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Les titans de l’Opep s’affrontent

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  • Les titans de l’Opep s’affrontent

    Les marchés pétroliers terminent la semaine dans le vert, encouragés par une perspective de réduction de l’offre en raison du désinvestissement qui frappe le secteur depuis quelques mois déjà.


    Ce répit risque cependant d’être de courte durée, si l’on considère les mesures prises par les gros producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui n’hésitent pas à réduire les prix de leur brut en direction des marchés européen et asiatique et qui, au final, ne ferait qu’alimenter une guerre des prix qui mine le marché depuis plus d’une année et demi.

    En effet, l’agence américaine d’information financière Bloomberg annonçait la semaine dernière que l’Iran, qui entend reconquérir les parts de marché qu’il a perdues sous le coup des sanctions, a abaissé les prix de son brut lourd à des niveau records. Bloomberg rappelle que Téhéran compte ainsi atteindre ses objectifs d’autant qu’il a annoncé son intention de mettre 500 000 barils/jour supplémentaires sur le marché dans un premier temps avant d’augmenter sa production d’un million de barils/jour.

    L’agence de presse américaine précise aussi que la compagnie nationale iranienne a décidé de céder au marché européen le baril de son pétrole lourd pour livraison en mars de 1,25 dollars de moins que le pétrole saoudien, tandis que le baril de pétrole iranien sera vendu à 0,20 dollars de moins que le brut saoudien sur le marché asiatique. Une première d’autant que le cours du brut iranien exporté vers la Turquie a toujours pris pour référence les cours du pétrole saoudien.

    Une décision qui reflète d’ailleurs la ferme intention de l’Iran d’adopter une stratégie agressive pour reconquérir ces parts de marché. Mieux encore, Téhéran semble bien décidé à aller titiller le pétrole saoudien sur ses marchés. Une baisse encore plus prononcée des cours ne semble d’ailleurs pas effrayer les deux titans de l’Opep.

    Les prix d’extraction en Iran sont dérisoires (entre 3 et 7 dollars le baril) et Téhéran souhaite augmenter rapidement la production et les exportations et, par ricochet, ses revenus afin de combler son manque à gagner en matière de recettes. L’Arabie Saoudite bénéficie d’ailleurs d’une structure des coûts à l’extraction similaire et a, d’ores et déjà, démontré sa détermination lorsqu’il s’agit de faire barrage aux concurrents potentiels.


    Geler la production Opep…

    Une situation qui ne risque d’ailleurs pas de servir les tractations en cours visant à amener l’organisation à agir sur le marché dans le sens d’une réduction de la production. Il est aujourd’hui admis, et de l’aveu même de l’Opep, que ce sont actuellement les membres de l’organisation qui alimentent les excédents, via une production record. C’est dans ce sens que le ministre vénézuelien du Pétrole, Eulogio Del Pino, dont le pays subit de plein fouet le contrecoup de la baisse des cours du brut, a opéré une tournée auprès des plus gros producteurs Opep et non Opep à l’effet de réduire la production. Une tournée qui s’est traduite par un élargissement du front des partisans de la réduction de l’offre sans pour autant aboutir à un résultat concret, tant l’Arabie Saoudite reste sur ses positions.

    Le ministre vénézuélien a d’ailleurs affirmé, jeudi, qu’à défaut de parvenir à un accord sur la réduction de la production, des discussions étaient en cours pour parvenir à un accord sur son gel au niveau actuel. Une proposition susceptible, selon l’agence britannique Reuters, d’être mieux appréhendée par Riyad.

    L’agence de presse précise dans ce sens que la proposition a été discutée, dimanche dernier, lors de la visite d’Eulogio Del Pino en Arabie Saoudite qui semble accueillir cette suggestion avec ouverture. Cependant, Riyad appose toujours comme préalable à toute action allant dans le sens d’une stabilisation du marché, le gel de la production de pays comme l’Iran. Ce qui risque de ne pas être évident dans les conditions actuelles. Ceci d’autant que le facteur géopolitique et la rivalité entre les deux puissances pétrolières, qui se disputent le leadership sur la région du Moyen-Orient, s’est exacerbé, notamment dans le cadre se la gestion du dossier syrien.


    El watan
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