Les grands défis du monde agricole du XXIe siècle: produire mieux et plus grâce à l'agroécologie, recoupler production végétale et animale, prendre soin des sols, mais aussi développer les partenariats entre recherche et applications, renforcer l'innovation numérique et valoriser l'entretien des paysages
La crise agricole appelle des réponses conjoncturelles mais aussi d’ordre structurel. La conversion de l’agriculture au “produire autrement” de l'agroécologie relève de cette dernière catégorie. “En tirant parti de la biodiversité des sols, du recouplage de l’agriculture et de l’élevage, l'agroécologie redonne des marges de manœuvre à l’agriculture à la fois économiques – en diminuant le coût des intrants – et écologiques – en évitant des externalités négatives” affirme François Houllier, Pdg de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). L'agroécologie ne vise pas qu’à produire mieux, elle ambitionne aussi de produire plus, contrairement à l’agriculture biologique souvent cantonnée à une petite échelle. “La question de l’intensité de notre agriculture doit être comprise par rapport à nos besoins propres, mais aussi par rapport aux besoins du monde. L’enjeu n’est pas de nourrir une minorité de la population à partir d’un système vertueux mais limité, mais de relever le défi alimentaire mondial”, reprend l’agronome en chef. En démontrant qu’il est possible de concilier performances économiques et nécessités écologiques, l'agroécologie ouvre donc une voie d’avenir à l’agriculture française.
L'agroécologie vise à “produire autrement”, d’une manière qui soit à la fois performante économiquement, environnementalement et socialement, en s’appuyant autant que possible sur les mécanismes naturels, concernant notamment la vie des sols. Le défi est de rompre avec certains excès des modes d’agriculture antérieurs tout en répondant aux besoins qui sont considérables, tant en quantité qu’en qualité. L’agriculture doit être en effet capable de produire plus de nourritures et de biomasses, parce qu’il y a à la fois plus de monde à nourrir et plus de débouchés à fournir (chimie, substituts au carbone). L'agroécologie ambitionne de produire mieux en utilisant moins d’intrants chimiques, moins d’antibiotiques pour l’élevage, moins d’engrais et de pesticides et plus de systèmes verts. L'agroécologie a aussi une dimension sociale, tant il est vrai que l’agriculture est un métier difficile où on ne compte pas son temps. Elle a pour objectif d’atteindre simultanément toutes ces formes de performance. La dimension écologique est primordiale en préconisant une agriculture plus proche de fonctionnement naturel.
Imiter la nature et hâter son œuvre : cette formule inscrite sur le fronton de l’École forestière de Nancy résume bien la visée de l'agroécologie. En tirant parti de la biodiversité des sols et du recouplage de l’agriculture et de l’élevage, l'agroécologie redonne des marges de manœuvre à l’agriculture à la fois économiques – en diminuant le coût des intrants – et écologiques – en évitant des externalités négatives. À cet égard, la forme d’agriculture dite biologique est intéressante pour la recherche et permet de réfléchir aux transitions, d’autant qu’elle n’est pas antinomique avec les performances économiques, puisqu’elle arrive même à faire vivre – et plutôt bien – ceux qui la pratiquent. Mais c’est aussi une question d’échelle. L’enjeu n’est pas de nourrir une minorité de la population à partir d’un système vertueux mais limité, mais de relever le défi alimentaire mondial avec une diminution des intrants attendue par la société. Un enjeu de premier ordre.
