Attentat terroriste à la voiture piégée
Il y a 20 ans, la presse frappée au cœur
Dimanche 11 février 1996. 21e jour du Ramadhan. Il est un peu plus de 15h. Un fourgon Master explose aux abords de la Maison de la presse Tahar Djaout, à l’orée du quartier populaire de Belcourt, pulvérisant tout sur son passage
La déflagration a l’effet d’un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de la terreur. Dar Essahafa, cible désignée des terroristes, est sévèrement touchée, de même que les immeubles et les commerces alentour. Un premier bilan fait état de 18 morts, chiffre qui sera rapidement revu à la hausse. La majorité des victimes sont à déplorer parmi les automobilistes et les passants qui étaient à proximité de la voiture piégée, à une heure où le trafic est particulièrement dense. A l’intérieur de la Maison de la presse, un spectacle de guerre. Des scènes de fin du monde. «On avait l’impression d’avoir survécu à un tremblement de terre ou bien à un bombardement», écrivait Omar Belhouchet dans El Watan du lendemain.
Le Soir d’Algérie est sans doute celui qui a le plus accusé le coup : ses locaux sont quasiment réduits en poussière par le souffle de l’explosion. Dans la foulée, le grand journal populaire du soir perdait trois de ses piliers, retirés douloureusement des décombres : Allaoua Aït Mebarek, directeur de la rédaction, Mohamed Dorbhan, alias Tewfik Dahmani, chroniqueur, et Djamel Derraza, cruciverbiste, animateur de la page «Détente», très appréciée par les lecteurs.
Allaoua, Mohamed Et Djamel Rejoignent Yasmina
Ils rejoignaient Yasmina Drissi, correctrice dans le même quotidien, assassinée à Rouiba le 12 juillet 1994. D’ailleurs, en pénétrant dans les locaux du Soir d’Algérie aujourd’hui, c’est le portrait de Yasmina qui vous reçoit en premier, trônant en haut du long couloir transversal qui relie la salle de rédaction à la PAO. Le portrait de Yasmina Drissi est escorté par ceux des trois autres martyrs du journal. L’émotion ne manque pas de nous submerger en les regardant.
Outre Le Soir d’Algérie, les autres journaux domiciliés à La Maison de la presse ont tous eu leur lot de dégâts : Alger-Républicain, Le Matin, L’Opinion… C’est l’apocalypse. Depuis l’assassinat de Tahar Djaout le 26 mai 1993, la liste des journalistes ciblés par la furie meurtrière du GIA et consorts ne faisait que s’allonger, atteignant 76 journalistes et autres travailleurs des médias assassinés jusqu’à la veille de ce carnage, le dernier étant Abdallah Bouhachek, journaliste à l’hebdomadaire Révolution et Travail (l’organe de l’UGTA), assassiné le 10 février 1996 à Blida.
Avec cet attentat, l’horreur franchissait un palier en s’engouffrant sauvagement dans les rédactions. Notons toutefois qu’il y avait eu un précédent avec l’attaque armée contre L’Hebdo Libéré – le journal du défunt Abderrahmane Mahmoudi – à la rue Ahcène Khemissa (ex-rue Hoche). C’était le 21 mars 1994. L’attaque avait fait deux morts, en l’occurrence Madjid Yacef, reporter-photographe, et Rachid Benhaddou, chauffeur.
«Une Bombe ! C’est Une Bombe !»
Dans son livre Journalistes algériens (1988-1998). Chronique des années d’espoir et de terreur (éditions Chihab, 2005), notre ami Lazhari Labter, alors journaliste à L’Opinion, livre son propre témoignage de ce «bloody Sunday». Extrait : «15h. Je ne comprends pas. Je sais seulement que quelque chose de terrible vient d’arriver.
