Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La Turquie, puissance montante en Afrique

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La Turquie, puissance montante en Afrique

    Déjà influente dans la Corne de l’Afrique, la Turquie veut désormais peser sur l’ouest du continent. Après Abidjan, Accra et Lagos, le président turc Recep Tayyip Erdogan a bouclé jeudi 3 mars à Conakry une tournée en grande pompe dans la sous-région. « Soft power » oblige, il était accompagné de plus de 200 entrepreneurs.

    S’ils entretiennent depuis longtemps des liens avec le Maghreb, diplomate et hommes d’affaires turcs s’activent depuis une dizaine d’années au sud du Sahara. Dans la foulée des Chinois, des Brésiliens et des Russes, ils multiplient les contacts, mêlant humanitaire et profits. Résultats : entre 2003 et 2014, le volume des échanges entre la Turquie et le continent a plus que quadruplé, passant de 5,3 milliards à 23,4 milliards de dollars.

    Comment Ankara est-elle devenue cette puissance qui compte en Afrique ?

    Le tournant de 2005

    L’histoire d’abord. Les Turcs ont noué des liens avec le Sud de la Méditerranée bien avant les colons anglais, français ou portugais. Au XVe et XVIe siècle, l’empire ottoman dirigé par le sultan Selim Ier conquiert de larges pans de l’Egypte et de la côte algérienne. L’expansion se poursuit en Libye sous le règne de Soliman le Magnifique, puis en Tunisie et au sud de la Mer rouge, le long d’une zone qui recouvre aujourd’hui l’Erythrée, Djibouti, le nord de l’Ethiopie et une partie de la Somalie. A la même période, la Sublime Porte se rapproche du royaume du Kanem Bornou, à cheval entre le Tchad et le Niger. L’influence religieuse de l’empire s’étend même au XIXe siècle jusqu’en Afrique du Sud.

    Mais l’instauration de la République turque en 1923 marque un coup d’arrêt dans les relations entre Ankara et les anciennes dépendances de l’empire ottoman. Si une première mission officielle ouvre à Lagos en 1956, la Turquie vote la même année contre l’indépendance de l’Algérie lors d’une réunion de l’Assemblée générale de l’ONU. L’« erreur » est compensée dans les années qui suivent par la reconnaissance de tous les nouveaux Etats souverains du continent.

    Il faudra toutefois attendre 1998 et le Plan d’action Afrique du premier ministre Mesut Yılmaz pour que l’ancien empire retrouve la route du Sud. Après l’arrivée au pouvoir des islamo-conservateurs de l’AKP, Recep Tayyip Erdogan est le premier chef de gouvernement turc à se rendre dans un Etat africain sous l’équateur. La visite a lieu en mars 2005, à l’occasion de « l’année de l’Afrique ». Un mois plus tard, la Turquie obtient le statut de pays observateur au sein de l’Union africaine. Un rapprochement couronnée par le premier sommet Turquie-Afrique de 2008 auquel pas moins de 50 Etats africains participent.

    « La voix de l’Afrique »

    Ankara, qui a vu sa candidature d’entrée dans l’Union européenne battue en brèche après des années d’atermoiements, a réorienté sa politique internationale. Porté par la ligne impulsée par le ministère des affaires étrangères de l’époque, Ahmet Dutoglu, le réseau de représentations diplomatiques turc s’étoffe considérablement en Afrique. Alors qu’il ne comptait que 12 ambassades en 2008 sur le continent, le pays dispose désormais de 39 missions. Le mouvement vaut dans les deux sens : 32 ambassades africaines sont installées aujourd’hui en Turquie.

    Le pays aime à se présenter devant ses interlocuteurs africains comme leur porte-voix dans les institutions internationales. Un positionnement payant : candidate à un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en 2008, la Turquie l’obtient en grande partie grâce aux soutiens de ses alliés africains.

    Plus surprenant, Ankara se livre à une véritable « diplomatie des airs » en misant sur le développement de Turkish Airlines. La compagnie nationale, qui ne desservait que quatre villes d’Afrique subsaharienne en 2008, opère désormais des vols dans 26 pays de la zone. Objectif : détrôner la plus grosse compagnie africaine, Ethiopian Airlines, mais aussi Air France-KLM.

    Nouveaux marchés

    Ces dernières années, les guerres en Irak et en Syrie ainsi que la détérioration des relations d’Ankara avec l’Egypte, la Russie et l’Union européenne ont poussé le pays hors de sa zone d’échanges traditionnelle.

