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Les « chibanias » de Marseille, oubliées de l’aide à la réinsertion familiale

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  • Les « chibanias » de Marseille, oubliées de l’aide à la réinsertion familiale

    C’est un rituel hebdomadaire. Comme chaque mardi, des épouses d’anciens travailleurs immigrés se retrouvent dans les locaux de Schebba, une association d’aide aux femmes démunies des quartiers nord de Marseille. Dans ce salon oriental sans faste, les « chibanias » (« anciennes » en arabe) apprêtées aiment à partager leurs joies et surtout leurs galères d’exilées, autour de thé à la menthe sucré.

    Il y a Yamina, pétulante dame de 82 ans, originaire de Tlemcen en Algérie, rattrapée par la peine et l’ennui. Elle a traversé la Méditerranée et s’est installée à Marseille il y a bien longtemps pour suivre son mari, un ouvrier dans le bâtiment attiré par l’euphorie des « trente glorieuses ». Le récit de la vie de Yamina ressemble à celui de la plupart de ces dames réunies aujourd’hui, femmes d’ouvriers immigrés devenues des veuves esseulées et sans le sou. « Même si nos enfants sont en France, vivre seule c’est difficile surtout quand vient la nuit, et qu’il n’y a plus personne », dit Yamina. La parole se libère peu à peu.
    Moins de 900 euros par mois

    Zina, 76 ans, est elle aussi échouée à Marseille où elle survit avec ses trois enfants et moins de 900 euros par mois. « Entre les factures EDF, le téléphone et le loyer à payer, il ne me reste plus que 100 euros pour les courses, déplore-t-elle. Mais je me débrouille et je reste forte. Et puis, mes enfants m’aident un peu. »
    Ces chibanias ne peuvent pas prétendre à la nouvelle aide à la réinsertion familiale mise en place le 1er janvier en France. Ce dispositif permet aux ressortissants étrangers à la retraite, vivant avec moins de 6 600 euros par an et souhaitant séjourner dans leur pays d’origine pendant plus de six mois, de bénéficier d’une allocation de 550 euros mensuels. Près de 35 000 personnes en France sont concernées par cette mesure inscrite dans une loi votée en mars 2007 instituant le droit opposable au logement. Pas les chibanias.
    Car elles ne vivent ni en foyer ni en résidence sociale, condition sine qua non pour percevoir cette aide. Du coup, seuls 1 312 retraités immigrés à Marseille, dont une majorité d’hommes, en bénéficient, selon l’Union professionnelle du logement.
    « Je n’appartiens plus à l’Algérie »

    « On a l’impression d’être des laissées-pour-compte. Pourtant, on a travaillé en France, c’est notre pays. Pourquoi les autres peuvent en bénéficier et pas nous ? », s’interroge Wafiya, Algérienne de 68 ans qui a exercé le métier de femme de ménage en France pendant dix-sept ans.
    A Marseille, plus d’un mois après l’entrée en vigueur de la loi, l’engouement est donc relatif. Car même ceux qui sont éligibles au dispositif ne cachent pas leurs craintes de retourner dans leur pays d’origine qu’ils ne connaissent plus vraiment.
    Pour Sabah Bekeira, responsable de service sociosanitaire pour les personnes âgées à l’Action méditerranéenne pour l’insertion sociale par le logement, ce nouveau dispositif n’a pas pris en compte « l’élément humain » ni l’attachement que ces personnes, le plus souvent déracinées, ont pour la France.
    Autour d’un énième thé à la menthe dans le salon oriental triste de l’association Schebba, Yamina réajuste son foulard en songeant à l’Algérie, à un retour au pays de son enfance si elle avait pu percevoir cette aide. Puis, elle lâche : « Cela me manquerait. En quelque sorte, je suis française, je n’appartiens plus à l’Algérie ».
    lemonde.fr/afrique/

  • #2
    ca c'est le lot pour toutes les personnes agées qui n'ont pas travaillée et qui ne reçoivent que le minimum vieillesse ou la pension de reversion.
    Ma voisine qui a 73 ans ne touche plus que 700 euros depuis la mort de son mari.
    l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

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    • #3
      ca c'est le lot pour toutes les personnes agées qui n'ont pas travaillée et qui ne reçoivent que le minimum vieillesse ou la pension de reversion.
      Ma voisine qui a 73 ans ne touche plus que 700 euros depuis la mort de son mari.
      Mais vu les aides sociales mise en place rien ne lui manquera et me si un jour doit aller à la maison de retraite et si pas d'economie , l'etat lui paie sa maison de retraitre

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