Un séisme, me dis-je en mon for intérieur. Tout se passe en une fraction de seconde. Les doigts croisés, je plaque mes mains sur ma tête de toutes mes forces et je plonge entre deux bureaux. Je ne comprends pas encore. J’ai seulement l’impression que le ciel m’est tombé sur la tête. J’entends des bruits de fracas, des cris et des hurlements. Au bout de quelques secondes, je me lève, hébété, seul dans un décor de cauchemar. Ce qui était un bureau il y a quelques secondes à peine, ressemble maintenant à un champ de ruines. Je ne réalise pas encore.
Je sens sur mon visage et mes mains la chaleur moite du sang qui coule. Je pense toujours à un tremblement de terre, mais la réponse me vient du couloir où quelqu’un crie de toutes ses forces : «UNE BOMBE ! C’EST UNE BOMBE !» (p. 168). Lazhari poursuit : «Dans l’étroit couloir encombré par les bureaux, les machines du telex et les gravats de toutes sortes, j’essaie péniblement de me frayer un passage vers la sortie. Au dehors, j’entends les hurlements, les cris, les pleurs. Une fois en bas, à l’extérieur, dans la cour de la Maison de la presse, un spectacle d’horreur digne des films d’épouvante s’offre à mes yeux éberlués.
Des hommes et des femmes, hébétés, choqués, chancelants, titubants, errent dans tous les sens. Des cris hystériques se font entendre. Je jette un coup d’œil sur ce qui était quelques minutes auparavant mon bureau. Un saccage. Toutes les vitres ont volé en éclats. Les montants des fenêtres et des portes se sont descellés. Le plâtre, les planches, les gravats, recouvrent tout. Plus rien. Des blessés sont dirigés vers les voitures des volontaires rescapés. Du sang sur les visages, sur les mains. Les uns pleurent doucement, les autres gémissent. Comme des fantômes, beaucoup déambulent sans but précis. Quelqu’un me prend par la main : «Tu es blessé, il y a de la place dans cette voiture, va à l’hôpital !» «Non merci, je n’ai rien, ce n’est pas grave.»
«Dorbhan est mort !»
Dans la confusion et le chaos ambiants, toute l’attention est fixée sur les décombres qui fument et les corps tirés de la gueule de l’enfer.
On s’accroche à la moindre lueur d’espoir jusqu’à ce que le verdict implacable du destin tombe. Lazhari est assommé d’apprendre : «Dorbhan est mort !» «La macabre nouvelle, l’incroyable nouvelle fait très vite le tour de la Maison de la presse.
Personne ne veut y croire. Je ne veux pas y croire. Mohamed, mon ami, l’ami de tous, ne peut pas mourir. C’est une erreur, une méprise, ce n’est pas possible !» Les mauvaises nouvelles s’enchaînent à mesure que surgissent les noms des confrères, plutôt des frères, happés par la mort : «[…] Transféré à l’hôpital Mustapha Bacha, le corps de Allaoua est finalement identifié.
La bombe a fait trois morts, trois journalistes du Soir d’Algérie, des dizaines de blessés plus ou moins graves et des dégâts matériels considérables. A l’extérieur, sur la rue Hassiba Ben Bouali, c’est pire. Un carnage. 18 citoyennes et citoyens morts, carbonisés dans leurs voitures, désintégrés par le souffle ou projetés violemment contre les murs. Parmi eux, Naïma Illoul, 22 ans, technicienne à la télévision algérienne», énumère, la mort dans l’âme, l’ancien chef du bureau d’Alger de la Fédération internationale des journalistes.
«Il fallait impérativement que le journal sorte !»
Le cœur serré, nous passons en revue la «collection» d’El Watan de l’époque, l’un des rares journaux en mesure de paraître. «CARNAGE à ALGER» titrait le journal en une. La manchette est accompagnée d’une photo de corps en lambeaux sur fond de champignon de fumée noire. Ce 12 février 1996, point de Soir d’Algérie dans les kiosques. Le Matin et L’Opinion manqueront également à leurs lecteurs. Ils font paraître chacun une page dans les journaux amis, pages confectionnées dans des conditions épiques, au milieu des décombres.