    Acteur-clé du rapprochement avec l’Afrique, TUSKON, la Fédération turque des entrepreneurs et industriels, organise fréquemment des rencontres sur le continent et en Turquie. Les investissements turcs, estimés à 500 millions de dollars en 2008, avoisinent aujourd’hui les 5 milliards de dollars, principalement en Ethiopie, en Afrique du Sud, au Soudan et au Nigeria.

    Quant aux exportations, si elles ne représentent que 9,3 % de l’ensemble des biens vendus par la Turquie, elles ont plus que doublé en volume entre 2007 et 2013 et restent particulièrement denses vers le Maghreb. Biens manufacturés, fer, acier, nourriture, produits de consommation, textiles, ciment et plastiques s’échangent contre du coton, des minerais, des pierres précieuses, du charbon, du cuir, des graines oléagineuses et du bois de construction. Des importations stables, voire en légère baisse pour l’Afrique subsaharienne, souligne David Shinn dans une étude très complète publié par Chatham House.

    Erdogan le Somalien

    La carte maîtresse d’Ankara demeure toutefois sans conteste son engagement humanitaire en Somalie. La Turquie a participé à la mission de l’ONU dans le pays en 1991 et deux ans plus tard, c’est un Turc, Çevik Bir qui a pris la tête de la force internationale. Mal perçue, la Turquie redore son blason en 2011. Le 19 août de cette année, Recep Tayyip Erdogan surprend tout le monde en se rendant en Somalie, touchée alors par la sécheresse et la famine. Son épouse, sa fille, quatre ministres et plusieurs membres de son cabinet font partie de la délégation. Une visite hautement symbolique, Erdogan étant le premier chef d’Etat non-africain à se rendre dans le pays depuis 20 ans.

    Dans la foulée, Ankara ouvre une ambassade à Mogadiscio, creuse des puits, construit une route entre la capitale et son aéroport, et bâtit un hôpital de 200 lits, le plus important du pays. C’est une compagnie turque qui décroche le contrat de reconstruction et de maintenance d’une durée de 20 ans du port de la capitale somalienne. En mars 2015, la Turquie fait également office de médiateur entre la Somalie et le Somaliland, l’ancienne colonie britannique qui a autoproclamée son indépendance en 1991.

    Les réseaux Gülen

    Comme le souligne Gabrielle Angey, de l’IFRI, « l’AKP a affirmé le rôle de l’islam comme instrument de sa politique sur la scène internationale ». Ses porte-drapeaux : l’IHH (Fondation pour l’aide humanitaire) et les écoles de la confrérie Gülen. On compte pas moins de 96 établissements liés à ce mouvement en Afrique subsaharienne, dont 17 au Nigeria. La crise entre le parti au pouvoir et Fethullah Gülen, qui l’a longtemps soutenu, a toutefois poussé le gouvernement turc à faire fermer certaines écoles.

    Dans un registre plus laïque, l’agence turque de développement TIKA mène plusieurs programmes sur le continent où elle compte six bureaux (Ethiopie, Soudan, Sénégal, Somalie, Kenya et Tunisie).

    Comment les pays africains réagissent-ils à cette offensive diplomatique et économique de l’ancienne Sublime Porte ? Il faudrait, pour y répondre, se livrer à une analyse pays par pays. Le chercheur turc Mehmet Özgan résume à gros traits : « Un mélange d’embarras et d’espoir. »

    Source: Le Monde
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    La Turquie est une puissance économique avec un PIB qui avoisine 1600 milliards de dollars et des exportations de 144 MM de dollars ,ces entreprises sont compétitives ,l'industrie représente 29% du PIB ,9% agriculture et le reste des services ,elle a les moyens de sa politique

    Commentaire


    • #3
      Turquie.

      - PIB (2014) : 806 Mds$
      - Taux de croissance (2014) : + 2,9%
      - Taux d’inflation (2014) : 8,9%
      - Dette publique en % du PIB (2014) : 33,5%

      Principaux clients (2014, en pourcentage ) :

      - Allemagne (9%)
      - Irak (7,9%) ;

      Principaux fournisseurs (2014, en pourcentage)

      - Russie (10%)
      - Chine (9,8%)
      - Allemagne (9,6%) ;

      Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
      Agriculture : 8,5%
      Industrie : 27,1%
      Services : 64,4 %

      Commentaire


      • #4
        La Turquie est une puissance économique avec un PIB qui avoisine 1600 milliards de dollars

        La Turquie n'a pas un PIB de 1600 milliards de dollars mais 750 milliards, il me semble.
        Dernière modification par Paleem, 05 mars 2016, 20h43.

        Commentaire

        Chargement...
        X