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Manger les ancêtres ou les enfants ? ... par Kamel Daoud

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  • Manger les ancêtres ou les enfants ? ... par Kamel Daoud

    Le grand enjeu de l'âme algérienne : sauver l'enfant ou l'Ancêtre ? Restaurer le passé ou construire un avenir ? Planter ou enterrer ? Le cimetière ou l'accouchement ? Né d'un déracinement et d'un déni, le pays aime ses racines. Il en a fait un culte et une maladie. Les ancêtres sont vénérés comme des parents, comme des guides, comme des martyrs, des fondateurs de villages, comme des sources d'inspirations et comme moyen de garder le sol sous la semelle. Cela est bien. Un être sans ancêtre est une feuille morte qui tient la main à une valise, un homme sans mur derrière le dos, un buisson avec un drapeau. L'Ancêtre est nécessaire au nom et au prénom et il donne à la terre les formes d'une mère et au pays l'énergie d'une poignée de main. En absolu. Car l'Ancêtre peut aussi être une maladie : on le préfère alors au nouveau-né, au futur et au réel ; il devient une obsession. Une propagande et quelqu'un qui ne veut pas quitter la maison alors qu'il est bel et bien mort.

    Dans l'autre côté, le pays va mal parce qu'il n'aime pas ses enfants qui ne l'aiment pas. L'instinct filial est malade chez nous. On ne pense pas à demain mais à hier. On préfère la racine à la récolte. Les peuples conquérants se reconnaissent à l'éclat de l'œil qui voit l'enfant venir dans le siècle encore obscur. Alors ces peuples construisent, creusent, prévoient et calculent les récoltes et les érosions des terres. Ce qui n'est pas notre cas. Le culte des Ancêtres et des martyrs a fini par donner un teint jaune même aux nourrissons. On a une obsession du passé irrésolu qui nous pousse au dédain face aux grossesses. Tout le discours politique est bâti sur la culpabilisation par les ancêtres et pas par les enfants. Tout le discours identitaire songe aux racines pas aux récoltes. Toute notre douleur est nostalgie. A notre urbanisme, à notre façon de bâtir les ponts ou de creuser la terre et les routes, on sent chez nous le désir de rejoindre les ancêtres au lieu d'en être pour nos enfants à venir. Cela nous distingue des conquérants par ce repli. Cela nous tue et nous le voulons. Nous ne pensons pas à ce qu'on lègue à nos enfants comme Maghreb, comme pays, comme puits et réserves, comme villes et comme écologie. Cela se voit chaque jour. L'avenir étant tué soit par l'éternité promise au paradis, soit par la gloire vaniteuse d'un passé obsédant.

    Cela se conclut par ce paradoxe des peuples sans lendemain : une démographie galopante qui a les airs d'une profonde stérilité.

    Le Quotidien d'Oran

    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

  • #2
    On ne pense pas à demain mais à hier. On préfère la racine à la récolte. Les peuples conquérants se reconnaissent à l'éclat de l'œil qui voit l'enfant venir dans le siècle encore obscur. Alors ces peuples construisent, creusent, prévoient et calculent les récoltes et les érosions des terres. Ce qui n'est pas notre cas. Le culte des Ancêtres et des martyrs a fini par donner un teint jaune même aux nourrissons. On a une obsession du passé irrésolu qui nous pousse au dédain face aux grossesses. Tout le discours politique est bâti sur la culpabilisation par les ancêtres et pas par les enfants. Tout le discours identitaire songe aux racines pas aux récoltes. Toute notre douleur est nostalgie
    je ne lis plus Daoud depuis fort longtemps.
    c'est surtout, depuis qu'il s'est odieusement dit qu'il n'est plus solidaire avec la palestine, tout en voulant dire le contraire ?! Comprenne qui pourra !

    il mélange vraiment tout, ce DAOUD. et commence à devenir très lourd, trop lourd dans ses élucubrations !!!
    car au lieu de donner les raisons profondes de cette mise en scène que joue notre pouvoir, il en décrit le comportement superficielle comme si on est des benêts.

    de plus, l'algérien actuel ne pense ni au passé, ni au futur. car ca lui fait mal. très très mal !
    alors, il pense basiquement au présent.

    pour ma part, je pense qu'il serait mieux à ce daoud, d'écrire des livres. Ne l'a-t-il pas annoncé dernièrement ?!

    en effet, au moins on pourra lui donner des circonstances atténuantes en disant que ses écrits ne sont que de la pure fiction !!!
    Dernière modification par Pomaria, 29 février 2016, 11h26.
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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    • #3
      Bonjour Océane,

      Restaurer le passé ou construire un avenir ? Planter ou enterrer ?
      L'un ne ve pas sans l'autre, il faut restaurer notre histoire pour que notre identité soit enfin stable et sans mensonges.
      C'est une fois que nous saurons qui nous sommes que nous pourrons avancer.
      Nos enfants ont le droit d'avoir un véritable héritage et non un tissu de mensonges, c'est comme ça que nous pourrons envisager l'avenir avec sérénité et le construire enfin.

      Les algériens se sont fait voler leur histoire, leur pays et ses richesses, ils sont condamnés à errer, ils sont éparpillés dans le monde.

      Et ceux qui sont encore sur place rêvent de partir, comme si tout le monde avait besoin de partir pour se retrouver.

      Une fuite en avant pour un peuple qui se cherche encore une identité et un chemin vers un avenir apaisé et serein.
      Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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      • #4
        il n'était pas censé arrêter le journalisme ?

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        • #5
          Toujours aussi profond.

          Cela se conclut par ce paradoxe des peuples sans lendemain : une démographie galopante qui a les airs d'une profonde stérilité.
          Tellement vrai. Et ce n'est pas que l'Algérie qui est dans ce cas de figure mais tout le monde arabe.

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