De l’autosuffisance aux défis alimentaires mondiaux
Cette démarche s’inscrit dans une évolution à long terme. Au sortir de la Seconde guerre mondiale, l’enjeu était d’assurer la sécurité alimentaire nationale avec comme mot d’ordre l’autosuffisance, et comme impératif d’accroître les rendements. Cette agriculture reposait sur un modèle familial organisé autour d’un chef d’exploitation, avec éventuellement deux frères formant un GAEC [Groupement agricole d’exploitation en commun], sur des surfaces autour d’une cinquantaine d’hectares, une taille n’ayant rien à voir avec le modèle d’élevage à l’échelle industrielle pratiqué en Australie ou en Amérique du Nord. Parallèlement, l’agriculture s’est intensifiée avec l’utilisation croissante d’intrants chimiques, de produits phytosanitaires, d’engrais et le recours à la génétique des plantes. C’est ainsi que le rendement du blé en France a été multiplié par cinq entre les années 50 et aujourd’hui. Une fois l’autosuffisance atteinte, l’objectif a été dans les années 70 et 80 une “agro-alimentation” visant la transformation des produits agricoles grâce à des industries agroalimentaires visant une valeur ajoutée. Un objectif couplé avec celui de l’exportation.
Puis petit à petit, dans le courant des années 90, les questions liées à l’environnement ont commencé à émerger, la politique agricole commune (PAC) commençant même à se verdir. C’est l’époque où des surfaces ont même été mises en jachère pour réguler les stocks et les excédents. Au début des années 2000, le thème du développement durable a surgi – un peu moins en France qu’ailleurs –, annonciateur du thème de l’agroécologie autour duquel s’opère aujourd’hui une sorte de cristallisation. Parallèlement, la crise alimentaire en 2008-2009, qui a été l’une des raisons des révolutions dans le monde arabe, a fait revenir brutalement sur le devant le thème de la sécurité alimentaire à l’échelle du monde à l’horizon 2025. Face à la demande étrangère – les pays d’Afrique du Nord vont être dépendants à 50 % des importations pour leur nourriture –, imaginer que l’agriculture française ne produirait que pour la France est tout simplement inconcevable. Cela relève aussi d’une forme de solidarité.
On doit comprendre la question de l’intensité de notre agriculture par rapport à nos besoins propres, mais aussi par rapport aux besoins du monde. Et si l’on peut imaginer préférable de relocaliser les activités agricoles au plus près des consommateurs, il y a néanmoins dans le monde des zones structurellement et durablement déficitaires, et d’autres structurellement et durablement excédentaires. Et il faut les faire se rencontrer. Tous les produits n’ont certes pas une vocation exportatrice, et il y a des produits dont on peut avoir besoin, y compris pour assurer une forme de souveraineté, par exemple sur les protéines. Le “produire autrement”, “plus et mieux” donne précisément les moyens de concilier tous les tenants de la problématique
La dimension incontournable du temps
Il est possible de concilier les performances économiques et écologiques de l’agriculture en adoptant de bonnes pratiques. La diffusion de ces bonnes pratiques rencontre néanmoins des difficultés qui sont de deux ordres. Premièrement, le verrou humain lié au temps et au niveau de compétence nécessaire. L’autre, c’est l’investissement qu’il faut pouvoir financer d’une manière ou d’une autre. Mais le social peut être aussi un bon aiguillon. Les éleveurs qui veulent aussi avoir des congés, des week-ends, du temps libre, sont incités à optimiser leurs process. Il faut se donner un horizon assez lointain – d’où ce projet d’Agriculture 2025 – parce que les impacts de la recherche sont nécessairement lents. La recherche connaît aussi des cycles. Périodiquement, tous les 15 ans, la recherche et l’agriculture se rencontrent. En 1985, ce fut le programme “Aliments 2000”, à la fin des années 1990, le programme “Génoplante”, et en 2015, l’accent est mis sur l'agroécologie et la bioéconomie.
L'agroécologie n’est pas un mot qui emporte forcément d’emblée une adhésion générale. En Amérique du Nord, où l’on pratique des modèles d’agriculture très industriels, on parle d’agriculture écologiquement intensive, ou écologiquement soutenable. On peut aussi parler d’intensification soutenable ! Mais comment l’adapter chez nous dans une agriculture qui reste largement familiale, tel est l’enjeu. Le gouvernement actuel promeut l’agroécologie sous la bannière du produire “plus et mieux”. L’enjeu est de mobiliser le monde agricole de façon collective. Au départ, la prise de conscience des impacts environnementaux n’est pas nécessairement allée de soi, mais les progrès réalisés sont tout à fait sensibles.
