« Le capital, qui a de si "bonnes raisons" pour nier les souffrances de la classe ouvrière qui l'entoure, est aussi peu ou tout autant influencé dans sa pratique par la perspective de la dégénérescence de l'humanité et finalement de sa dépopulation, que par la chute possible de la terre sur le soleil.
Dans toute affaire de spéculation, chacun sait que la débâcle viendra un jour, mais chacun espère qu'elle emportera son voisin après qu'il aura lui-même recueilli la pluie d'or au passage et l'aura mise en sûreté. Après moi le déluge ! telle est la devise de tout capitaliste et de toute nation capitaliste.
Le capital ne s'inquiète donc point de la santé et de la durée de vie du travailleur, s'il n'y est pas contraint par la société. A toute plainte élevée contre lui à propos de la dégradation physique et intellectuelle, de mort prématurée, de tortures du travail excessif, il répond simplement :
"Pourquoi nous tourmenter de ces tourments, puisqu'ils augmentent nos joies (nos profits) ?" Il est vrai qu'à prendre les choses dans leur ensemble, cela ne dépend pas non plus de la bonne ou mauvaise volonté du capitaliste individuel.
La libre concurrence impose aux capitalistes les lois immanentes de la production capitaliste comme lois coercitives externes. » (Karl Marx, Le Capital, 1867.)
Le monde capitaliste répond aujourd'hui parfaitement à ces caractéristiques définies par Karl Marx : un mode de production borné, historiquement condamné, dont le but est le profit immédiat d'une minorité exploiteuse.
Karl Marx, fondateur du socialisme scientifique, a démontré 1° que depuis que l’homme a commencé à transformer la nature (élevage, agriculture), il est apparu un excédent : le travail de l’homme produit plus de moyens de subsistance qu’il n’en a besoin pour subsister ; 2° que dès ce moment la société humaine s’est divisée en classe sociales antagonistes, une minorité profitant de ce surplus et vivant donc du travail d’autrui ; 3° que la forme des sociétés humaines (esclavage, féodalisme et enfin capitalisme) est déterminée en définitive par la classe qui possède la propriété des moyens de production (et de reproduction) de l’existence ; 4° qu’enfin, la base économique conditionne les idées sociales, politiques, juridiques. Certaines sont donc communes à tous les modes de production basés sur l’exploitation. Le communisme, lui, abolit toute exploitation, et par là bouleverse également de la manière la plus radicale nombre d’idées considérées comme « éternelles ».
Partant d’une analyse scientifique de l’économie politique, Karl Marx a démontré que sous le capitalisme, l’exploitation n’est pas abolie. Certes, il n’y a plus de propriété directe du maître sur l’esclave ou de corvée du paysan serf pour le seigneur, mais il subsiste l’exploitation salariée, qui voile seulement un peu plus l’exploitation comparativement aux modes de production précédents où le surtravail était extorqué sans ménagement sous ses formes les plus brutales.
La bourgeoisie est la classe sociale qui détient la propriété des moyens de production (usines), ainsi que les transports, le commerce, etc. Pour ne pas mourir de faim, le prolétariat (c’est-à-dire les travailleurs salariés) doit vendre sa force de travail à la classe qui possède les moyens de production. La bourgeoisie retire de cette force de travail des produits (marchandises) dont la valeur est supérieure à la valeur de la force de travail (c’est-à-dire les moyens de subsistance nécessaires à sa reproduction : nourriture, habillement, logement, etc.).
Le salaire n’est donc pas le prix du travail, mais le prix des moyens de subsistance nécessaires à la survie des travailleurs prolétarisés. Qu’un travailleur ait besoin, dans des conditions de productivité du travail déterminée, de travailler 3 ou 4 heures pour compenser la valeur des moyens de subsistance qui lui sont nécessaires, cela ne l’empêche nullement de travailler 7 ou 8 heures. La différence va dans la poche de son employeur. C’est pourquoi le patronat cherche aussi souvent que possible à allonger la durée du travail, à l’intensifier où à abaisser le coût de la force de travail — c’est-à-dire le niveau de vie des travailleurs.
De cette appropriation du surtravail naît le profit, qu’il soit industriel — il provient alors directement du profit retiré de l’exploitation des ouvriers —, financier ou commercial — il constitue alors une partie du profit industriel cédée à la bourgeoisie qui détient les banques et les commerces. Ces profits ne sont donc nullement issus d’une « miraculeuse » faculté qu’aurait l’argent de « s’enfanter lui-même » : le profit n’est ni plus ni moins qu’un vol pur et simple (bien que camouflé) du travail du prolétariat.
