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Le Maroc veut sécuriser le marché russe

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  • Le Maroc veut sécuriser le marché russe

    Le Roi en visite officielle
    Projet de création d’une zone de libre-échange
    Enjeu, diversifier les partenariats et rééquilibrer les échanges
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    Depuis deux ans, la part de la Russie dans les exportations marocaines d’agrumes est en baisse. De 60% en 2013-2014, elle est passée à 38% la campagne dernière. La perte des parts de marché a surtout bénéficié à l’Union européenne. Ceci, malgré l’embargo russe sur les produits agroalimentaires européens.

    Le Maroc relance le partenariat russe. Le Souverain entame une visite officielle à Moscou où il aura des entretiens avec le président Vladimir Poutine et plusieurs membres du gouvernement fédéral. Une visite précédée d’une mission exploratoire en novembre 2015 par une forte délégation ministérielle accompagnée de plusieurs hommes d’affaires à Moscou. Cette fois-ci, la délégation comprend 7 ministres (Agriculture, Finances, Industrie, Justice, Equipement, Tourisme et Energie).

    Pour Rabat, Moscou est un acteur doublement incontournable. Sur le plan économique d’abord afin de diversifier ses partenariats et se frayer une place sur le marché russe en y ouvrant des débouchés pour les entreprises marocaines. Politiquement, le retour spectaculaire de la Russie (membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et puissance militaire) sur la scène internationale en fait un pilier dans la résolution de principaux problèmes, en commençant par la Syrie. Son influence sur le régime de Bachar El Assad et l’Iran est un atout pour ramener la paix dans cette région. Par ailleurs, demain lorsqu’il faudra mettre toutes les parties d’accord en Libye, il faudra compter avec le Kremlin.

    Le Maroc est le 2e partenaire commercial de la Russie en Afrique et dans le monde arabe. A l’opposé, le marché russe représente moins de 1% des exportations marocaines. En 2014, le déficit commercial s’est élevé à 14,6 milliards de DH pour un total des échanges de 18 milliards, selon les données de l’Office des changes (Voir infographie). L’explication tient à la nature des produits échangés. L’export marocain vers la Russie est composé à plus de 95% d’agrumes, de primeurs et de farine de poisson. Alors que le pétrole brut représente près de 80% des importations marocaines. Une équation difficile à équilibrer si, le pays n’opère pas une diversification vers les produits à forte valeur ajoutée. Il restera à gérer les barrières douanières et non tarifaires. Aussi, le coup d’envoi de négociations sur la conclusion d’un accord de libre-échange serait-il probablement donné à l’occasion de la visite royale. Déjà, en novembre 2015, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur avait annoncé «que les négociations entre Rabat et Moscou sur la création d’une zone de libre-échange, étaient en phase finale». Un comité mixte maroco-russe était à pied d’œuvre pour apporter les dernières retouches à ce projet, est-il précisé. Le déficit de la balance commerciale marocaine est dû pour l’essentiel, à la facture pétrolière.

    Avec la baisse des cours, il s’est quelque peu replié l’année passée. Mais Moscou reste le 3e fournisseur du Royaume en produits pétroliers: gasoil et fuel. Le reste des importations est constitué de soufre brut et de produits métallurgiques.

    A l’export, le produit phare reste les agrumes. Une activité en perte de vitesse sur les deux dernières années. Le marché russe qui absorbait près de 60% des exportations marocaines d’oranges et petits fruits a vu sa part réduite à 38% la campagne passée. Risque de paiement, baisse de la valeur du rouble, opacité du contrôle douanier, les freins qui expliquent la situation. Des contraintes, qui touchent des produits périssables. Dès lors, il est difficile d’entrevoir un quelconque rééquilibrage de la balance commerciale sur ce marché tant que la structure même des produits échangés reste identique». Des opportunités peuvent être créées dans le secteur de l’agroalimentaire, notamment l’huile d’olive, les conserves végétales, le textile, ou encore les phosphates et dérivés. La montée en puissance des métiers mondiaux du Maroc pourrait également constituer une nouvelle niche pour les exportations marocaines.

    Le secteur touristique peut également être inséré dans la dynamique. Un potentiel de 200.000 visiteurs pourrait être atteint à terme. Le ministère du Tourisme l’estime même à 800.000. Or jusqu’à présent, un peu plus de 23.000 visiteurs ont été recensés en 2015.

    l'économiste
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