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Algérie: Au fil des jours, vol au-dessus d'un nid de métaux

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  • Algérie: Au fil des jours, vol au-dessus d'un nid de métaux

    Bonjour, pour arrêter le fléau, il faut appliquer une peine sévère, comme la confiscation des biens. Car ces gens là, par leurs actions néfaste, empêchent le développement économique local et contribuent à créer du chômage.

    C'est ce qu'on appelle du sabotage, et en temps de guerre, c'est la peine capitale qui s'applique.
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    «L'interdiction d'exporter les déchets ferreux est une bonne décision gouvernementale à laquelle le ministère du Commerce adhère totalement», a déclaré au forum de la télévision Hachemi Djaaboub en réponse aux interpellations d'une association des exportateurs qui ont légalement sévi, des années durant, et qui nient les effets néfastes de leur activité sur l'économie nationale.

    Pourtant, ce n'est un secret pour personne que le vol des câbles de cuivre au détriment des entreprises publiques comme Algérie Télécom, Sonelgaz, Sonatrach ou la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) est devenu depuis plus d'une décennie un véritable sport national, les malfaiteurs y ayant trouvé matière à enrichissement rapide et sans risque excessif.

    A titre d'exemple, la SNTF, citée par le ministre du Commerce, avoue la subtilisation en 2006 de 150 km de voies ferrées et de 250 km de câbles de cuivre. Or, elle n'est pas la seule. Même les collectivités locales pâtissent de cette rapine qui a pris, en peu de temps, un «essor» tel que la sonnette d'alarme a été tirée un peu partout à travers le pays. L'Etat a voulu encourager les exportations hors hydrocarbures et certains prédateurs n'ont pas trouvé mieux que de s'engouffrer dans cette démarche, parce qu'elle bénéficie d'un accompagnement promotionnel et d'une relative mansuétude des autorités douanières et fiscales instruites pour faciliter au maximum les transactions de cette nature. Mais là où le bât blesse, c'est que, non contents de rentabiliser une «production» illicite, subtilisée au nez et à la barbe des entreprises qui n'ont pas les moyens requis pour contrer les voleurs, d'ailleurs organisés en filières de haut vol, les exportateurs ont longtemps conjugué la mauvaise foi et les pratiques frauduleuses.

    Du fait de l'incapacité de l'Etat à réprimer, en temps et lieu opportuns, ces crimes économiques, ils n'ont pas non plus hésité à instrumentaliser les revenus de leurs exportations de produits ferreux et non ferreux pour déverser sur le marché national des produits comme le rond à béton, les cornières et autres ingrédients destinés en majorité aux chantiers du bâtiment et des travaux publics. L'absence, à ce jour, d'unités industrielles capables d'assurer le traitement de ces déchets a, bien sûr, rendu possibles tous les dépassements observés, n'en déplaise aux porte-parole de l'association des exportateurs qui plaident pour la continuité d'une activité hautement préjudiciable à l'économie nationale, même s'il est vrai que certains opérateurs, hélas peu nombreux, ont exercé leur métier honnêtement et qu'ils paient le prix de la forfaiture dont sont coupables leurs nombreux pairs.
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    Le ministre du Commerce a indiqué également que l'Etat a pris la mesure du danger et qu'il envisage d'installer dans un avenir proche des usines de traitement des déchets de métaux ferreux et non ferreux. Indubitablement, ce sera un pas décisif sur le chemin de l'assainissement des activités commerciales en la matière. Comme il est certain que les entreprises, longtemps victimes du fléau, vont pouvoir respirer et gérer leur potentiel avec davantage de sérénité, à moins que les filières intéressées et leurs complices ne trouvent une quelconque parade qui leur permette de faire perdurer un profit considérable. Mais là, il s'agit d'une autre problématique qui concerne à la fois les services de sécurité et la justice, parfaitement au fait du phénomène contre lequel ils ont mené et mènent encore une lutte sans merci.

    Au début de l'an 2000, les Douanes avaient éventé quelque 2 000 dossiers d'exportateurs des métaux concernés, évaluant le manque à gagner des devises non rapatriées à plus de 300 millions de dollars ! Seuls, moins de 300 d'entre eux ont été instruits par la justice tandis que la plupart des autres mis en cause ont disparu dans la nature, soit pour prescription soit pour changement d'activité.

    A l'époque, on s'en souvient, seules 80 personnes, dont une vingtaine de douaniers, avaient été inculpées tandis que les investigations avaient été brutalement stoppées, en 2003, permettant, du coup, aux prédateurs de poursuivre leur négoce. Cette décision d'interdire les exportations des métaux ferreux et non ferreux à compter de 2007 est donc un coup sévère porté à la mafia qui prospérait dans la plus totale impunité. Du moins, la fermeté de Hachemi Djaaboub qui exclut une quelconque remise en cause de la mesure permettrait-elle de le penser

    Azzedine Chabane
    25 Décembre 2006. La Tribune
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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