Ce vol n’est évidemment pas sans incidences sur le fonctionnement de la société capitaliste elle-même :
- Chaque fraction de la bourgeoisie (industrielle, foncière, marchande, usuraire) cherche à s’approprier la plus grande fraction possible de ce profit. C’est donc une guerre économique permanente que se livrent les différentes fractions de la bourgeoisie. (Les loups, unis quand il s’agit de chasser le gibier, se déchirent entre eux quand il s’agit de le partager, dirions-nous…)
- Du fait de l’exploitation salariée, une trop grande masse de marchandises est mise en circulation (relativement au pouvoir d’achat des travailleurs, bien sûr) : il y a trop peu d’acheteurs solvables pour écouler la production, vu que les travailleurs prolétarisés ne peuvent acheter des marchandises qu’à hauteur de l’équivalent de la valeur de leur force de travail et non pour l’équivalent de ce qu’ils ont produit comme valeur.
Les « crises de surproduction » n’empêchent bien entendu ni les travailleurs smicards, ni les chômeurs de se serrer la ceinture. Au contraire : quand la crise économique éclate, elle ravage de nouvelles industries, jette au chômage des millions de travailleurs supplémentaires avec pour conséquence… l’aggravation de la crise des débouchés !
Cette inadéquation entre production et consommation détermine la tendance profonde du capitalisme à produire non pour la satisfaction des besoins matériels et culturels des travailleurs, mais en vue de satisfaire la consommation parasitaire des classes exploiteuses (ou de classes profitant plus ou moins directement de l’exploitation), d’où les proportions croissantes que prend la production de marchandise de luxe dans la production sociale, alors même que la grande masse des exploités trouve à peine de quoi survivre.
- La totalité des marchandises n’arrivant pas à trouver preneur sur le marché, il s’ensuit une concurrence inévitable entre des entreprises d’une même branche (industrielle, commerciale ou bancaire) : chacune cherchant à écouler sa production indépendamment des autres. C’est l’inévitable anarchie dans la production si caractéristique du capitalisme.
Il découle de cela d’immenses gaspillages : la mévente et la destruction pure et simple de marchandises invendues constituent la partie « visible » de cet iceberg ; la partie « immergée », elle, est constituée 1° par le capital engagé par les entreprises concurrentes d’un même secteur (par exemple les fonds fixes d’usines automobiles de constructeurs concurrentes tournant chacune au ralenti…), 2° par les frais de publicité qui consomment une part sans cesse croissante du produit social tandis que la réalisation (c’est-à-dire la vente) des marchandises devient sans cesse plus difficile : les frais de circulation et de stockage des marchandises enflent démesurément (les frais de publicité et de marketing ayant fait l’objet d’un recensement se montaient à 1000 milliards de dollars américains pour l’année 19982 ; aujourd’hui, certainement beaucoup plus…)
Pour la plupart des gros groupes monopolistes, le budget publicité et marketing est supérieur au budget destiné à la recherche et au développement ! Pour dépenser le « trop plein » relatif de richesses crées par la société bourgeoise (richesses qui, on l’a montré, ne peuvent pas être que très partiellement dépensées par la masse des travailleurs exploités privés de la propriété sur le produit de leur travail), le capitalisme a également recours à la militarisation de l’économie, qui a cet « autre avantage » potentiel de procurer des sphères d’exportation privilégiées pour les capitaux excédentaires (les dépenses d’armement du capitalisme mondial se chiffraient à 780 milliards de dollars américains pour l’année 19982).
Pour 1998, les seules dépenses en publicité et en armement se montaient donc respectivement à un coût moyen (par an et par habitant, calculé sur la base une population de 6 milliards d’habitants) de 166 et 130 dollars ! Les dépenses en armement se chiffraient à pas moins de 642 milliards de dollars en 2003 pour les seulspays de l’OCDE, ces pays consacrant par contre seulement 69 milliards à ‘‘l’aide au développement du tiers-monde’’2
— une autre arme du néo-colonialisme. Les pays coloniaux ou néo-coloniaux fournissent ainsi aux métropoles impérialistes des produits au coût le plus bas — celui d’une main d’œuvre dont le coût de la valeur de la force de travail est réduit à un niveau très proche du minimum physiologique vital — permettant ainsi l’extorsion d’un surprofit considérable (c’est l’appât du gain qui pousse le Capital à y investir et à délocaliser).
