Réouverture de la frontière avec le Maroc : « El Moudjahid » refroidit le Makhzen et tacle le RCD
La position exprimée vendredi dernier par le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de voir la frontière entre l’Algérie et le Maroc rouverte lors de son discours à la salle Atlas, n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Comme il fallait bien s’y attendre, la réaction des autorités ne s’est pas fait elle aussi attendre. Mais ce n’est pas par le canal officiel habituel, c’est-à-dire le Ministère des Affaires étrangères que la réponse est venue. C’est le journal El Moudjahid qui a donné dans son éditorial du jour la réplique à Mohcine Belabbas sans le citer nommément.
En gros, il y est souligné que la réouverture de la frontière algéro-marocaine «n’est pas à l’ordre du jour» tant que «les causes qui ont prévalu à sa fermeture demeurent, et jusqu’à présent, le Makhzen ne propose rien de concret dans ce sens», lit-on dans cet éditorial au titre suggestif «Frontières et visières». C’est la première réaction «officielle» mais officieuse des autorités après la déclaration faite par le patron du RCD en Algérie mais aussi à Rabat, lors d’un récent séjour, dans laquelle il a exprimé la position de son parti favorable à la réouverture de la frontière.
Un «édito»-communiqué
Mohcine Belabbas a inséré cette revendication qui a dû faire plaisir au Makhzen, dans le cadre d’un rassemblement des Etats nord africains pour relever le défi du développement. Et c’est la première fois qu’un parti algérien fasse preuve d’une telle clarté dans sa position à l’égard de cette question bien que certains, à l’image du PT de Louiza Hanoune voire aussi le FFS partagent plus au moins cet idéal maghrébin. Mais l’éditorial d’El Moudjahid sonne comme un rappel à l’ordre du RCD par les hautes autorités du pays à savoir que cette question est trop «sérieuse» pour qu’elle soit réglée avec une telle facilité.
C’est pourquoi, le texte d’El Moudjahid qui est, en s’en doute, inspiré «d’en haut» souligne que le contentieux avec le Maroc fait l’objet d’un consensus et du pouvoir et de l’opposition. «La réouverture de la frontière terrestre entre notre pays et son voisin de l’Ouest revient de manière cyclique. Elle demeure pendante, tant que les causes qui ont prévalu à sa fermeture demeurent, et jusqu’à présent, le Makhzen ne propose rien de concret dans ce sens. La démarche officielle est partagée par l’opposition, car elle est et demeure raisonnable, et tient d’un bon argumentaire», écrit El Moudjahid.
Pas à l’ordre du jour
Et d’ajouter que l’idéal maghrébin «viable et fraternel» et les relations avec «notre voisin» ne peuvent pas obéir à des «sautes d’humeur fussent-elles celles d’un monarque.» Le journal rappelle pour l’histoire, l’origine de la fermeture de la frontière en 1994 quand le Makhzen avait accusé l’armée algérienne d’avoir été derrière l’attentat de Marrakech commis par des franco-marocains. Mais aussi l’expulsion humiliante des touristes et résidents algériens au royaume qui avaient été spoliés de leurs biens dans le cadre d’une campagne anti algériens.
Et à El Moudjahid de décréter sentencieux : La réouverture de la frontière terrestre «ne sera jamais à l’ordre du jour (…) tant qu’il ne présente pas ses excuses aux Algériens touchés dans leur dignité». Le journal gouvernemental exclut par ailleurs cette réouverture de la frontière tant que le Maroc poursuit «sa guerre des stupéfiants». El Moudjahid précise que «C’est la position officielle, et c’est la position du peuple algérien». Exit donc ce qu’il qualifie de «rumeurs, de mensonges, de raccourcis ou des manipulations» qui ne vont pas changer les choses. En revanche tout reste possible s’il y a «des engagements sérieux de régler tous les contentieux bilatéraux autour d’une table». Au final, semble dire El Moudjahid, les déclarations du chef du RCD n’engagent que sa personne et son parti.
algerie1.