Le monde agricole est attaché au respect de son travail, mais dans des sociétés de plus en plus urbanisées comme la nôtre, il est parfois difficile au monde agricole de faire partager les exigences de ses métiers à des citoyens, des consommateurs et des élus qui peuvent leur être très lointains. D’où parfois de l’incompréhension. Mais en même temps, le monde agricole se révèle être fervent d’innovation et de technologie. Les gens sont surpris du niveau de connexion du monde agricole au numérique. Lorsque l’Inra avec le Cemagref [devenu Irstea, Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, ndlr] a rendu en 2005-2006 son expertise sur les pesticides, ce travail n’a pas été forcément bien reçu – et c’est un euphémisme – dans le monde agricole.
Mais dix ans plus tard, le mouvement est bien enclenché. Il faut nécessairement du temps, les agriculteurs raisonnant naturellement sur la durée. Bon nombre d’agriculteurs déclarent ne pas avoir de problème avec l’idée de réduire l’usage des produits phytosanitaires, mais ils sont en même temps demandeurs de solutions de remplacement et ils se retournent alors vers la recherche. Derrière la question de l’agroécologie, il y a un gros sujet formation. Il faut changer les comportements et les schémas qui sont dans les têtes depuis un grand nombre d’années. Il faut que les futurs agriculteurs, ceux qui sortent des lycées agricoles et des écoles d’agronomie, soient formés avec les nouveaux schémas.
Et il faut aussi de la formation continue pour les agriculteurs en activité. On voit des grandes entreprises de l’agrochimie qui commencent à s’intéresser au conseil agricole et à la manière d’utiliser le numérique pour fournir un conseil adapté, c’est un signe positif. De même, la thématique du bio-contrôle est en train de monter en puissance, comme l’atteste le nombre de fusions-acquisitions dans le secteur. Certains agriculteurs ont besoin de solutions éprouvées, tandis que d’autres, qui mettent en place des bonnes pratiques expérimentales inspirées parfois de l’étranger, comme par exemple le semis sous couvert, se montrent volontiers plus pionniers.
La crise agricole appelle des réponses conjoncturelles mais aussi d’ordre structurel. La conversion de l’agriculture au “produire autrement” de l'agroécologie relève de cette dernière catégorie. “En tirant parti de la biodiversité des sols, du recouplage de l’agriculture et de l’élevage, l'agroécologie redonne des marges de manœuvre à l’agriculture à la fois économiques – en diminuant le coût des intrants – et écologiques – en évitant des externalités négatives” affirme François Houllier, Pdg de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). L'agroécologie ne vise pas qu’à produire mieux, elle ambitionne aussi de produire plus, contrairement à l’agriculture biologique souvent cantonnée à une petite échelle. “La question de l’intensité de notre agriculture doit être comprise par rapport à nos besoins propres, mais aussi par rapport aux besoins du monde. L’enjeu n’est pas de nourrir une minorité de la population à partir d’un système vertueux mais limité, mais de relever le défi alimentaire mondial”, reprend l’agronome en chef. En démontrant qu’il est possible de concilier performances économiques et nécessités écologiques, l'agroécologie ouvre donc une voie d’avenir à l’agriculture française.
L'agroécologie vise à “produire autrement”, d’une manière qui soit à la fois performante économiquement, environnementalement et socialement, en s’appuyant autant que possible sur les mécanismes naturels, concernant notamment la vie des sols. Le défi est de rompre avec certains excès des modes d’agriculture antérieurs tout en répondant aux besoins qui sont considérables, tant en quantité qu’en qualité. L’agriculture doit être en effet capable de produire plus de nourritures et de biomasses, parce qu’il y a à la fois plus de monde à nourrir et plus de débouchés à fournir (chimie, substituts au carbone). L'agroécologie ambitionne de produire mieux en utilisant moins d’intrants chimiques, moins d’antibiotiques pour l’élevage, moins d’engrais et de pesticides et plus de systèmes verts. L'agroécologie a aussi une dimension sociale, tant il est vrai que l’agriculture est un métier difficile où on ne compte pas son temps. Elle a pour objectif d’atteindre simultanément toutes ces formes de performance. La dimension écologique est primordiale en préconisant une agriculture plus proche de fonctionnement naturel.
