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Le pouvoir algérien n’aime pas les binationaux, sauf ses joueurs de foot .

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  • Le pouvoir algérien n’aime pas les binationaux, sauf ses joueurs de foot .

    Par Meziane Abane (contributeur Le Monde Afrique, Alger).

    Le Monde.fr Le 04.02.2016

    Les Algériens binationaux se sentent aujourd’hui traités comme des citoyens de seconde classe. L’article 51 de la nouvelle Constitution, sur le point d’être adoptée dimanche 7 février, instaure en effet une certaine méfiance à leur égard, leur interdisant d’accéder à de hautes fonctions dans l’Etat. Il y a pourtant une catégorie de binationaux qui porte bien davantage les espoirs des Algériens que les ministres et les haut fonctionnaires : les footballeurs.

    Vont-ils eux aussi être marqués au fer rouge et déclarés indignes de représenter l’Algérie ?

    « Il faut être fier d’être algérien et de partager le quotidien des Algériens », a justifié Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du président Bouteflika et responsable du projet symbole de la nation s’il en est, est composée majoritairement de binationaux, notamment franco-algériens, dont aucun ne réside en Algérie.

    Parmi les titulaires de l’équipe A, dix sont binationaux. les dix étaient sur le terrain lors du dernier match, joué en novembre 2015. C’était contre la Tanzanie et les Fennecs ont gagné… 7 à 0. Riyad Mahrez, pour ne prendre que lui, Ballon d’or 2015 du meilleur joueur algérien, qui fait aujourd’hui la fierté de son pays dans le championnat anglais avec son équipe de Leicester City, est franco-algérien.

    Impossible donc de remettre en cause les exploits de la dream team des Fennecs, qui ont non seulement qualifié l’Algérie en 2014, pour la première fois de son histoire , au deuxième tour de la coupe du monde au Brésil, mais aussi failli battre l'Allemagne , le futur vainqueur, en huitièmes de finale.

    Loyauté des « immigrés »

    L’Algérie a connu des dizaines de remaniements ministériels, de changements inexpliqués à la tête des institutions les plus sensibles, de scandales pour corruption et de procès impliquant souvent des organes publics, mais rien de cela n’a soulevé le peuple algérien. En revanche, une victoire des Fennecs provoque des marrées humaines, des accidents et même des décès.

    De fait, les coéquipiers de Yacine Brahimi, lui-même né à Paris et évoluant en milieu de terrain au FC Porto, sont les seuls à avoir apporté à l’Algérie ses rares moments de joie depuis les années de guerre contre le terrorisme. Comment douter de la loyauté de ces binationaux ?

    Le gouvernement, en réalité, n’en doute pas. Il se prépare à ignorer les talents de ses élites intellectuelles, scientifiques et politiques, mais pas de ses sportifs. Les autorités algériennes, sans faire aucune déclaration officielle, se sont efforcées de faire passer le message que les sportifs n’étaient « pas concernés » par cette discussion sur la binationalité.

    De fait, c’est à l’initiative de l’Algérie que la Fédération internationale de football (FIFA) a changé ses lois sur les binationaux. En juin 2009, la FIFA a aboli la limite d’âge qui était fixée à 21 ans et a permis aux binationaux qui n’avaient jamais joué en équipe A d’un des deux pays de rejoindre l’autre. C’est ainsi que l’Algérie a pu récupérer à l’époque les Franco-Algériens ou les « immigrés », comme on les appelle en Algérie, Mourad Meghni ou Hassan Yebda.

    Discrimination à venir

    Le pouvoir algérien a aussi toujours tiré profit politiquement des exploits de cette équipe, en particulier depuis sa qualification pour la coupe du monde en AFS en 2010. Il a mobilisé tous les moyens possibles, y compris ses avions militaires, pour transporter les supporters au Soudan , où s’est joué, fin 2009, le match de barrage qualificatif contre l’Égypte . Ce nationalisme footballistique, entretenu sans cesse par l’État, serait-il possible sans la réussite de ses binationaux ?

    Yazid Ouahib, journaliste sportif, balaie l’argument que les joueurs de foot ne sont « pas concernés » par cette discussion : « Ils sont encore jeunes, mais pourraient souffrir de cette discrimination plus tard. Si un sportif qui fait aujourd’hui l’honneur de l’Algérie dans les compétitions internationales décide demain d’intégrer un parti et de débuter une carrière politique , l’État pourra aussi lui interdire d’accéder à un poste à responsabilité. »
    Dernière modification par Serpico, 05 février 2016, 19h16.

  • #2
    Rien à faire. De cette mesure démaguo.

    Commentaire


    • #3
      Le pouvoir algérien n’aime pas les binationaux
      crois moi, c'est Réciproque ..
      "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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      • #4
        Salam

        Quand on voit comment l'Algérie traite ses enfants, quoi d'étonnant à constater son mépris pour les binationaux?

        Quand à la fierté d'être algérien, je vois pas bien...

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        • #5
          Bien même que cette mesure soit "ostraciste", à titre personnel je ne m'y oppose pas.

          En revanche, il en va autrement quant à l'obligation d'être musulman afin de briguer le poste de Chef d'Etat qui est inique de fait que tout(e)
          Algérien(ne) est de facto musulman.

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          • #6
            Tu serais americain;tu t'opposerais pas a ce qu' un americain musulman serait elu president des us?!
            Dernière modification par boussad, 05 février 2016, 23h38.

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            • #7
              " Tu serais americain;tu t'opposerais pas a ce qu' un americain musulman serait elu president des us?!" boussad

              Nullement. En revanche, je critique le fait que quiconque désireux de briguer le poste de Chef d'Etat en Algérie doit être impérativement musulman. En Algérie, tout citoyen est d'office musulman et en cas de contraire, il serait poursuivi pour apostasie.

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