Les arènes romaines de Nîmes, témoins du passage des premiers musulmans de la région au Moyen-Age.
Trois tombes musulmanes ont été découvertes à Nîmes par les archéologues. Elles dateraient au plus tard du IXe siècle, ce qui en fait les plus anciennes de France.
Ce sont trois hommes, enterrés côte-à-côte dans l'enceinte romaine de la ville de Nîmes, non loin d'autres tombes, chrétiennes celles-ci. Leurs corps sont indemnes de blessures et leurs têtes sont tournées vers la Mecque. Nul doute pour les archéologues qui les ont découverts: les ossements étant datés entre les VIIe et IXe siècles, il s'agit des plus anciennes sépultures musulmanes de France.
"On savait que les musulmans sont venus en France au VIIIe siècle mais on n'avait jusqu'alors aucune trace matérielle de leur passage", explique l'anthropologue Yves Gleize, de l'Institut français de recherches archéologues (INRAP), principal auteur de cette recherche publiée aux usa dans la revue Plos One. Jusqu'à présent, la plus ancienne sépulture musulmane découverte en France, à Marseille, datait du XIIIe siècle.
Des Berbères Omeyyades
Des analyses des ADN prélevés sur des dents et les os indiquent que les trois hommes étaient d'origine nord-africaine. Ils étaient âgés respectivement de 20 à 29 ans pour l'un, d'une trentaine d'années pour le deuxième, et de plus de 50 ans pour le troisième. Selon les anthropologues, toutes ces données laissent penser que ces trois squelettes appartenaient à des Berbères enrôlés dans l'armée du califat des Omeyyades durant la conquête arabe en Afrique du Nord au VIIIe siècle.
Pour Yves Gleize, "l'analyse archéologique, anthropologique et génétique de ces sépultures du début de l'époque médiévale à Nîmes fournit des preuves matérielles d'une occupation musulmane au VIIIe siècle dans le sud de la France". Cependant il n'est pas possible avec ces indices de savoir quelle était la taille de ces communautés, dont la présence est aussi attestée dans des textes anciens qui relatent la présence de musulmans à Nîmes entre 719 et 752.
Des lignées génétiques rares en France
Mais ils ne sont pas restés très longtemps. Charles Martel a pris le contrôle de la ville en 737, cinq ans après la victoire décisive de poitiers contre les sarrasins, la détruisant peut-être pour punir la population qui avait accepté la protection des musulmans, supputent ces anthropologues. Plusieurs historiens ont avancé l'hypothèse qu'à Narbonne, qui a été un temps sous domination musulmane au début du Moyen-Age, les populations locales ont peut-être accepté une sorte de protection pour en échange pouvoir préserver leurs lois et leurs traditions.
Les lignées génétiques maternelles et paternelles des trois squelettes sont relativement rares dans la population française moderne, soulignent les chercheurs. Par rapport à la Péninsule Ibérique ou à l'Italie, il est clair que l'impact génétique de l'occupation arabe est bien moindre en France, relèvent aussi les chercheurs.
l'express.fr
Trois tombes musulmanes ont été découvertes à Nîmes par les archéologues. Elles dateraient au plus tard du IXe siècle, ce qui en fait les plus anciennes de France.
Ce sont trois hommes, enterrés côte-à-côte dans l'enceinte romaine de la ville de Nîmes, non loin d'autres tombes, chrétiennes celles-ci. Leurs corps sont indemnes de blessures et leurs têtes sont tournées vers la Mecque. Nul doute pour les archéologues qui les ont découverts: les ossements étant datés entre les VIIe et IXe siècles, il s'agit des plus anciennes sépultures musulmanes de France.
"On savait que les musulmans sont venus en France au VIIIe siècle mais on n'avait jusqu'alors aucune trace matérielle de leur passage", explique l'anthropologue Yves Gleize, de l'Institut français de recherches archéologues (INRAP), principal auteur de cette recherche publiée aux usa dans la revue Plos One. Jusqu'à présent, la plus ancienne sépulture musulmane découverte en France, à Marseille, datait du XIIIe siècle.
Des Berbères Omeyyades
Des analyses des ADN prélevés sur des dents et les os indiquent que les trois hommes étaient d'origine nord-africaine. Ils étaient âgés respectivement de 20 à 29 ans pour l'un, d'une trentaine d'années pour le deuxième, et de plus de 50 ans pour le troisième. Selon les anthropologues, toutes ces données laissent penser que ces trois squelettes appartenaient à des Berbères enrôlés dans l'armée du califat des Omeyyades durant la conquête arabe en Afrique du Nord au VIIIe siècle.
Pour Yves Gleize, "l'analyse archéologique, anthropologique et génétique de ces sépultures du début de l'époque médiévale à Nîmes fournit des preuves matérielles d'une occupation musulmane au VIIIe siècle dans le sud de la France". Cependant il n'est pas possible avec ces indices de savoir quelle était la taille de ces communautés, dont la présence est aussi attestée dans des textes anciens qui relatent la présence de musulmans à Nîmes entre 719 et 752.
Des lignées génétiques rares en France
Mais ils ne sont pas restés très longtemps. Charles Martel a pris le contrôle de la ville en 737, cinq ans après la victoire décisive de poitiers contre les sarrasins, la détruisant peut-être pour punir la population qui avait accepté la protection des musulmans, supputent ces anthropologues. Plusieurs historiens ont avancé l'hypothèse qu'à Narbonne, qui a été un temps sous domination musulmane au début du Moyen-Age, les populations locales ont peut-être accepté une sorte de protection pour en échange pouvoir préserver leurs lois et leurs traditions.
Les lignées génétiques maternelles et paternelles des trois squelettes sont relativement rares dans la population française moderne, soulignent les chercheurs. Par rapport à la Péninsule Ibérique ou à l'Italie, il est clair que l'impact génétique de l'occupation arabe est bien moindre en France, relèvent aussi les chercheurs.
l'express.fr
Commentaire