La position exprimée vendredi dernier par le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de voir la frontière entre l’Algérie et le Maroc rouverte lors de son discours à la salle Atlas, n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Comme il fallait bien s’y attendre, la réaction des autorités ne s’est pas fait elle aussi attendre. Mais ce n’est pas par le canal officiel habituel, c’est-à-dire le Ministère des Affaires étrangères que la réponse est venue. C’est le journal El Moudjahid qui a donné dans son éditorial du jour la réplique à Mohcine Belabbas sans le citer nommément.
En gros, il y est souligné que la réouverture de la frontière algéro-marocaine «n’est pas à l’ordre du jour» tant que «les causes qui ont prévalu à sa fermeture demeurent, et jusqu’à présent, le Makhzen ne propose rien de concret dans ce sens», lit-on dans cet éditorial au titre suggestif «Frontières et visières». C’est la première réaction «officielle» mais officieuse des autorités après la déclaration faite par le patron du RCD en Algérie mais aussi à Rabat, lors d’un récent séjour, dans laquelle il a exprimé la position de son parti favorable à la réouverture de la frontière.
Un «édito»-communiqué
Mohcine Belabbas a inséré cette revendication qui a dû faire plaisir au Makhzen, dans le cadre d’un rassemblement des Etats nord africains pour relever le défi du développement. Et c’est la première fois qu’un parti algérien fasse preuve d’une telle clarté dans sa position à l’égard de cette question bien que certains, à l’image du PT de Louiza Hanoune voire aussi le FFS partagent plus au moins cet idéal maghrébin. Mais l’éditorial d’El Moudjahid sonne comme un rappel à l’ordre du RCD par les hautes autorités du pays à savoir que cette question est trop «sérieuse» pour qu’elle soit réglée avec une telle facilité.
C’est pourquoi, le texte d’El Moudjahid qui est, en s’en doute, inspiré «d’en haut» souligne que le contentieux avec le Maroc fait l’objet d’un consensus et du pouvoir et de l’opposition. «La réouverture de la frontière terrestre entre notre pays et son voisin de l’Ouest revient de manière cyclique. Elle demeure pendante, tant que les causes qui ont prévalu à sa fermeture demeurent, et jusqu’à présent, le Makhzen ne propose rien de concret dans ce sens. La démarche officielle est partagée par l’opposition, car elle est et demeure raisonnable, et tient d’un bon argumentaire», écrit El Moudjahid.
Pas à l’ordre du jour
Et d’ajouter que l’idéal maghrébin «viable et fraternel» et les relations avec «notre voisin» ne peuvent pas obéir à des «sautes d’humeur fussent-elles celles d’un monarque.» Le journal rappelle pour l’histoire, l’origine de la fermeture de la frontière en 1994 quand le Makhzen avait accusé l’armée algérienne d’avoir été derrière l’attentat de Marrakech commis par des franco-marocains. Mais aussi l’expulsion humiliante des touristes et résidents algériens au royaume qui avaient été spoliés de leurs biens dans le cadre d’une campagne anti algériens.
Et à El Moudjahid de décréter sentencieux : La réouverture de la frontière terrestre «ne sera jamais à l’ordre du jour (…) tant qu’il ne présente pas ses excuses aux Algériens touchés dans leur dignité». Le journal gouvernemental exclut par ailleurs cette réouverture de la frontière tant que le Maroc poursuit «sa guerre des stupéfiants». El Moudjahid précise que «C’est la position officielle, et c’est la position du peuple algérien». Exit donc ce qu’il qualifie de «rumeurs, de mensonges, de raccourcis ou des manipulations» qui ne vont pas changer les choses. En revanche tout reste possible s’il y a «des engagements sérieux de régler tous les contentieux bilatéraux autour d’une table». Au final, semble dire El Moudjahid, les déclarations du chef du RCD n’engagent que sa personne et son parti.
algerie1.
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