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La chute d’un milliardaire iranien, condamné à mort pour « corruption »

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  • La chute d’un milliardaire iranien, condamné à mort pour « corruption »

    Face à la presse, puis durant les cinq mois de son procès aux audiences publiques – un fait rare en Iran –, Babak Zanjani s’est tour à tour décrit comme un « génie de l’économie », un « milicien bassidj » en col blanc, et un « patriote ». Dimanche 6 mars, le porte-parole de l’autorité judiciaire, Gholamhossein Mohseni-Ejeie, a annoncé sa condamnation à mort par un tribunal de Téhéran, qui l’a reconnu « corrupteur sur la terre ». M. Zanjani, 41 ans, était accusé d’avoir détourné 2,5 milliards d’euros appartenant au ministère du pétrole durant les années de sanctions internationales, pendant lesquelles il l’avait aidé à écouler discrètement du brut sur les marchés.

    Deux de ses associés ont également été condamnés à la peine capitale : l’homme d’affaires anglo-iranien Mahdi Shams, arrêté en 2015, et l’homme d’affaire à la retraite Hamid Fallah Heravi, selon un site d’information de l’autorité judiciaire. Un avocat de M. Zanjani a annoncé dimanche à l’agence de presse semi-officielle ISNA que son client ferait appel.

    M. Zanjani avait été arrêté en décembre 2013, trois mois après la prise de fonctions du président Hassan Rohani, qui avait promis de lutter contre la corruption. Il s’agissait de solder la présidence de Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013), durant laquelle une large part des quelque 590 milliards d’euros de revenus du pétrole se sont volatilisés, selon le gouvernement Rohani. M. Zanjani, intermédiaire de haut vol, a refusé de donner les noms de ses principaux associés durant son procès, comme de clarifier où l’argent pouvait avoir été caché, ce qui laisse planer un doute sur les véritables bénéficiaires de ses opérations. Il affirme que le régime des sanctions, en large partie levé en janvier, suite à l’accord international de Vienne sur le nucléaire, l’a empêché de rembourser son dû.

    De chauffeur à milliardaire

    M. Zanjani était célèbre en Iran avant ce procès, une exception dans un pays où les entrepreneurs privés, forcément connectés à l’Etat, qui contrôle environ 80 % de l’économie, sont souvent inconnus du grand public comme du service des impôts. En septembre 2013, à deux mois de son arrestation, il s’était défendu longuement face à l’hebdomadaire réformiste Aseman et à l’agence ISNA. Il rappelait avoir commencé sa carrière en exportant des peaux de mouton vers la Turquie, important en retour de la bière sans alcool ou du shampoing. Il admettait avoir « percé » en 1999, en devenant le chauffeur du gouverneur de la Banque centrale, Mohsen Nourbakhsh. Il se fait alors une place sur le marché du change, engrangeant, selon ses déclarations, plus de 15 000 euros de commissions par jours. « C’est peut-être difficile à croire, disait-il en 2013, mais Dieu m’a aidé toute ma vie ».

    En 2010, il est approché par Khatam Al-Anbiya, la branche ingénierie des Gardiens de la révolution, qui peine à encaisser ses avoirs sous l’effet des sanctions. En quelques jours, M. Zanjani parvient, selon ses dires, à rapatrier pour leur compte quelque 36 millions d’euros. « La Banque centrale n’avait plus d’argent », déclarait-il à Aseman. « Ils m’ont demandé de ramener l’argent du pétrole en Iran, pour que le système puisse l’utiliser. C’est ce que j’ai fait. » Trois ans plus tard, M. Zanjani estimait sa fortune à 12,3 milliards d’euros.

    Entre-temps, il avait vendu pour 15,9 milliards d’euros de brut pour le compte de l’Etat, selon ses dires, en mobilisant son réseau de 64 sociétés, dont une compagnie aérienne turque, des institutions financières à Dubaï, en Géorgie et en Malaisie, et une flotte de tankers. Il transférera notamment des millions de barils d’un bateau à l’autre dans un port de la petite île de Labuan, en Malaisie, en 2012, selon l’Union européenne, qui le place sur sa liste noire cette année-là. Il revend le brut à des acheteurs de Singapour, de Malaisie et d’Inde. L’argent est transféré par une banque malaisienne dont il possède des parts, la First islamic bank. Il prélève alors, dit-il, 0,007 % de commission sur chaque transaction.

    En mai 2014, un autre homme d’affaire, Mahafarid Amir-Khosravi, condamné deux ans plus tôt pour avoir participé au détournement de 2,4 milliards d’euros dans sept des principales banques iraniennes, avait été pendu à la prison d’Evin, à Téhéran. Durant son procès, en octobre, M. Zanjani déclarait « l’exécution ne me fait pas peur. J’ai servi ce pays ».

    Louis Imbert
    Le Monde
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    je suis par principe contre la peine de mort , mais s'il est vraiment coupable .............. cette condamnation me paraittrait amplement justifiée , quoique j'aurais préféré ,lui exproprier tout ces biens et le mettre dans une cellule avec un verre d'eau et un morceau de pain par jour .
    " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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