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En Algérie, la politique économique mène «droit au FMI» selon A. Mebtoul

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  • En Algérie, la politique économique mène «droit au FMI» selon A. Mebtoul

    En Algérie, la politique économique mène «droit au FMI» selon A. Mebtoul

    L'Algérie inquiète ses partenaires. Son économie doit faire face à une chute de 70% des revenus pétroliers sur les deux dernières années, alors que les hydrocarbures représentent 95% des exportations et 40% du budget de l’État. Malgré de premières mesures d’austérité, le déficit pourrait atteindre 11% en 2016, et à ce rythme; la manne accumulée sera bientôt dilapidée. L'Algérie fait donc face à un risque de crise économique et sociale majeure. Mais pour notre invité, l'économiste Abderrahmane Mebtoul, le pays a les moyens d'y faire face, à condition de changer de mentalité.
    Cet expert indépendant a travaillé pendant de nombreuses années pour l'Etat, il conseille encore le Premier ministre Abdelmalek Sellal, ce qui ne l'empêche pas d'avoir la dent dure pour les dirigeants de son pays

    RFI: Les revenus pétroliers de l’Algérie ont baissé de 70 %, en moins de deux ans, selon le président Bouteflika. Pourtant, celui-ci affirme que le pays est en mesure de faire face à cette baisse. N’est-il pas trop optimiste ?

    Abderrahmane Mebtoul: Les réserves de change, au moment où je vous parle, fluctuent entre 140 et 145 milliards de dollars. Les réserves de change risquent de s’épuiser en 2018, 2019.

    Est-ce que l’Algérie peut faire faillite ?

    Non, mais il y a des conditions. Si on continue dans l’actuelle politique économique, effectivement, on va droit au FMI. Ou bien, on réoriente toute la politique économique et sociale, et là, c’est lié au développement des libertés, c’est-à-dire encourager l’investissement privé, local ou international, dé-diaboliser le secteur privé national et international, reposer sur l’économie de la connaissance ou encore lutter efficacement contre la corruption. Je pense que l’Algérie a les moyens de sa politique. Il y a une prise de conscience pour que la réunion du Conseil des ministres pour une transition énergétique traduise une prise de conscience. Maintenant, il faut la traduire en actes dans la mesure où on ne peut plus continuer à l’heure actuelle.

    Je vous donne un chiffre faramineux. Les subventions et les transferts sociaux, c’est 30 % du produit intérieur brut. On ne peut plus continuer à généraliser les subventions à toutes les catégories, sans ciblage. On ne peut plus continuer à dépenser sans compter parce qu’il y a un rapport de la Banque Mondiale qui a été remis aux autorités algériennes et qui montre que l’Algérie, entre 2000 et 2015, a consacré la majorité – 70 % d’investissements – aux infrastructures, mais avec des surcoûts allant de 20 à 30 %.

    On ne peut donc plus continuer à cette allure. C’est la mentalité rentière, c’est-à-dire dépenser sans compter. On croit qu’avec l’argent des hydrocarbures, on résout tous les problèmes. Il ne faut pas confondre deux concepts : richesse et accumulation du capital. Ce n’est pas du tout pareil. Il doit y avoir une mutation culturelle des dirigeants algériens pour s’adapter aux nouvelles situations, tant locales que mondiales !

    Ces réformes structurelles, c’est aussi une nécessité pour des questions de sécurité.

    On espère qu’on n’arrivera pas à une situation de faillite parce que toute déflagration de l’Algérie entraîne une déstabilisation de tout le Bassin méditerranéen et, par ricochet, avec des incidents sur le Maroc et la Tunisie ainsi que sur l’Afrique. Donc tout cela suppose une autre gouvernance pour dépasser la situation actuelle. Cependant, le gros problème qui se pose c’est que les réformes structurelles seront douloureuses et, sans effectivement un consensus social minimal, on ne peut pas aller vers des réformes structurelles.

    Déjà les taxes ont augmenté, notamment sur les carburants. La valeur du Dinar a dévissé, ces derniers mois. Concrètement, cela a quand même des conséquences sur la société algérienne...

    Je pense qu’il n’y aura pas d’implosion sociale à court terme. On a un répit de deux, trois ans. D’abord, il y a une épargne très importante qui a été accumulée au niveau de ménages. Pour l’instant, les prix sont relativement maîtrisés puisqu’il n’y a pas d’augmentation ni du lait, ni du pain, ni de la farine, etc. J’ai eu l’honneur de diriger, entre 2007 et 2008, le dossier carburant, pour le gouvernement, que j’ai présenté devant les députés. J’avais alors préconisé d’aller vers des subventions ciblées, aux catégories les plus défavorisées, une péréquation inter-socio-professionnelle et interrégionale. Bien sûr, ces subventions sont transitoires, en attendant d’aller vers une économie productive.

    Vous avez parlé de secteurs à encourager. Quels sont-ils, selon vous ?

    Premier élément : on devrait s’orienter vers l’efficacité énergétique. Il est absurde, actuellement, de construire 2 ou 3 millions de logements avec les anciennes méthodes de construction.

    Deuxième élément : le gouvernement entend intensifier ses recherches à l’amont. L’Algérie, en effet, n’a exploité que 40 % du territoire et là il faudrait peut-être revoir la loi actuelle des hydrocarbures pour pouvoir attirer l’investissement étranger.

    Troisième élément : ce sont les énergies renouvelables. Le gouvernement prévoit un investissement, sur quinze années, de 100 milliards de dollars pour arriver à une consommation intérieure des énergies renouvelables qui se situerait entre 30 et 40 %, à l’horizon 2030.

    Quatrième élément : puisqu’elle a de l’uranium, l’Algérie entend, à l’horizon 2025, construire deux ou trois mini-centrales nucléaires.

    Dernier axe, celui sur le pétrole et le gaz de schiste. L’Algérie, d’après les statistiques américaines, est le troisième réservoir mondial de pétrole et de gaz de schiste. Là, il faut néanmoins un garde-fou qui est prévu dans la loi algérienne des hydrocarbures, de février 2013. Effectivement, il n’est pas question d’aller vers le pétrole et le gaz de schiste si demain on devait polluer les nappes phréatiques. C’est en effet toute la problématique de la protection de l’environnement qui se pose. Il faut savoir que maintenant, les énergies renouvelables sont une priorité nationale.

    RFI

  • #2
    *ce sont les énergies renouvelables. Le gouvernement prévoit un investissement, sur quinze années, de 100 milliards de dollars pour arriver à une consommation intérieure des énergies renouvelables qui se situerait entre 30 et 40 %, à l’horizon 2030
    100 milliards !!!!
    C’est bcp pour 40%
    .
    .
    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

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    • #3
      L'Algérie n'ira pas au FMI avant 3 ou 4 ans si jamais elle devait y aller.
      et même si elle y va, ce n'est pas la fin du monde. Demandez aux Marocains.

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      • #4
        bachi

        si l'Algerie s en va chez maman FMI, elle doit changer beaucoup de chose, dont beaucoup sont anti populaire. faut voir après, la réaction de la rue. Donc il faut le preparer au changement dés maintenant.
        La haine aveugle

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        • #5
          L'Algérie n'ira pas au FMI avant 3 ou 4 ans
          et comment elle fera donc pour financer son déficit budgétaire de 40 milliards $ en 2017?

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