L’Algérie a vendu des quantités minimes de phosphate depuis le début de l’année et n’a eu aucune commande pour ce mois de mars. Une situation à mettre sur le compte de l’entreprise Somiphos qui ne parvient pas à vendre le minerai aux traders qui ont le monopole sur le phosphate algérien.
Le secteur du phosphate traverse une crise majeure. Des millions de dollars sont perdus chaque jour avec l’arrêt de production de la mine de Djebel Onk, dans la wilaya de Tébessa. Au port d’Annaba, des milliers de tonnes sont stockés sur les quais.
Selon une source de Somiphos, cette publique Somiphos n’a vendu que 80 000 tonnes de phosphate depuis le début de l’année alors qu’habituellement les quantités écoulées chaque mois dépassent les 130 000 tonnes. Pour ce mois de mars, aucune commande n’a été enregistrée.
La raison de cette crise serait liée à une instruction du département d’Abdesslam Bouchouareb relative au prix de vente du phosphate algérien sur le marché international. « A qualité égale, le phosphate tunisien se vend au moins 15 dollars de plus que le nôtre. Le ministre a donc donné instruction à Somiphos afin de mettre un terme au bradage et de vendre le phosphate algérien au prix réel », assure notre source.
Chasse gardée
Sauf que Somiphos est dans l’incapacité d’appliquer des tarifs plus élevés puisque les cinq traders qui ont le monopole sur le phosphate algérien ont refusé de passer commande. « La nature de la relation qu’entretiennent certains hauts responsables de Somiphos et du groupe Manal avec ces traders fait que ces derniers continuent de dicter leur loi. Ils ont donc décidé de boycotter le phosphate algérien, créant ainsi une crise sans précédent ».
Ce cartel s’avère être particulièrement puissant. Il empêche tout nouveau trader d’acheter le minerai algérien. A titre indicatif, Giovanni Del Conté qui dirigeait la société de trading Indagro a récemment cédé la direction de son affaire à son fils. En parallèle, Gionvani a lancé Acta Trade une nouvelle société et dispose aujourd’hui du droit d’acheter du phosphate algérien. Les deux entreprises partagent d’ailleurs la même adresse : 14 Chemin de Normandie à Genève, en Suisse. La famille Del Conté a donc deux fois plus de minerai grâce à ce tour de passe-passe.
« D’autres traders ont tenté d’acheter du phosphate ces dernières années. C’est le cas notamment de l’allemand Helm, de l’indien Rahimatullah et du britannique Agrofertrans. Mais ils ont fini par se retirer face au refus de vente affiché par le service commercial de Somiphos », souligne notre source.
Bouchouareb dans l’impasse
Le ministère de l’Industrie et des mines se trouve totalement démuni face à cette crise. En plus d’être « très proches » du cartel des traders, certains cadres du secteur du phosphate bloquent son développement. C’est le cas notamment de Charaf Eddine Amara qui est président du Conseil d’administration de Somiphos tout en étant… P-dg de la Société nationale des tabacs et allumettes. Depuis le début de la crise, Charaf Eddine Amara ne s’est pas déplacé une seule fois à Tébessa pour tenter de trouver des solutions.
Sur le plan social, la situation risque également de dégénérer et de prendre une tournure politique. En effet, Mohamed Bekkaï, le secrétaire général de la Fédération des Mines de l’UGTA prévoit de lancer un mouvement de protestation au complexe de Djebel Onk. Il est important de préciser que Bekkaï est également député du Parti des Travailleurs, formation politique qui affiche ouvertement son opposition à Abdesslam Bouchouareb.
Au-delà de ces conflits d’intérêts et des chamailleries politiques, c’est le Trésor public qui se voit privé d’une manne financière importante en ces temps de crise économique.
T.H. Impact 24
Le secteur du phosphate traverse une crise majeure. Des millions de dollars sont perdus chaque jour avec l’arrêt de production de la mine de Djebel Onk, dans la wilaya de Tébessa. Au port d’Annaba, des milliers de tonnes sont stockés sur les quais.
Selon une source de Somiphos, cette publique Somiphos n’a vendu que 80 000 tonnes de phosphate depuis le début de l’année alors qu’habituellement les quantités écoulées chaque mois dépassent les 130 000 tonnes. Pour ce mois de mars, aucune commande n’a été enregistrée.
La raison de cette crise serait liée à une instruction du département d’Abdesslam Bouchouareb relative au prix de vente du phosphate algérien sur le marché international. « A qualité égale, le phosphate tunisien se vend au moins 15 dollars de plus que le nôtre. Le ministre a donc donné instruction à Somiphos afin de mettre un terme au bradage et de vendre le phosphate algérien au prix réel », assure notre source.
Chasse gardée
Sauf que Somiphos est dans l’incapacité d’appliquer des tarifs plus élevés puisque les cinq traders qui ont le monopole sur le phosphate algérien ont refusé de passer commande. « La nature de la relation qu’entretiennent certains hauts responsables de Somiphos et du groupe Manal avec ces traders fait que ces derniers continuent de dicter leur loi. Ils ont donc décidé de boycotter le phosphate algérien, créant ainsi une crise sans précédent ».
Ce cartel s’avère être particulièrement puissant. Il empêche tout nouveau trader d’acheter le minerai algérien. A titre indicatif, Giovanni Del Conté qui dirigeait la société de trading Indagro a récemment cédé la direction de son affaire à son fils. En parallèle, Gionvani a lancé Acta Trade une nouvelle société et dispose aujourd’hui du droit d’acheter du phosphate algérien. Les deux entreprises partagent d’ailleurs la même adresse : 14 Chemin de Normandie à Genève, en Suisse. La famille Del Conté a donc deux fois plus de minerai grâce à ce tour de passe-passe.
« D’autres traders ont tenté d’acheter du phosphate ces dernières années. C’est le cas notamment de l’allemand Helm, de l’indien Rahimatullah et du britannique Agrofertrans. Mais ils ont fini par se retirer face au refus de vente affiché par le service commercial de Somiphos », souligne notre source.
Bouchouareb dans l’impasse
Le ministère de l’Industrie et des mines se trouve totalement démuni face à cette crise. En plus d’être « très proches » du cartel des traders, certains cadres du secteur du phosphate bloquent son développement. C’est le cas notamment de Charaf Eddine Amara qui est président du Conseil d’administration de Somiphos tout en étant… P-dg de la Société nationale des tabacs et allumettes. Depuis le début de la crise, Charaf Eddine Amara ne s’est pas déplacé une seule fois à Tébessa pour tenter de trouver des solutions.
Sur le plan social, la situation risque également de dégénérer et de prendre une tournure politique. En effet, Mohamed Bekkaï, le secrétaire général de la Fédération des Mines de l’UGTA prévoit de lancer un mouvement de protestation au complexe de Djebel Onk. Il est important de préciser que Bekkaï est également député du Parti des Travailleurs, formation politique qui affiche ouvertement son opposition à Abdesslam Bouchouareb.
Au-delà de ces conflits d’intérêts et des chamailleries politiques, c’est le Trésor public qui se voit privé d’une manne financière importante en ces temps de crise économique.
T.H. Impact 24
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