Le journal la « Pravda » a publié un article du vice-président du Comité central du Parti communiste, Dmitri Novikov, dédié au 25e anniversaire du référendum sur la préservation de l’URSS.
17/03/2016
L’URSS a disparu depuis un quart de siècle. Mais sa disparition continue d’être ressentie douloureusement par les anciens citoyens soviétiques. De plus, ce sentiment est transmis à leurs descendants, ceux qui n’ont pas pu connaître l’époque soviétique. Comment expliquer ce phénomène ? Eh bien parce qu’aujourd’hui la question de l’URSS n’est plus simplement affaire de nostalgie. Elle ouvre directement sur le débat et les exigences du moment politique actuel.
Bien sûr, les antisoviétiques proclament régulièrement qu’ils sont contre la renaissance de l’Union soviétique, sous quelque forme que ce soit ! Mais le fait est que les intérêts du pays sont pour eux le cadet de leurs soucis. Les Koch, Kassianov, Khodorkovski, Bozhena Rynska et tutti quanti peuvent-ils être sérieusement considérés comme nos compatriotes ? Leur relation avec la Russie est à peine plus que virtuelle. Et généralement ils ne le cachent pas, et ils choisissent sans états d’âme de « se tirer » en l’Occident.
Mais parmi ceux qui n’ont nulle intention de «se tirer» et qui lient leur destin avec celui de leur pays, le nombre de partisans de l’Union ne diminue pas. Et même, dans un certain nombre d’anciennes républiques soviétiques ils sont encore plus nombreux qu’en Russie. Et cela dans le contexte d’un flux de propagande puissante déversé par la télévision, les journaux, les écrans d’ordinateur et les tablettes.
La propagande ne cesse de nous seriner que les gens ne veulent pas revenir au « sombre passé totalitaire. » Mais qui sont ces gens qui ne le veulent pas ? Ceux qui sont bouche bée devant l’Occident et mangent dans sa main ? Ceux qui se sont fabuleusement enrichis avec la privatisation du bien national? Ceux qui continuent de presser le pays comme un citron ? Bien sûr qu’ils ne veulent pas. Et c’est compréhensible. Mais s’agit-il là du désir des peuples de la Russie?
Le 17 mars 1991, la majorité a voté pour l’Union des Républiques socialistes soviétiques. Ce fut le choix de plus des trois quarts des électeurs. L’état d’esprit qui dominait dans la société soviétique était parfaitement clair. Les gens pour la plupart étaient conscients des avantages du système socialiste et se prononçaient pour sa préservation. Ils ne pouvaient imaginer dans leur pire cauchemar que le capitalisme criminel-oligarchique le plus débridé allait bientôt advenir. Oui, les citoyens voulaient du changement. Mais pas le rejet du socialisme, seulement son perfectionnement.
Six républiques soviétiques – la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Moldavie, la Géorgie et l’Arménie – ont dénié à leurs citoyens le droit de participer au référendum. Ceux qui clamaient haut et fort leur exigence de démocratie ont privé très «démocratiquement» les gens de la possibilité de s’exprimer. Seulement l’absence de vote ne signifie nullement que ces républiques étaient comme un seul homme pour se retirer de l’Union. En fait, leurs dirigeants, qui venaient d’accéder au pouvoir, auraient eu la possibilité d’organiser un vote, d’obtenir le résultat escompté et de l’utiliser dans leurs jeux politiques. Mais ils n’ont pas voulu du référendum. Et donc, il y a tout lieu de croire que la raison pour cela est la crainte de son résultat possible. Et en effet, si les résultats avaient montré que ce n’était pas le peuple de la république, mais un gang de canailles qui désiraient la séparation?
En refusant de tenir un référendum, la direction nationaliste bourgeoise des six républiques a directement violé la Constitution et les autres lois de l’Union soviétique. En fait, il s’agissait là d’une pratique de l’arbitraire et d’un acte de trahison d’Etat. Le Président de l’URSS était dans l’obligation d’arrêter tous les agents de l’Etat qui n’avaient pas rempli les exigences des autorités centrales. Seulement Gorbatchev lui-même, comme il l’a admis plus tard, avait déjà dans la tête un plan pour remplacer l’URSS par une autre structure. Par conséquent il laissait faire, il se défaussait de manière criminelle de l’exercice de ses obligations. Pour cela, il méritait d’être sanctionné en pleine conformité avec la loi.
Pourtant, le référendum sur le maintien de l’Union a eu lieu. Ses résultats ont été plus que convaincants. Cela, cependant, n’a pas empêché les pseudo-démocratesde piétiner la volonté du peuple et de signer l’accord de Bélovej. Et même Yeltsine, en participant en 1991, au processus de Novo-Ogariov, ne pensait pas à la façon de mettre en œuvre la volonté des participants au référendum, mais à la façon de la détourner.
