déficit d’éléments qui établissent la solvabilité du pays.
Contrairement à l’épisode de 1993 où Benbitour avait participé, en tant que ministre de l’Énergie, aux négociations avec les institutions financières internationales afin de rétablir les grands équilibres budgétaires, l’Algérie serait, selon lui, «mal partie» pour une accessibilité à l’emprunt extérieur du fait de la régression continue du volume production en hydrocarbures, et de la demande intérieure en énergie qui a explosé à partir de 2006. A partir du deuxième semestre, explique-t-il, il y a eu une diminution de la production et de l’exportation; ce qui a conduit à une contraction rapide des recettes. D’où, l’incapacité de financement des importations et d’alimentation du budget.
L’ancien Premier ministre révèle que 75% des calories consommées par les Algériens sont importées. Les importations sont passées de 12 milliards de dollars en 2001 à 65 milliards en 2013, soit 500% de plus. «Que faire lorsque le Fonds de régulation des recettes sera épuisé en 2017, et lorsque les réserves de changes auront complètement fondu en 2018 ?», s’interroge-t-il. «L’Algérie est aujourd’hui un pays exposé à tous les dangers. Tous les Algériens, qu’il soient responsables ou en dehors des charges publiques, doivent être conscients de cette situation, afin de faire face au danger avant sa survenue», avertit Benbitour en soutenant que ce qui est exigé, dans les plus brefs délais, est le début du changement du système. «On ne peut pas se contenter du changement de personnes».
En matière d’alternatives de changement, Benbitour pense que -le système ne pouvant pas s’autodétruire, un coup d’Etat, non souhaitable, ne changerait que les personnes dans le même système, et que l’opposition n’est pas arrivée à imposer un dialogue avec le pouvoir-, il reste une éventuelle explosion de la rue qui, prévoit-il, pourrait intervenir dans un proche avenir.
Ahmed Benbitour soutient que les capacités d’exportation de l’Algérie en hydrocarbures connaîtront un rythme décroissant, tandis que les cours sur les marchés mondiaux ne connaîtront pas, à moyen terme, d’augmentation sensible. «Les institutions financières internationales n’accordent pas de prêts pour l’importation de produits de consommation, tandis que les partenaires commerciaux ne prêtent pas pour des pays dont ils ne sont pas sûrs qu’ils pourraient rembourser à moyen terme». Quoi qu’il en soit, ajoute l’ancien chef du gouvernement, les prêts obtenus doivent être remboursés dans un délai qui ne dépasse pas trois ans : «Restera à l’Algérie de contracter des crédits de la Chine ou du Japon pour la réalisation des infrastructures».
Benbitour revient sur ses propositions de 2011, contenues dans le document qu’il a appelé «lettre de programme». Ces propositions étaient orientées dans le sens de la «sortie de la crise». «J’avais suggéré de les mettre en application en 2012, pour en cueillir les fruits en 2017. Mais, je n’ai pas rencontré d’oreilles attentives».
L’encouragement de l’investissement dont parle le gouvernement requiert, selon lui, une épargne importante en devises et en dinars, ainsi que la maîtrise de la technologie; comme il exige également une gestion efficace et un climat des affaires propre qui soit exempt de bureaucratie, de corruption et de privilèges, avec une disponibilité de l’offre foncière. La réalité, déplore Benbitour, est que l’Algérie est classée à la 88ème place dans la lutte contre la corruption et à la 163ème place dans le climat des affaires.
S’agissant de la révision constitutionnelle, Ahmed Benbitour juge que sa procédure traduit l’«arbitraire» du pouvoir politique. Il juge qu’un texte qui fait l’objet de plus de 100 amendements ne peut pas ne pas affecter les grands équilibres, comme le prétend le Conseil constitutionnel.
impact24
Selon le vieux principe bancaire qui énonce que l’«on ne prête qu’aux riches», mis en avant par l’ancien Premier ministre, Ahmed Benbitour, dans un entretien avec le journal El Khabar ce lundi 1er février, l’Algérie aurait du mal à lever des fonds, si, demain, elle recourait à l’emprunt extérieur. Benbitour justifie cette difficulté d’accès au crédit par le déficit d’éléments qui établissent la solvabilité du pays.