Dans toute affaire de spéculation, chacun sait que la débâcle viendra un jour, mais chacun espère qu'elle emportera son voisin après qu'il aura lui-même recueilli la pluie d'or au passage et l'aura mise en sûreté. Après moi le déluge ! telle est la devise de tout capitaliste et de toute nation capitaliste.
Le capital ne s'inquiète donc point de la santé et de la durée de vie du travailleur, s'il n'y est pas contraint par la société. A toute plainte élevée contre lui à propos de la dégradation physique et intellectuelle, de mort prématurée, de tortures du travail excessif, il répond simplement :
"Pourquoi nous tourmenter de ces tourments, puisqu'ils augmentent nos joies (nos profits) ?" Il est vrai qu'à prendre les choses dans leur ensemble, cela ne dépend pas non plus de la bonne ou mauvaise volonté du capitaliste individuel.
La libre concurrence impose aux capitalistes les lois immanentes de la production capitaliste comme lois coercitives externes. » (Karl Marx, Le Capital, 1867.)
Le monde capitaliste répond aujourd'hui parfaitement à ces caractéristiques définies par Karl Marx : un mode de production borné, historiquement condamné, dont le but est le profit immédiat d'une minorité exploiteuse.
Karl Marx, fondateur du socialisme scientifique, a démontré 1° que depuis que l’homme a commencé à transformer la nature (élevage, agriculture), il est apparu un excédent : le travail de l’homme produit plus de moyens de subsistance qu’il n’en a besoin pour subsister ; 2° que dès ce moment la société humaine s’est divisée en classe sociales antagonistes, une minorité profitant de ce surplus et vivant donc du travail d’autrui ; 3° que la forme des sociétés humaines (esclavage, féodalisme et enfin capitalisme) est déterminée en définitive par la classe qui possède la propriété des moyens de production (et de reproduction) de l’existence ; 4° qu’enfin, la base économique conditionne les idées sociales, politiques, juridiques. Certaines sont donc communes à tous les modes de production basés sur l’exploitation. Le communisme, lui, abolit toute exploitation, et par là bouleverse également de la manière la plus radicale nombre d’idées considérées comme « éternelles ».
Partant d’une analyse scientifique de l’économie politique, Karl Marx a démontré que sous le capitalisme, l’exploitation n’est pas abolie. Certes, il n’y a plus de propriété directe du maître sur l’esclave ou de corvée du paysan serf pour le seigneur, mais il subsiste l’exploitation salariée, qui voile seulement un peu plus l’exploitation comparativement aux modes de production précédents où le surtravail était extorqué sans ménagement sous ses formes les plus brutales.
La bourgeoisie est la classe sociale qui détient la propriété des moyens de production (usines), ainsi que les transports, le commerce, etc. Pour ne pas mourir de faim, le prolétariat (c’est-à-dire les travailleurs salariés) doit vendre sa force de travail à la classe qui possède les moyens de production. La bourgeoisie retire de cette force de travail des produits (marchandises) dont la valeur est supérieure à la valeur de la force de travail (c’est-à-dire les moyens de subsistance nécessaires à sa reproduction : nourriture, habillement, logement, etc.).
Le salaire n’est donc pas le prix du travail, mais le prix des moyens de subsistance nécessaires à la survie des travailleurs prolétarisés. Qu’un travailleur ait besoin, dans des conditions de productivité du travail déterminée, de travailler 3 ou 4 heures pour compenser la valeur des moyens de subsistance qui lui sont nécessaires, cela ne l’empêche nullement de travailler 7 ou 8 heures. La différence va dans la poche de son employeur. C’est pourquoi le patronat cherche aussi souvent que possible à allonger la durée du travail, à l’intensifier où à abaisser le coût de la force de travail — c’est-à-dire le niveau de vie des travailleurs.
De cette appropriation du surtravail naît le profit, qu’il soit industriel — il provient alors directement du profit retiré de l’exploitation des ouvriers —, financier ou commercial — il constitue alors une partie du profit industriel cédée à la bourgeoisie qui détient les banques et les commerces. Ces profits ne sont donc nullement issus d’une « miraculeuse » faculté qu’aurait l’argent de « s’enfanter lui-même » : le profit n’est ni plus ni moins qu’un vol pur et simple (bien que camouflé) du travail du prolétariat.