Imiter la nature et hâter son œuvre : cette formule inscrite sur le fronton de l’École forestière de Nancy résume bien la visée de l'agroécologie. En tirant parti de la biodiversité des sols et du recouplage de l’agriculture et de l’élevage, l'agroécologie redonne des marges de manœuvre à l’agriculture à la fois économiques – en diminuant le coût des intrants – et écologiques – en évitant des externalités négatives. À cet égard, la forme d’agriculture dite biologique est intéressante pour la recherche et permet de réfléchir aux transitions, d’autant qu’elle n’est pas antinomique avec les performances économiques, puisqu’elle arrive même à faire vivre – et plutôt bien – ceux qui la pratiquent. Mais c’est aussi une question d’échelle. L’enjeu n’est pas de nourrir une minorité de la population à partir d’un système vertueux mais limité, mais de relever le défi alimentaire mondial avec une diminution des intrants attendue par la société. Un enjeu de premier ordre.
De l’autosuffisance aux défis alimentaires mondiaux
Cette démarche s’inscrit dans une évolution à long terme. Au sortir de la Seconde guerre mondiale, l’enjeu était d’assurer la sécurité alimentaire nationale avec comme mot d’ordre l’autosuffisance, et comme impératif d’accroître les rendements. Cette agriculture reposait sur un modèle familial organisé autour d’un chef d’exploitation, avec éventuellement deux frères formant un GAEC [Groupement agricole d’exploitation en commun], sur des surfaces autour d’une cinquantaine d’hectares, une taille n’ayant rien à voir avec le modèle d’élevage à l’échelle industrielle pratiqué en Australie ou en Amérique du Nord. Parallèlement, l’agriculture s’est intensifiée avec l’utilisation croissante d’intrants chimiques, de produits phytosanitaires, d’engrais et le recours à la génétique des plantes. C’est ainsi que le rendement du blé en France a été multiplié par cinq entre les années 50 et aujourd’hui. Une fois l’autosuffisance atteinte, l’objectif a été dans les années 70 et 80 une “agro-alimentation” visant la transformation des produits agricoles grâce à des industries agroalimentaires visant une valeur ajoutée. Un objectif couplé avec celui de l’exportation.
Puis petit à petit, dans le courant des années 90, les questions liées à l’environnement ont commencé à émerger, la politique agricole commune (PAC) commençant même à se verdir. C’est l’époque où des surfaces ont même été mises en jachère pour réguler les stocks et les excédents. Au début des années 2000, le thème du développement durable a surgi – un peu moins en France qu’ailleurs –, annonciateur du thème de l’agroécologie autour duquel s’opère aujourd’hui une sorte de cristallisation. Parallèlement, la crise alimentaire en 2008-2009, qui a été l’une des raisons des révolutions dans le monde arabe, a fait revenir brutalement sur le devant le thème de la sécurité alimentaire à l’échelle du monde à l’horizon 2025. Face à la demande étrangère – les pays d’Afrique du Nord vont être dépendants à 50 % des importations pour leur nourriture –, imaginer que l’agriculture française ne produirait que pour la France est tout simplement inconcevable. Cela relève aussi d’une forme de solidarité.
