Pourquoi pas !
par Ahmed Farrah
Un Algérien avait été nommé en 1985 conseiller à la Maison-Blanche sous la présidence de Ronald Reagan, puis il était devenu consultant pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en 1988. Depuis 2000, il est membre de l'Académie nationale de l'Institut des sciences de la médecine des États-Unis, ensuite conseiller scientifique de l'Institut national du cancer de 1998 à 2002. Le président George Walker Bush l'a proposé à la direction du NIH (National Institut of Health). Une agence publique regroupant 27 instituts et plus de 10.000 scientifiques, le plus grand organisme de recherche au monde, finançant les projets d'universités, d'hôpitaux, d'entreprises aux États-Unis et dans le monde, avec un budget doté de 31 milliards de dollars, poste qu'il occupera de 2002 à 2008. Cela a été un choix inimaginable pour la promotion d'un Algérien à un tel poste juste après l'attaque du World Trade Center, le 11 septembre 2001. Il n'aurait jamais pensé que, venant d'Alger, il aurait fini dans ce poste de responsabilité et de prestige, lui, le professeur Elias Zerhouni, parti en 1975, aux États-Unis à l'âge de 24 ans, après avoir obtenu son doctorat en médecine à la faculté de médecine d'Alger. Il devenait le premier médecin algérien à avoir décroché l'équivalence américaine de son diplôme de médecin. « Habité » par une idée folle, de la science-fiction pour l'époque, il avait cru dur comme fer qu'on pouvait diagnostiquer le cancer des poumons en essayant d'utiliser un scanner, mais personne ne le prenait au sérieux, jusqu'à ce que l'un de ses professeurs lui conseilla d'aller aux États-Unis s'il voulait réaliser ses recherches. Arrivé à l'université Johns Hopkins de Baltimore avec cette idée en tête, son professeur lui a dit : « Tiens, je n'ai jamais entendu parler de ce sujet, ben écoute, pourquoi pas ! » Et c'est un peu cette idée de « pourquoi pas », qui est possible aux États-Unis, alors que, quand il était en Algérie, c'était surtout, « mais pourquoi tu veux faire ça ? », est celle qu'il lui avait permis à terme de bénéficier à fond du système de recherche des États-Unis, basé sur le mérite. Armé de son ambition et de sa volonté, il avait commencé de faire ses études, et puis cela a marché, sa recherche a donné des résultats. D'une étape à une autre, il a continué de faire des recherches dans les scanners puis dans la résonance magnétique (IRM), ensuite, il a développé des méthodes qui sont, aujourd'hui, utilisées dans le monde entier. Il a déposé une quinzaine de brevets de ses inventions et a publié des dizaines de sujets de recherche dans les plus grands magazines de notoriété. Ce qui était étonnant d'après lui, c'est qu'il n'y avait aucun plafond de verre et qu'au fur et à mesure des succès scientifiques qu'il avait connus en tant que chercheur et des succès obtenus en tant que médecin traitant à l'hôpital de l'université Johns Hopkins, il a commencé à être connu aux États-Unis et à travers le monde où ses travaux sont des références incontestées.
Après l'arrivée du président Obama à la Maison-Blanche, il est nommé envoyé spécial des États-Unis pour la science et la technologie dans le but de semer, partout où il va, les valeurs américaines du mérite et dire à tous les enfants du monde : pourquoi pas ! Voilà, c'est à ce scientifique algérien que revient l'invention de l'IRM imageant les organes et les tissus du corps humain, celui que le monde s'arrache, a senti qu'il n'était pas le bienvenu quand il a voulu rentrer en Algérie, en 1984.
Pourquoi ? Parce que les chiroptères craignent la lumière, le monde médiocre appréhende le mérite, les analphabètes «doctors es-copier-coller» ont peur d'être noyés dans les vagues du savoir, les forces de l'inertie plombent les ambitions et tuent les volontés, toutes les volontés qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs. Malheureusement, quand la classe politique de la France qu'ils adulent sort de l'ENA, de Normale Sup, de Sciences Po, de Polytech, de HEC, de l'X , le comble d'un pays est d'avoir des représentants de la classe politique avouer : qu'ils n'ont jamais lu un livre dans leur vie. Ainsi, l'article 51 empêchant la diaspora algérienne d'occuper des fonctions supérieures en Algérie, n'est ni plus ni moins que la consécration du règne de l'obscurité et est la symbolique dissipant tout symbole d'espoir.