Contrairement à l’épisode de 1993 où Benbitour avait participé, en tant que ministre de l’Énergie, aux négociations avec les institutions financières internationales afin de rétablir les grands équilibres budgétaires, l’Algérie serait, selon lui, «mal partie» pour une accessibilité à l’emprunt extérieur du fait de la régression continue du volume production en hydrocarbures, et de la demande intérieure en énergie qui a explosé à partir de 2006. A partir du deuxième semestre, explique-t-il, il y a eu une diminution de la production et de l’exportation; ce qui a conduit à une contraction rapide des recettes. D’où, l’incapacité de financement des importations et d’alimentation du budget.
L’ancien Premier ministre révèle que 75% des calories consommées par les Algériens sont importées. Les importations sont passées de 12 milliards de dollars en 2001 à 65 milliards en 2013, soit 500% de plus. «Que faire lorsque le Fonds de régulation des recettes sera épuisé en 2017, et lorsque les réserves de changes auront complètement fondu en 2018 ?», s’interroge-t-il. «L’Algérie est aujourd’hui un pays exposé à tous les dangers. Tous les Algériens, qu’il soient responsables ou en dehors des charges publiques, doivent être conscients de cette situation, afin de faire face au danger avant sa survenue», avertit Benbitour en soutenant que ce qui est exigé, dans les plus brefs délais, est le début du changement du système. «On ne peut pas se contenter du changement de personnes».
En matière d’alternatives de changement, Benbitour pense que -le système ne pouvant pas s’autodétruire, un coup d’Etat, non souhaitable, ne changerait que les personnes dans le même système, et que l’opposition n’est pas arrivée à imposer un dialogue avec le pouvoir-, il reste une éventuelle explosion de la rue qui, prévoit-il, pourrait intervenir dans un proche avenir.
Ahmed Benbitour soutient que les capacités d’exportation de l’Algérie en hydrocarbures connaîtront un rythme décroissant, tandis que les cours sur les marchés mondiaux ne connaîtront pas, à moyen terme, d’augmentation sensible. «Les institutions financières internationales n’accordent pas de prêts pour l’importation de produits de consommation, tandis que les partenaires commerciaux ne prêtent pas pour des pays dont ils ne sont pas sûrs qu’ils pourraient rembourser à moyen terme». Quoi qu’il en soit, ajoute l’ancien chef du gouvernement, les prêts obtenus doivent être remboursés dans un délai qui ne dépasse pas trois ans : «Restera à l’Algérie de contracter des crédits de la Chine ou du Japon pour la réalisation des infrastructures».
Benbitour revient sur ses propositions de 2011, contenues dans le document qu’il a appelé «lettre de programme». Ces propositions étaient orientées dans le sens de la «sortie de la crise». «J’avais suggéré de les mettre en application en 2012, pour en cueillir les fruits en 2017. Mais, je n’ai pas rencontré d’oreilles attentives».
L’encouragement de l’investissement dont parle le gouvernement requiert, selon lui, une épargne importante en devises et en dinars, ainsi que la maîtrise de la technologie; comme il exige également une gestion efficace et un climat des affaires propre qui soit exempt de bureaucratie, de corruption et de privilèges, avec une disponibilité de l’offre foncière. La réalité, déplore Benbitour, est que l’Algérie est classée à la 88ème place dans la lutte contre la corruption et à la 163ème place dans le climat des affaires.
S’agissant de la révision constitutionnelle, Ahmed Benbitour juge que sa procédure traduit l’«arbitraire» du pouvoir politique. Il juge qu’un texte qui fait l’objet de plus de 100 amendements ne peut pas ne pas affecter les grands équilibres, comme le prétend le Conseil constitutionnel.
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