« La Bible n'est pas un cadastre ! »
Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien
Le monde occidental (Europe) vit depuis quelque temps au rythme des bombes humaines. On découvre avec horreur ce que c'est que la mort, le deuil, le traumatisme, le sang et les larmes. Et les médias reprennent en boucle les mêmes informations. Tout est fait pour désigner d'une façon invisible ce pelé, ce galeux, d'où viennent tous leurs maux. Oubliant du même coup que c'est l'Occident qui a ouvert la boîte de Pandore de la désespérance des peuples humiliés et il s'étonne ensuite que les monstres qu'il a créés lui échappent.
S'agissant justement de l'horreur du sang et des larmes, il nous faut inclure dans cette tragédie le sort fait aux Palestiniens dont le devenir paraît scellé au vu de la technique du rouleau compresseur suivie par le régime israélien pour grignoter par différents procédés tout aussi répréhensibles et justiciables, notamment par la faim, la soif, les arrestations arbitraires, les meurtres de sang-froid de jeunes Palestiniens qui ayant fait le deuil de leurs dirigeants prennent leur destin et qui avec des canifs qui avec des pierres qui avec des ciseaux protestent contre l'ordre établi d'une colonisation inhumaine sous les regards complices d'une communauté internationale qui non seulement ne fait rien, mais encourage par son laxisme le régime israélien à arriver à l'irréversibilité : rayer l'identité palestinienne pour en faire des colonisés ?
« Souvenons-nous : 15 mai 1948, une étape importante dans la chaîne des malheurs des Palestiniens. Ce jour-là, des autochtones qui vivaient là depuis la nuit des temps furent brutalement considérés par le fer et par le feu comme des apatrides. Les Nations unies, par la reconnaissance quelques jours plus tôt de l'Etat d'Israël, venaient de livrer du même coup des hommes, des enfants, des femmes pour l'immense majorité sans défense, aux mains d'une organisation terroriste qui mit en oeuvre une épuration ethnique au nom de la religion. Il fallait une Terre pour un peuple sans Terre au nom de la Bible. » (1)
La Nekba : un nettoyage ethnique
En novembre 1947, au moment du vote du plan de partage, la Palestine mandataire compte environ 600.000 juifs pour 1200.000 Arabes. David Ben Gourion a confié à Yigaël Yadin le soin d'étudier un plan militaire permettant de préparer le Yichouv à l'intervention annoncée des États arabes.
Comment bouter les Arabes du maximum de terres pour l'espace vital juif ?
Il s'agit du plan Daleth qui est mis en application dès le début du mois d'avril. Le plan Daleth ou plan D, est le plan établi par la Haganah en mars 1948 pendant la guerre de Palestine de 1948. Il fut rédigé par Israël Ber et Moshe Pasternak, sous la supervision de Yigal Yadin, chef des opérations de la Haganah. Ilan Pappé y voit un plan mis au point par les sionistes pour spolier les Arabes palestiniens de leur terre en les chassant de leur terre. » (1)
Rappelons que la résolution 194 de l'ONU dispose que « les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible ».
Tous les gouvernements israéliens se sont opposés à l'application du droit au retour, au nom du caractère juif de l'Etat. Dans un ouvrage courageux : « Le Nettoyage ethnique de la Palestine », l'historien israélien, Ilan Pappé, professeur à l'université de Haïfa, démolit le mythe selon lequel les Arabes auraient attaqué Israël au moment de sa fondation.