Tous les journaux sinistrés tenaient ainsi à marquer le coup. Le message est clair : signifier aux assassins qu’il n’était pas question de céder à la peur, à la panique, à l’abattement.
Il ne fallait surtout pas laisser la place «sémantiquement» et «éditorialement» vide. Passée la sidération, l’action ! «J’ai réuni l’équipe, j’ai dit aux collègues : vous rentrez chez vous, vous mangez un morceau et vous revenez après le f’tour», témoigne Omar Belhouchet. Le directeur d’El Watan s’était rendu peu avant l’attentat à Blida pour assister à l’enterrement de Abdallah Bouhachek assassiné la veille, comme nous l’indiquions tantôt. «A mon retour, je découvre l’horreur. Tout un pan de mon bureau s’était effondré», confie M. Belhouchet.
Malgré la violence du choc, l’émotion, la peur, la terreur, la destruction de notre outil de travail, oui, il fallait continuer, écrire, témoigner, créer. En un mot : résister ! «Nous avons travaillé dans des conditions très difficiles jusque tard dans la nuit. Le courant électrique était coupé. Plusieurs services ont été touchés. Il fallait impérativement que le journal sorte. Il fallait continuer le combat. Pas question d’abdiquer !» martèle M. Belhouchet qui garde un souvenir vivace du courage dont firent preuve les collègues femmes d’El Watan. «Après le f’tour, les trois quarts des membres du personnel qui étaient revenus c’étaient des femmes», tient-il à souligner en guise d’hommage.
Mohamed Tahar Messaoudi, rédacteur en chef d’El Watan à l’époque, abonde dans le même sens : «Nos collègues femmes ont été extraordinaires de courage et d’abnégation. C’est quelque chose que je ne suis pas près d’oublier : malgré la peur, malgré le fait qu’elles avaient des responsabilités familiales, surtout en période de Ramadhan, elles ont laissé leur famille, elles ont bravé la terreur et sont revenues pour faire le journal. Nous avions bouclé très tard cette nuit-là, et elles sont restées jusqu’au bout !»
(à suivre)
Il y a 20 ans, la presse frappée au cœur
Dimanche 11 février 1996. 21e jour du Ramadhan. Il est un peu plus de 15h. Un fourgon Master explose aux abords de la Maison de la presse Tahar Djaout, à l’orée du quartier populaire de Belcourt, pulvérisant tout sur son passage
La déflagration a l’effet d’un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de la terreur. Dar Essahafa, cible désignée des terroristes, est sévèrement touchée, de même que les immeubles et les commerces alentour. Un premier bilan fait état de 18 morts, chiffre qui sera rapidement revu à la hausse. La majorité des victimes sont à déplorer parmi les automobilistes et les passants qui étaient à proximité de la voiture piégée, à une heure où le trafic est particulièrement dense. A l’intérieur de la Maison de la presse, un spectacle de guerre. Des scènes de fin du monde. «On avait l’impression d’avoir survécu à un tremblement de terre ou bien à un bombardement», écrivait Omar Belhouchet dans El Watan du lendemain.
Le Soir d’Algérie est sans doute celui qui a le plus accusé le coup : ses locaux sont quasiment réduits en poussière par le souffle de l’explosion. Dans la foulée, le grand journal populaire du soir perdait trois de ses piliers, retirés douloureusement des décombres : Allaoua Aït Mebarek, directeur de la rédaction, Mohamed Dorbhan, alias Tewfik Dahmani, chroniqueur, et Djamel Derraza, cruciverbiste, animateur de la page «Détente», très appréciée par les lecteurs.
Allaoua, Mohamed Et Djamel Rejoignent Yasmina
Ils rejoignaient Yasmina Drissi, correctrice dans le même quotidien, assassinée à Rouiba le 12 juillet 1994. D’ailleurs, en pénétrant dans les locaux du Soir d’Algérie aujourd’hui, c’est le portrait de Yasmina qui vous reçoit en premier, trônant en haut du long couloir transversal qui relie la salle de rédaction à la PAO. Le portrait de Yasmina Drissi est escorté par ceux des trois autres martyrs du journal. L’émotion ne manque pas de nous submerger en les regardant.
