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Des « presque citoyens » dénoncent la réforme de la Constitution algérienne

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  • Des « presque citoyens » dénoncent la réforme de la Constitution algérienne

    Des associations et des intellectuels établis à l’étranger soutenus par leurs pairs en Algérie sont montés au créneau pour dénoncer « l’offense » et « l’injustice » qui leur est faite à travers le nouvel article 51 de la Constitution algérienne. Et pour cause. Le texte exige désormais que « la nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques ».

    Lire aussi : La presse algérienne s’écharpe sur la réforme de la Constitution

    Même s’ils ne se font aucune illusion sur le fait que la révision sera adoptée dimanche 7 février par le Parlement réuni en Congrès – le pouvoir dispose de la majorité –, ces opposants ont donné de la voix pour dénoncer une disposition qui met à l’index les binationaux et heurte le principe d’égalité des citoyens. Un principe ancré dans l’article 29 de la Constitution, selon lequel ces derniers « sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d’opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale ».

    « Patriotisme mis en doute »

    Dénonçant une « régression », un ancien membre du Conseil constitutionnel a rappelé qu’en 1989, déjà, une disposition exigeant la « nationalité algérienne d’origine » comme condition pour être député avait été rejetée. Devant la colère suscitée par le projet, le président, Abdelaziz Bouteflika, s’est contenté de préciser que la « loi déterminera[it] la liste des hautes fonctions de l’Etat » concernées par ces exclusions.

    Le directeur de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, qui a piloté l’opération de révision de la Constitution, a soutenu obstinément une disposition qui, selon lui, vise « à garantir à l’Algérie que ceux qui voudraient la servir ou la représenter à de très hauts niveaux de responsabilité, n’aient de loyauté qu’envers elle et soient dégagés de tout lien avec une puissance étrangère quelle qu’elle soit ».

    Ironisant sur le « vacarme » fait autour de l’article 51, Ahmed Ouyahia a invoqué l’argument du nombre « limité » de personnes touchées par une telle exclusion :

    « Combien d’Algériens binationaux aspirent à être ministres, walis, ambassadeurs en Algérie ? 5 000 ? 10 000 ? Et même pour ceux-là il s’agirait tout simplement de renoncer à la nationalité étrangère pour assumer de hautes responsabilités au service de l’Algérie. »
    Des millions de « presque citoyens »

    Des propos qui ont choqué les Algériens de l’étranger qui ne cherchent pas des « postes », mais ressentent la révision comme un affront, voire une humiliation. A l’image de Baya Si Hassen-Benhassine, médecin établie aux Etats-Unis, qui s’est dite offensée de voir son « patriotisme mis en doute », quand bien même elle n’aspire « ni à devenir président, ni ministre ».

    Le projet de Constitution « propose de faire de moi et de millions d’autres des “presque citoyens” », souligne la doctoresse dans un article largement repris dans les médias algériens. Pour l’exemple, Baya Si Hassen-Benhassine cite plusieurs personnalités connues, universitaires, chercheurs, voire politiques, comme Lakhdar Brahimi, l’ancien ministre des affaires étrangères et émissaire de l’Organisation des Nations unies, qui ne pourront plus servir l’Etat algérien après l’adoption de l’amendement.

    Mais, ajoute-t-elle avec humour, on peut se consoler de savoir que ces articles ne concernent pas les « hautes fonctions sportives » et que l’équipe algérienne de football ne se privera pas des binationaux algéro-français, comme Yacine Brahimi (FC Porto), Sofiane Feghouli (Valence CF) ou Riyad Mahrez (Leicester City).

    L’ambiguïté du FLN

    Une nouvelle pétition signée par des universitaires, dont une grande partie sont établis au Canada, en appelle au Parlement pour rejeter une disposition « discriminatoire », « offensante » et dangereuse pour « l’unité et l’intégrité de la nation ». L’appel n’a aucune chance d’être entendu. Amar Saadani, le secrétaire général du Front de libération national (FLN), tout en soutenant de manière inattendue que l’article 51 est anticonstitutionnel, a demandé à ses députés de voter les amendements.

    Le Front des forces socialistes (FFS), qui a dénoncé un « acte de violence constitutionnelle » et une « menace pour la stabilité du pays et sa cohésion », a décidé de boycotter la session extraordinaire du Parlement.

    Le projet de révision de la Constitution mis au vote dimanche doit par ailleurs rétablir la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Sa suppression en 2008 avait permis à Abdelaziz Bouteflika, élu en 1999 puis réélu en 2004, de pouvoir se présenter de nouveau aux présidentielles de 2009 et 2014.

    Amir Akef ..le monde.fr
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

  • #2
    Ils sont tous coupables, par leurs silence et par leurs décisions

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