Le Quotidien d'Oran
par Ahmed Farrah
Un Algérien avait été nommé en 1985 conseiller à la Maison-Blanche sous la présidence de Ronald Reagan, puis il était devenu consultant pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en 1988. Depuis 2000, il est membre de l'Académie nationale de l'Institut des sciences de la médecine des États-Unis, ensuite conseiller scientifique de l'Institut national du cancer de 1998 à 2002. Le président George Walker Bush l'a proposé à la direction du NIH (National Institut of Health). Une agence publique regroupant 27 instituts et plus de 10.000 scientifiques, le plus grand organisme de recherche au monde, finançant les projets d'universités, d'hôpitaux, d'entreprises aux États-Unis et dans le monde, avec un budget doté de 31 milliards de dollars, poste qu'il occupera de 2002 à 2008. Cela a été un choix inimaginable pour la promotion d'un Algérien à un tel poste juste après l'attaque du World Trade Center, le 11 septembre 2001. Il n'aurait jamais pensé que, venant d'Alger, il aurait fini dans ce poste de responsabilité et de prestige, lui, le professeur Elias Zerhouni, parti en 1975, aux États-Unis à l'âge de 24 ans, après avoir obtenu son doctorat en médecine à la faculté de médecine d'Alger. Il devenait le premier médecin algérien à avoir décroché l'équivalence américaine de son diplôme de médecin. « Habité » par une idée folle, de la science-fiction pour l'époque, il avait cru dur comme fer qu'on pouvait diagnostiquer le cancer des poumons en essayant d'utiliser un scanner, mais personne ne le prenait au sérieux, jusqu'à ce que l'un de ses professeurs lui conseilla d'aller aux États-Unis s'il voulait réaliser ses recherches. Arrivé à l'université Johns Hopkins de Baltimore avec cette idée en tête, son professeur lui a dit : « Tiens, je n'ai jamais entendu parler de ce sujet, ben écoute, pourquoi pas ! » Et c'est un peu cette idée de « pourquoi pas », qui est possible aux États-Unis, alors que, quand il était en Algérie, c'était surtout, « mais pourquoi tu veux faire ça ? », est celle qu'il lui avait permis à terme de bénéficier à fond du système de recherche des États-Unis, basé sur le mérite. Armé de son ambition et de sa volonté, il avait commencé de faire ses études, et puis cela a marché, sa recherche a donné des résultats. D'une étape à une autre, il a continué de faire des recherches dans les scanners puis dans la résonance magnétique (IRM), ensuite, il a développé des méthodes qui sont, aujourd'hui, utilisées dans le monde entier. Il a déposé une quinzaine de brevets de ses inventions et a publié des dizaines de sujets de recherche dans les plus grands magazines de notoriété. Ce qui était étonnant d'après lui, c'est qu'il n'y avait aucun plafond de verre et qu'au fur et à mesure des succès scientifiques qu'il avait connus en tant que chercheur et des succès obtenus en tant que médecin traitant à l'hôpital de l'université Johns Hopkins, il a commencé à être connu aux États-Unis et à travers le monde où ses travaux sont des références incontestées.
Après l'arrivée du président Obama à la Maison-Blanche, il est nommé envoyé spécial des États-Unis pour la science et la technologie dans le but de semer, partout où il va, les valeurs américaines du mérite et dire à tous les enfants du monde : pourquoi pas ! Voilà, c'est à ce scientifique algérien que revient l'invention de l'IRM imageant les organes et les tissus du corps humain, celui que le monde s'arrache, a senti qu'il n'était pas le bienvenu quand il a voulu rentrer en Algérie, en 1984.
Pourquoi ? Parce que les chiroptères craignent la lumière, le monde médiocre appréhende le mérite, les analphabètes «doctors es-copier-coller» ont peur d'être noyés dans les vagues du savoir, les forces de l'inertie plombent les ambitions et tuent les volontés, toutes les volontés qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs. Malheureusement, quand la classe politique de la France qu'ils adulent sort de l'ENA, de Normale Sup, de Sciences Po, de Polytech, de HEC, de l'X , le comble d'un pays est d'avoir des représentants de la classe politique avouer : qu'ils n'ont jamais lu un livre dans leur vie. Ainsi, l'article 51 empêchant la diaspora algérienne d'occuper des fonctions supérieures en Algérie, n'est ni plus ni moins que la consécration du règne de l'obscurité et est la symbolique dissipant tout symbole d'espoir.
Le Quotidien d'Oran
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