Outre Le Soir d’Algérie, les autres journaux domiciliés à La Maison de la presse ont tous eu leur lot de dégâts : Alger-Républicain, Le Matin, L’Opinion… C’est l’apocalypse. Depuis l’assassinat de Tahar Djaout le 26 mai 1993, la liste des journalistes ciblés par la furie meurtrière du GIA et consorts ne faisait que s’allonger, atteignant 76 journalistes et autres travailleurs des médias assassinés jusqu’à la veille de ce carnage, le dernier étant Abdallah Bouhachek, journaliste à l’hebdomadaire Révolution et Travail (l’organe de l’UGTA), assassiné le 10 février 1996 à Blida.
Avec cet attentat, l’horreur franchissait un palier en s’engouffrant sauvagement dans les rédactions. Notons toutefois qu’il y avait eu un précédent avec l’attaque armée contre L’Hebdo Libéré – le journal du défunt Abderrahmane Mahmoudi – à la rue Ahcène Khemissa (ex-rue Hoche). C’était le 21 mars 1994. L’attaque avait fait deux morts, en l’occurrence Madjid Yacef, reporter-photographe, et Rachid Benhaddou, chauffeur.
«Une Bombe ! C’est Une Bombe !»
Dans son livre Journalistes algériens (1988-1998). Chronique des années d’espoir et de terreur (éditions Chihab, 2005), notre ami Lazhari Labter, alors journaliste à L’Opinion, livre son propre témoignage de ce «bloody Sunday». Extrait : «15h. Je ne comprends pas. Je sais seulement que quelque chose de terrible vient d’arriver.
Un séisme, me dis-je en mon for intérieur. Tout se passe en une fraction de seconde. Les doigts croisés, je plaque mes mains sur ma tête de toutes mes forces et je plonge entre deux bureaux. Je ne comprends pas encore. J’ai seulement l’impression que le ciel m’est tombé sur la tête. J’entends des bruits de fracas, des cris et des hurlements. Au bout de quelques secondes, je me lève, hébété, seul dans un décor de cauchemar. Ce qui était un bureau il y a quelques secondes à peine, ressemble maintenant à un champ de ruines. Je ne réalise pas encore.
Je sens sur mon visage et mes mains la chaleur moite du sang qui coule. Je pense toujours à un tremblement de terre, mais la réponse me vient du couloir où quelqu’un crie de toutes ses forces : «UNE BOMBE ! C’EST UNE BOMBE !» (p. 168). Lazhari poursuit : «Dans l’étroit couloir encombré par les bureaux, les machines du telex et les gravats de toutes sortes, j’essaie péniblement de me frayer un passage vers la sortie. Au dehors, j’entends les hurlements, les cris, les pleurs. Une fois en bas, à l’extérieur, dans la cour de la Maison de la presse, un spectacle d’horreur digne des films d’épouvante s’offre à mes yeux éberlués.
Des hommes et des femmes, hébétés, choqués, chancelants, titubants, errent dans tous les sens. Des cris hystériques se font entendre. Je jette un coup d’œil sur ce qui était quelques minutes auparavant mon bureau. Un saccage. Toutes les vitres ont volé en éclats. Les montants des fenêtres et des portes se sont descellés. Le plâtre, les planches, les gravats, recouvrent tout. Plus rien. Des blessés sont dirigés vers les voitures des volontaires rescapés. Du sang sur les visages, sur les mains. Les uns pleurent doucement, les autres gémissent. Comme des fantômes, beaucoup déambulent sans but précis. Quelqu’un me prend par la main : «Tu es blessé, il y a de la place dans cette voiture, va à l’hôpital !» «Non merci, je n’ai rien, ce n’est pas grave.»
«Dorbhan est mort !»
Dans la confusion et le chaos ambiants, toute l’attention est fixée sur les décombres qui fument et les corps tirés de la gueule de l’enfer.
