Tweet
******************publiera un témoignage inédit, en plusieurs parties, du moudjahid Yacef Saâdi, chef de la Zone autonome historique d’Alger durant la guerre de Libération nationale. Le témoignage comporte des récits nouveaux accompagnés d’enregistrements audio et audiovisuels sur la Bataille d’Alger. Le colonel Yacef Saâdi apporte un témoignage franc, sans fioritures sur les événements qui se sont produits durant la Révolution et après l’Indépendance, tout en s’élevant au-dessus des polémiques provoquées çà et là entre les différents acteurs de cette période charnière de l’histoire récente de l’Algérie. «Je ne vais pas intenter un procès à mes sœurs et frères de combat, mais quand l’Histoire se trouve altérée, enserrée dans un carcan de fausseté et de subornation, je me dois de dire le mot juste, sincèrement et courageusement, pour rétablir les faits et permettre à celle-ci de s’écrire sous le sceau de la droiture et la noblesse de la vérité», souligne Yacef Saâdi dans un texte introductif, pour qui notre histoire est «victime de conclusions hâtives». Dans les témoignages inédits qui seront publiés à partir de demain, Yacef Saâdi fait une chronologie rétrospective de la Zone autonome historique d’Alger et de la Bataille d’Alger, en revenant dans le détail sur le massacre de la rue de Thèbes, la grève des huit jours, son arrestation et le retrait et l’exil du Comité de coordination et d’exécution (CCE), qu’il qualifie de «comportement égoïste». «Diriger le combat de l’extérieur, en plus du fait que ce retrait inattendu a été un sacré coup pour tous les militants qui se sentaient frustrés par ce comportement d’égoïstes, ne signifiait-il pas une trêve ou la fin de la guerre ?» s’interroge-t-il. Il parle également de machination et de déstabilisation – en rapportant des faits précis –, lesquelles n’ont, toutefois, pas empêché les moudjahidine d’Alger de continuer leurs actions «telles que tracées, écrit-il, dans notre programme de lutte contre la soldatesque qui était lancée à nos trousses». Pour étayer ces témoignages sur la Bataille d’Alger, ******************diffusera en exclusivité des enregistrements audio et audiovisuels de la famille Guemati, qui était en contact permanent avec Ali La Pointe, Hassiba Ben Bouali et le petit Omar durant les jours qu’ils ont passés reclus dans leur cache, avant d’être découverts par les forces coloniales et d’y mourir en martyrs. D’autres archives audiovisuelles concernent les témoignages des généraux français Faulques et La Bourdonnaye. «Je dis à mes frères et sœurs rescapés de cette bataille et que le destin a séparés, que nous pouvons partager fraternellement, dans un esprit militant, avec respect, nos expériences et notre vécu durant cette phase historique de notre nation», souligne Yacef Saâdi qui crie haut et fort à l’adresse de ceux qui veulent faire douter de son engagement : «Je ne me suis pas mis à table et je n’ai donné personne, pour utiliser le langage de l’interrogatoire». Le témoignage de ce chef historique, qui appelle, du haut de ses 88 ans, à la sauvegarde de l’unité du pays, aura le mérite de clarifier les nombreuses zones d’ombre qui subsistent sur la fameuse Bataille d’Alger.
Karim Bouali
Karim Bouali
Commentaire