Les membres du Comité d’urgence non plus ne se sont pas appuyés sur le soutien des masses populaires. Trompés par Gorbatchev et découragés,ils n’ont pas osé recourir à la force. Ainsi, hélas, ils n’ont pas simplement laissé passer leur chance sur le plan politique. Ils ont renoncé à défendre la perspective historique pour trois cents millions de citoyens soviétiques de vivre dans un pays uni, prospère et puissant.
Parfois, nous entendons la question: pourquoi le peuple lui-même ne s’est-il pas opposé à l’effondrement de l’Union soviétique? Et ici, il mérite un arrêt. Cette interrogation est devenue un lieu commun, mais tout le monde n’a pas perdu la mémoire. Oui, la suite de trahisons de Gorbatchev – du Karabakh à Vilnius –a démoralisé les gens. Ce n’est pas pour rien que Lénine rappelait que « sans organisation, la classe ouvrière n’est rien. »A cette période, le PCUS avait perdu son rôle organisationnel. A l’intérieur du parti se déroulaient des processus qui permettaient d’escompter son rétablissement. Mais c’est justement pourquoi les activités du Parti communiste ont été suspendues le 29 août 1991,puis interdites le 6 Novembre par un décret illégal de Yeltsine. Le pays a été privé d’une force politique majeure, potentiellement capable de diriger la protestation.
Et pourtant, en dépit de tout, la résistance aux démolisseurs se renforçait de plus en plus avec chaque mois qui passait. La première démonstration de la colère rouge a eu lieu cette même année 1991, le 7 Novembre. Et le premier anniversaire du référendum – le 17 mars 1992 – a été marqué dans le centre de Moscou par un immense rassemblement national. Une marée humaine a rempli complètement la place du Manège! Et ce fut une protestation des citoyens d’URSS contre la destruction illégale de leur pays, contre la restauration du capitalisme.
Le pouvoir usurpé de Yeltsin et ses sbires répondit par la terreur. Contrairement au Comité d’urgence, il n’a pas hésité à recourir à la force. Les actions de masse de l’opposition de gauche patriotique ont été violemment dispersées. Il en fut ainsi le 23 février et 22 Juin 1992. Et aussi le 1 mai 1993. La répression de l’indignation populaire a culminé avec le coup d’état antisoviétique de septembre-octobre 1993. La protestation des patriotes de l’Union soviétique a été écrasée avec des chars. Et donc, dire qu’ « il n’y a pas eu de protestation »est plutôt offensant pour les morts et les blessés lors de ces événements tragiques.
17/03/2016
L’URSS a disparu depuis un quart de siècle. Mais sa disparition continue d’être ressentie douloureusement par les anciens citoyens soviétiques. De plus, ce sentiment est transmis à leurs descendants, ceux qui n’ont pas pu connaître l’époque soviétique. Comment expliquer ce phénomène ? Eh bien parce qu’aujourd’hui la question de l’URSS n’est plus simplement affaire de nostalgie. Elle ouvre directement sur le débat et les exigences du moment politique actuel.
Bien sûr, les antisoviétiques proclament régulièrement qu’ils sont contre la renaissance de l’Union soviétique, sous quelque forme que ce soit ! Mais le fait est que les intérêts du pays sont pour eux le cadet de leurs soucis. Les Koch, Kassianov, Khodorkovski, Bozhena Rynska et tutti quanti peuvent-ils être sérieusement considérés comme nos compatriotes ? Leur relation avec la Russie est à peine plus que virtuelle. Et généralement ils ne le cachent pas, et ils choisissent sans états d’âme de « se tirer » en l’Occident.
Mais parmi ceux qui n’ont nulle intention de «se tirer» et qui lient leur destin avec celui de leur pays, le nombre de partisans de l’Union ne diminue pas. Et même, dans un certain nombre d’anciennes républiques soviétiques ils sont encore plus nombreux qu’en Russie. Et cela dans le contexte d’un flux de propagande puissante déversé par la télévision, les journaux, les écrans d’ordinateur et les tablettes.
La propagande ne cesse de nous seriner que les gens ne veulent pas revenir au « sombre passé totalitaire. » Mais qui sont ces gens qui ne le veulent pas ? Ceux qui sont bouche bée devant l’Occident et mangent dans sa main ? Ceux qui se sont fabuleusement enrichis avec la privatisation du bien national? Ceux qui continuent de presser le pays comme un citron ? Bien sûr qu’ils ne veulent pas. Et c’est compréhensible. Mais s’agit-il là du désir des peuples de la Russie?
Le 17 mars 1991, la majorité a voté pour l’Union des Républiques socialistes soviétiques. Ce fut le choix de plus des trois quarts des électeurs. L’état d’esprit qui dominait dans la société soviétique était parfaitement clair. Les gens pour la plupart étaient conscients des avantages du système socialiste et se prononçaient pour sa préservation. Ils ne pouvaient imaginer dans leur pire cauchemar que le capitalisme criminel-oligarchique le plus débridé allait bientôt advenir. Oui, les citoyens voulaient du changement. Mais pas le rejet du socialisme, seulement son perfectionnement.