On s’accroche à la moindre lueur d’espoir jusqu’à ce que le verdict implacable du destin tombe. Lazhari est assommé d’apprendre : «Dorbhan est mort !» «La macabre nouvelle, l’incroyable nouvelle fait très vite le tour de la Maison de la presse.
Personne ne veut y croire. Je ne veux pas y croire. Mohamed, mon ami, l’ami de tous, ne peut pas mourir. C’est une erreur, une méprise, ce n’est pas possible !» Les mauvaises nouvelles s’enchaînent à mesure que surgissent les noms des confrères, plutôt des frères, happés par la mort : «[…] Transféré à l’hôpital Mustapha Bacha, le corps de Allaoua est finalement identifié.
La bombe a fait trois morts, trois journalistes du Soir d’Algérie, des dizaines de blessés plus ou moins graves et des dégâts matériels considérables. A l’extérieur, sur la rue Hassiba Ben Bouali, c’est pire. Un carnage. 18 citoyennes et citoyens morts, carbonisés dans leurs voitures, désintégrés par le souffle ou projetés violemment contre les murs. Parmi eux, Naïma Illoul, 22 ans, technicienne à la télévision algérienne», énumère, la mort dans l’âme, l’ancien chef du bureau d’Alger de la Fédération internationale des journalistes.
«Il fallait impérativement que le journal sorte !»
Le cœur serré, nous passons en revue la «collection» d’El Watan de l’époque, l’un des rares journaux en mesure de paraître. «CARNAGE à ALGER» titrait le journal en une. La manchette est accompagnée d’une photo de corps en lambeaux sur fond de champignon de fumée noire. Ce 12 février 1996, point de Soir d’Algérie dans les kiosques. Le Matin et L’Opinion manqueront également à leurs lecteurs. Ils font paraître chacun une page dans les journaux amis, pages confectionnées dans des conditions épiques, au milieu des décombres.
Tous les journaux sinistrés tenaient ainsi à marquer le coup. Le message est clair : signifier aux assassins qu’il n’était pas question de céder à la peur, à la panique, à l’abattement.
Il ne fallait surtout pas laisser la place «sémantiquement» et «éditorialement» vide. Passée la sidération, l’action ! «J’ai réuni l’équipe, j’ai dit aux collègues : vous rentrez chez vous, vous mangez un morceau et vous revenez après le f’tour», témoigne Omar Belhouchet. Le directeur d’El Watan s’était rendu peu avant l’attentat à Blida pour assister à l’enterrement de Abdallah Bouhachek assassiné la veille, comme nous l’indiquions tantôt. «A mon retour, je découvre l’horreur. Tout un pan de mon bureau s’était effondré», confie M. Belhouchet.
Malgré la violence du choc, l’émotion, la peur, la terreur, la destruction de notre outil de travail, oui, il fallait continuer, écrire, témoigner, créer. En un mot : résister ! «Nous avons travaillé dans des conditions très difficiles jusque tard dans la nuit. Le courant électrique était coupé. Plusieurs services ont été touchés. Il fallait impérativement que le journal sorte. Il fallait continuer le combat. Pas question d’abdiquer !» martèle M. Belhouchet qui garde un souvenir vivace du courage dont firent preuve les collègues femmes d’El Watan. «Après le f’tour, les trois quarts des membres du personnel qui étaient revenus c’étaient des femmes», tient-il à souligner en guise d’hommage.
Mohamed Tahar Messaoudi, rédacteur en chef d’El Watan à l’époque, abonde dans le même sens : «Nos collègues femmes ont été extraordinaires de courage et d’abnégation. C’est quelque chose que je ne suis pas près d’oublier : malgré la peur, malgré le fait qu’elles avaient des responsabilités familiales, surtout en période de Ramadhan, elles ont laissé leur famille, elles ont bravé la terreur et sont revenues pour faire le journal. Nous avions bouclé très tard cette nuit-là, et elles sont restées jusqu’au bout !»
(à suivre)
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