Dans un récent entretien au magazine « The Atlantic », le président américain a déclaré que le royaume sunnite devait « partager » le Moyen-Orient avec l'Iran chiite.
Des déclarations peu diplomatiques de Barack Obama sur l'Arabie saoudite, alliée historique des États-Unis, suscitent des critiques sans précédent à Riyad et pourraient assombrir une visite du président américain le mois prochain, selon des experts.
Cette volée de réactions négatives fait suite à la publication d'un long article du magazine américain The Atlantic, qui détaille la doctrine diplomatique du président Obama et comporte des critiques du riche royaume pétrolier, lié à Washington par une « relation spéciale » depuis 71 ans.
M. Obama reproche aux Saoudiens d'avoir tenté d'influencer d'autres pays musulmans, notamment l'Indonésie, en exportant « le wahhabisme », leur version rigoriste de l'islam. Pour le président américain, le royaume sunnite doit « partager » le Moyen-Orient avec l'Iran chiite, la rivalité entre les deux ayant conduit à des guerres par procuration et provoqué le chaos, notamment en Syrie, en Irak et au Yémen.
Furieux, des commentateurs saoudiens ont vivement réagi, et, en premier lieu, l'ancien chef de renseignements, le prince Turki el-Fayçal, membre de la famille royale, qui avait aussi servi comme ambassadeur à Washington. « Vous nous accusez de fomenter des conflits confessionnels en Syrie, au Yémen et en Irak », a-t-il écrit dans une tribune publiée la semaine dernière dans la presse saoudienne. « Vous avez ajouté l'insulte à la blessure en nous demandant de nous entendre avec l'Iran, un pays que vous aviez (pourtant) décrit comme suppôt du terrorisme », a-t-il ajouté.
« Coups directs »
L'éditorialiste saoudien Abdel Rahmane el-Rached a embrayé avec une série d'articles dans les colonnes du quotidien ach-Charq el-Awsat. Il a fait remarquer que « la franchise d'Obama a mis en colère ses amis, non seulement l'Arabie saoudite, mais aussi la Grande-Bretagne, la Turquie et Israël », tous mentionnés par The Atlantic comme sujets de frustration et de déception pour le président américain. Il s'agissait de « coups directs », a estimé M. Rached à propos des critiques contre ces pays.
M. Obama s'est par ailleurs dit « fier » de sa décision de ne pas intervenir militairement en Syrie, même s'il avait averti le président Bachar el-Assad que le recours aux armes chimiques était une « ligne rouge ». Pour l'éditorialiste saoudien, ce revirement « est devenu le meilleur exemple de la perte de crédibilité des États-Unis ». La « véritable faute » de Washington, poursuit M. Rached, est « son manque de soutien militaire à l'opposition syrienne modérée », épaulée par l'Arabie saoudite et le Qatar, alors que la Russie et l'Iran soutiennent Damas.
Riyad et les autres pays du Golfe sont également vivement préoccupés par le rapprochement de Washington avec Téhéran à la suite de l'accord conclu en 2015 sur le programme nucléaire iranien, qui a entraîné une levée des sanctions. Selon des analystes, les pétromonarchies, Riyad en tête, reprochent à Washington de ne pas avoir tenu compte de leurs inquiétudes concernant les « actions déstabilisatrices » de l'Iran au Moyen-Orient. « Il est difficile d'imaginer un si mauvais calcul », a estimé le quotidien Arab News à propos du « rapprochement » entre Washington et Téhéran. « Obama a trahi ses amis loyaux de la région », a ajouté le journal qui, comme toute la presse locale, reflète le point de vue officiel.
source: lorientlejour. com
Des déclarations peu diplomatiques de Barack Obama sur l'Arabie saoudite, alliée historique des États-Unis, suscitent des critiques sans précédent à Riyad et pourraient assombrir une visite du président américain le mois prochain, selon des experts.
Cette volée de réactions négatives fait suite à la publication d'un long article du magazine américain The Atlantic, qui détaille la doctrine diplomatique du président Obama et comporte des critiques du riche royaume pétrolier, lié à Washington par une « relation spéciale » depuis 71 ans.
M. Obama reproche aux Saoudiens d'avoir tenté d'influencer d'autres pays musulmans, notamment l'Indonésie, en exportant « le wahhabisme », leur version rigoriste de l'islam. Pour le président américain, le royaume sunnite doit « partager » le Moyen-Orient avec l'Iran chiite, la rivalité entre les deux ayant conduit à des guerres par procuration et provoqué le chaos, notamment en Syrie, en Irak et au Yémen.
Furieux, des commentateurs saoudiens ont vivement réagi, et, en premier lieu, l'ancien chef de renseignements, le prince Turki el-Fayçal, membre de la famille royale, qui avait aussi servi comme ambassadeur à Washington. « Vous nous accusez de fomenter des conflits confessionnels en Syrie, au Yémen et en Irak », a-t-il écrit dans une tribune publiée la semaine dernière dans la presse saoudienne. « Vous avez ajouté l'insulte à la blessure en nous demandant de nous entendre avec l'Iran, un pays que vous aviez (pourtant) décrit comme suppôt du terrorisme », a-t-il ajouté.
« Coups directs »
L'éditorialiste saoudien Abdel Rahmane el-Rached a embrayé avec une série d'articles dans les colonnes du quotidien ach-Charq el-Awsat. Il a fait remarquer que « la franchise d'Obama a mis en colère ses amis, non seulement l'Arabie saoudite, mais aussi la Grande-Bretagne, la Turquie et Israël », tous mentionnés par The Atlantic comme sujets de frustration et de déception pour le président américain. Il s'agissait de « coups directs », a estimé M. Rached à propos des critiques contre ces pays.
M. Obama s'est par ailleurs dit « fier » de sa décision de ne pas intervenir militairement en Syrie, même s'il avait averti le président Bachar el-Assad que le recours aux armes chimiques était une « ligne rouge ». Pour l'éditorialiste saoudien, ce revirement « est devenu le meilleur exemple de la perte de crédibilité des États-Unis ». La « véritable faute » de Washington, poursuit M. Rached, est « son manque de soutien militaire à l'opposition syrienne modérée », épaulée par l'Arabie saoudite et le Qatar, alors que la Russie et l'Iran soutiennent Damas.
Riyad et les autres pays du Golfe sont également vivement préoccupés par le rapprochement de Washington avec Téhéran à la suite de l'accord conclu en 2015 sur le programme nucléaire iranien, qui a entraîné une levée des sanctions. Selon des analystes, les pétromonarchies, Riyad en tête, reprochent à Washington de ne pas avoir tenu compte de leurs inquiétudes concernant les « actions déstabilisatrices » de l'Iran au Moyen-Orient. « Il est difficile d'imaginer un si mauvais calcul », a estimé le quotidien Arab News à propos du « rapprochement » entre Washington et Téhéran. « Obama a trahi ses amis loyaux de la région », a ajouté le journal qui, comme toute la presse locale, reflète le point de vue officiel.
source: lorientlejour. com
Commentaire