Ce vol n’est évidemment pas sans incidences sur le fonctionnement de la société capitaliste elle-même :
- Chaque fraction de la bourgeoisie (industrielle, foncière, marchande, usuraire) cherche à s’approprier la plus grande fraction possible de ce profit. C’est donc une guerre économique permanente que se livrent les différentes fractions de la bourgeoisie. (Les loups, unis quand il s’agit de chasser le gibier, se déchirent entre eux quand il s’agit de le partager, dirions-nous…)
- Du fait de l’exploitation salariée, une trop grande masse de marchandises est mise en circulation (relativement au pouvoir d’achat des travailleurs, bien sûr) : il y a trop peu d’acheteurs solvables pour écouler la production, vu que les travailleurs prolétarisés ne peuvent acheter des marchandises qu’à hauteur de l’équivalent de la valeur de leur force de travail et non pour l’équivalent de ce qu’ils ont produit comme valeur.
Les « crises de surproduction » n’empêchent bien entendu ni les travailleurs smicards, ni les chômeurs de se serrer la ceinture. Au contraire : quand la crise économique éclate, elle ravage de nouvelles industries, jette au chômage des millions de travailleurs supplémentaires avec pour conséquence… l’aggravation de la crise des débouchés !
Cette inadéquation entre production et consommation détermine la tendance profonde du capitalisme à produire non pour la satisfaction des besoins matériels et culturels des travailleurs, mais en vue de satisfaire la consommation parasitaire des classes exploiteuses (ou de classes profitant plus ou moins directement de l’exploitation), d’où les proportions croissantes que prend la production de marchandise de luxe dans la production sociale, alors même que la grande masse des exploités trouve à peine de quoi survivre.
- La totalité des marchandises n’arrivant pas à trouver preneur sur le marché, il s’ensuit une concurrence inévitable entre des entreprises d’une même branche (industrielle, commerciale ou bancaire) : chacune cherchant à écouler sa production indépendamment des autres. C’est l’inévitable anarchie dans la production si caractéristique du capitalisme.
Il découle de cela d’immenses gaspillages : la mévente et la destruction pure et simple de marchandises invendues constituent la partie « visible » de cet iceberg ; la partie « immergée », elle, est constituée 1° par le capital engagé par les entreprises concurrentes d’un même secteur (par exemple les fonds fixes d’usines automobiles de constructeurs concurrentes tournant chacune au ralenti…), 2° par les frais de publicité qui consomment une part sans cesse croissante du produit social tandis que la réalisation (c’est-à-dire la vente) des marchandises devient sans cesse plus difficile : les frais de circulation et de stockage des marchandises enflent démesurément (les frais de publicité et de marketing ayant fait l’objet d’un recensement se montaient à 1000 milliards de dollars américains pour l’année 19982 ; aujourd’hui, certainement beaucoup plus…)
Pour la plupart des gros groupes monopolistes, le budget publicité et marketing est supérieur au budget destiné à la recherche et au développement ! Pour dépenser le « trop plein » relatif de richesses crées par la société bourgeoise (richesses qui, on l’a montré, ne peuvent pas être que très partiellement dépensées par la masse des travailleurs exploités privés de la propriété sur le produit de leur travail), le capitalisme a également recours à la militarisation de l’économie, qui a cet « autre avantage » potentiel de procurer des sphères d’exportation privilégiées pour les capitaux excédentaires (les dépenses d’armement du capitalisme mondial se chiffraient à 780 milliards de dollars américains pour l’année 19982).
Pour 1998, les seules dépenses en publicité et en armement se montaient donc respectivement à un coût moyen (par an et par habitant, calculé sur la base une population de 6 milliards d’habitants) de 166 et 130 dollars ! Les dépenses en armement se chiffraient à pas moins de 642 milliards de dollars en 2003 pour les seulspays de l’OCDE, ces pays consacrant par contre seulement 69 milliards à ‘‘l’aide au développement du tiers-monde’’2
— une autre arme du néo-colonialisme. Les pays coloniaux ou néo-coloniaux fournissent ainsi aux métropoles impérialistes des produits au coût le plus bas — celui d’une main d’œuvre dont le coût de la valeur de la force de travail est réduit à un niveau très proche du minimum physiologique vital — permettant ainsi l’extorsion d’un surprofit considérable (c’est l’appât du gain qui pousse le Capital à y investir et à délocaliser).
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