Six républiques soviétiques – la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Moldavie, la Géorgie et l’Arménie – ont dénié à leurs citoyens le droit de participer au référendum. Ceux qui clamaient haut et fort leur exigence de démocratie ont privé très «démocratiquement» les gens de la possibilité de s’exprimer. Seulement l’absence de vote ne signifie nullement que ces républiques étaient comme un seul homme pour se retirer de l’Union. En fait, leurs dirigeants, qui venaient d’accéder au pouvoir, auraient eu la possibilité d’organiser un vote, d’obtenir le résultat escompté et de l’utiliser dans leurs jeux politiques. Mais ils n’ont pas voulu du référendum. Et donc, il y a tout lieu de croire que la raison pour cela est la crainte de son résultat possible. Et en effet, si les résultats avaient montré que ce n’était pas le peuple de la république, mais un gang de canailles qui désiraient la séparation?
En refusant de tenir un référendum, la direction nationaliste bourgeoise des six républiques a directement violé la Constitution et les autres lois de l’Union soviétique. En fait, il s’agissait là d’une pratique de l’arbitraire et d’un acte de trahison d’Etat. Le Président de l’URSS était dans l’obligation d’arrêter tous les agents de l’Etat qui n’avaient pas rempli les exigences des autorités centrales. Seulement Gorbatchev lui-même, comme il l’a admis plus tard, avait déjà dans la tête un plan pour remplacer l’URSS par une autre structure. Par conséquent il laissait faire, il se défaussait de manière criminelle de l’exercice de ses obligations. Pour cela, il méritait d’être sanctionné en pleine conformité avec la loi.
Pourtant, le référendum sur le maintien de l’Union a eu lieu. Ses résultats ont été plus que convaincants. Cela, cependant, n’a pas empêché les pseudo-démocratesde piétiner la volonté du peuple et de signer l’accord de Bélovej. Et même Yeltsine, en participant en 1991, au processus de Novo-Ogariov, ne pensait pas à la façon de mettre en œuvre la volonté des participants au référendum, mais à la façon de la détourner.
Les membres du Comité d’urgence non plus ne se sont pas appuyés sur le soutien des masses populaires. Trompés par Gorbatchev et découragés,ils n’ont pas osé recourir à la force. Ainsi, hélas, ils n’ont pas simplement laissé passer leur chance sur le plan politique. Ils ont renoncé à défendre la perspective historique pour trois cents millions de citoyens soviétiques de vivre dans un pays uni, prospère et puissant.
Parfois, nous entendons la question: pourquoi le peuple lui-même ne s’est-il pas opposé à l’effondrement de l’Union soviétique? Et ici, il mérite un arrêt. Cette interrogation est devenue un lieu commun, mais tout le monde n’a pas perdu la mémoire. Oui, la suite de trahisons de Gorbatchev – du Karabakh à Vilnius –a démoralisé les gens. Ce n’est pas pour rien que Lénine rappelait que « sans organisation, la classe ouvrière n’est rien. »A cette période, le PCUS avait perdu son rôle organisationnel. A l’intérieur du parti se déroulaient des processus qui permettaient d’escompter son rétablissement. Mais c’est justement pourquoi les activités du Parti communiste ont été suspendues le 29 août 1991,puis interdites le 6 Novembre par un décret illégal de Yeltsine. Le pays a été privé d’une force politique majeure, potentiellement capable de diriger la protestation.
Et pourtant, en dépit de tout, la résistance aux démolisseurs se renforçait de plus en plus avec chaque mois qui passait. La première démonstration de la colère rouge a eu lieu cette même année 1991, le 7 Novembre. Et le premier anniversaire du référendum – le 17 mars 1992 – a été marqué dans le centre de Moscou par un immense rassemblement national. Une marée humaine a rempli complètement la place du Manège! Et ce fut une protestation des citoyens d’URSS contre la destruction illégale de leur pays, contre la restauration du capitalisme.
Le pouvoir usurpé de Yeltsin et ses sbires répondit par la terreur. Contrairement au Comité d’urgence, il n’a pas hésité à recourir à la force. Les actions de masse de l’opposition de gauche patriotique ont été violemment dispersées. Il en fut ainsi le 23 février et 22 Juin 1992. Et aussi le 1 mai 1993. La répression de l’indignation populaire a culminé avec le coup d’état antisoviétique de septembre-octobre 1993. La protestation des patriotes de l’Union soviétique a été écrasée avec des chars. Et donc, dire qu’ « il n’y a pas eu de protestation »est plutôt offensant pour les morts et les blessés lors de ces événements tragiques.
Commentaire