On doit comprendre la question de l’intensité de notre agriculture par rapport à nos besoins propres, mais aussi par rapport aux besoins du monde. Et si l’on peut imaginer préférable de relocaliser les activités agricoles au plus près des consommateurs, il y a néanmoins dans le monde des zones structurellement et durablement déficitaires, et d’autres structurellement et durablement excédentaires. Et il faut les faire se rencontrer. Tous les produits n’ont certes pas une vocation exportatrice, et il y a des produits dont on peut avoir besoin, y compris pour assurer une forme de souveraineté, par exemple sur les protéines. Le “produire autrement”, “plus et mieux” donne précisément les moyens de concilier tous les tenants de la problématique
La dimension incontournable du temps
Il est possible de concilier les performances économiques et écologiques de l’agriculture en adoptant de bonnes pratiques. La diffusion de ces bonnes pratiques rencontre néanmoins des difficultés qui sont de deux ordres. Premièrement, le verrou humain lié au temps et au niveau de compétence nécessaire. L’autre, c’est l’investissement qu’il faut pouvoir financer d’une manière ou d’une autre. Mais le social peut être aussi un bon aiguillon. Les éleveurs qui veulent aussi avoir des congés, des week-ends, du temps libre, sont incités à optimiser leurs process. Il faut se donner un horizon assez lointain – d’où ce projet d’Agriculture 2025 – parce que les impacts de la recherche sont nécessairement lents. La recherche connaît aussi des cycles. Périodiquement, tous les 15 ans, la recherche et l’agriculture se rencontrent. En 1985, ce fut le programme “Aliments 2000”, à la fin des années 1990, le programme “Génoplante”, et en 2015, l’accent est mis sur l'agroécologie et la bioéconomie.
L'agroécologie n’est pas un mot qui emporte forcément d’emblée une adhésion générale. En Amérique du Nord, où l’on pratique des modèles d’agriculture très industriels, on parle d’agriculture écologiquement intensive, ou écologiquement soutenable. On peut aussi parler d’intensification soutenable ! Mais comment l’adapter chez nous dans une agriculture qui reste largement familiale, tel est l’enjeu. Le gouvernement actuel promeut l’agroécologie sous la bannière du produire “plus et mieux”. L’enjeu est de mobiliser le monde agricole de façon collective. Au départ, la prise de conscience des impacts environnementaux n’est pas nécessairement allée de soi, mais les progrès réalisés sont tout à fait sensibles.
Le monde agricole est attaché au respect de son travail, mais dans des sociétés de plus en plus urbanisées comme la nôtre, il est parfois difficile au monde agricole de faire partager les exigences de ses métiers à des citoyens, des consommateurs et des élus qui peuvent leur être très lointains. D’où parfois de l’incompréhension. Mais en même temps, le monde agricole se révèle être fervent d’innovation et de technologie. Les gens sont surpris du niveau de connexion du monde agricole au numérique. Lorsque l’Inra avec le Cemagref [devenu Irstea, Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, ndlr] a rendu en 2005-2006 son expertise sur les pesticides, ce travail n’a pas été forcément bien reçu – et c’est un euphémisme – dans le monde agricole.
Mais dix ans plus tard, le mouvement est bien enclenché. Il faut nécessairement du temps, les agriculteurs raisonnant naturellement sur la durée. Bon nombre d’agriculteurs déclarent ne pas avoir de problème avec l’idée de réduire l’usage des produits phytosanitaires, mais ils sont en même temps demandeurs de solutions de remplacement et ils se retournent alors vers la recherche. Derrière la question de l’agroécologie, il y a un gros sujet formation. Il faut changer les comportements et les schémas qui sont dans les têtes depuis un grand nombre d’années. Il faut que les futurs agriculteurs, ceux qui sortent des lycées agricoles et des écoles d’agronomie, soient formés avec les nouveaux schémas.
Et il faut aussi de la formation continue pour les agriculteurs en activité. On voit des grandes entreprises de l’agrochimie qui commencent à s’intéresser au conseil agricole et à la manière d’utiliser le numérique pour fournir un conseil adapté, c’est un signe positif. De même, la thématique du bio-contrôle est en train de monter en puissance, comme l’atteste le nombre de fusions-acquisitions dans le secteur. Certains agriculteurs ont besoin de solutions éprouvées, tandis que d’autres, qui mettent en place des bonnes pratiques expérimentales inspirées parfois de l’étranger, comme par exemple le semis sous couvert, se montrent volontiers plus pionniers.
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