En fait, le nettoyage ethnique de la population palestinienne (massacres, terreur et expulsions forcées à grande échelle) était prévu dès la première heure. Ilan Pappé montre qu'il était déjà ce qu'il est aujourd'hui : cynisme et chutzpah, mensonges permanents, (...) crimes de guerre et crimes contre l'humanité.(...) Dès le départ, l'armée « la plus morale de tous les temps », s'est distinguée par sa brutalité, son sadisme et sa cupidité : pillages, destructions systématiques, viols, exactions en tous genres, assassinats. » (1)
On le voit : La Nekba n'est pas tombée du ciel, elle a été minutieusement préparée. Dès juin 1938, Ben Gourion déclare devant l'Exécutif de l'Agence juive : « Je suis pour le transfert forcé [l'expulsion des Arabes palestiniens]. Je ne vois rien là d'immoral. » Dix ans plus tard, le 24 mai 1948, il écrit dans son Journal : « Nous allons créer un Etat chrétien au Liban, dont la frontière sud sera le Litani. Nous allons briser la Transjordanie, bombarder Amman et détruire son armée, et alors la Syrie tombera. Après quoi, si l'Egypte veut continuer à se battre, nous bombarderons Port Saïd, Alexandrie et Le Caire. Ce sera notre vengeance pour ce que les Egyptiens, les Araméens et les Assyriens ont fait à nos aïeux à l'époque biblique. Indépendamment du fait que la prétendue oppression des juifs par les Egyptiens, les Araméens et les Assyriens est dénuée de tout fondement historique, et que les ancêtres du « père » de l'Etat juif étaient très probablement des Khazars sans le moindre lien avec la Palestine. » (1)
Ces mots résonnent à nos oreilles et d'une certaine façon nous y voyons l'application dans les faits. La volonté israélienne de faire d'Israël un Etat juif va, par la force des choses, amener les Arabes Israéliens à quitter leur pays. Ce sera l'accomplissement définitif de la Nekba.
L'historien Schlomo Sand dans son ouvrage : « Comment le peuple juif fut inventé » et deux autres auteurs israéliens, Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, ont montré justement que nous avons affaire à un même peuple : les Cananéens. » « Il n'existe aucune preuve, écrivent-ils, d'une invasion de Canâan par les enfants d'Israël commandés par Josué... L'archéologie révèle que les habitants de ces villages n'étaient autres que les peuplades indigènes de Canâan qui, petit à petit, ont fini par développer une identité ethnique que l'on peut qualifier d'israélite. »
En définitive, seul un Etat de tous les citoyens avec une égale dignité permettra le retour de la paix dans cette région du monde qui a vu l'avènement du monothéisme. » (2)
Jonathan Cook va plus loin, il avance qu'à la Knesset le nettoyage ethnique continue. On veut aseptiser l'assemblée des députés arabes israéliens : « Une commission parlementaire d'éthique'' composée des principaux partis juifs a suspendu les trois députés pour une durée de plusieurs mois.
Maintenant, ils risquent de perdre leur siège. (...)Il était plus que probable que Balad, qui dénonce le statut d'Etat juif d'Israël et mène une campagne véhémente pour des réformes démocratiques, fût le premier de sa liste. (...) L'objectif était de vider le Parlement de ses représentants palestiniens.
Mais ces formations ont mis de côté leurs divergences historiques pour créer la Liste unifiée. (...) En exilant 80 pour cent des Palestiniens de leur patrie, Israël a de fait trafiqué son collège électoral national pour s'assurer qu'il ait une énorme majorité juive à perpétuité. Un député palestinien, Ahmed Tibi, a très bien résumé la question. « Israël, a-t-il dit, est un état démocratique pour les juifs, et un état juif pour ses citoyens palestiniens ». » (3)
Le quotidien des Palestiniens : enfants de l'occupation
Restriction d'accès à l'eau, interdiction de construire ni même de réparer. Pour couronner le tout : « Shir Hever, un économiste israélien a publié un rapport où il a assemblé les pièces du puzzle économique de l'occupation, il croit que l'aide internationale a permis à Israël d'éviter d'acquitter la facture de son occupation. Mais il va plus loin. Sa conclusion - qui pourrait surprendre les colons israéliens - c'est que 78% au moins de l'aide humanitaire destinée aux Palestiniens se retrouvent dans les caisses d'Israël (4). »
Les enfants palestiniens n'en peuvent plus ils luttent avec des moyens dérisoires pour une vie décente. Il se trouve des intellectuels israéliens révoltés par le sort fait aux enfants. Ilan Pappé en parle : « Alors qu'une vidéo a montré au monde comment un enfant de 12 ans a échappé de manière incroyable aux griffes d'un soldat israélien, des centaines d'autres sont beaucoup moins chanceux, au point d'en mourir. C'est un truisme depuis l'avènement du théâtre : les enfants éclipsent tout le monde. « Vengeance [...] du sang d'un enfant, Satan ne l'a point encore inventée », s'exclame le poète national israélien Haïm Nahman Bialik dans son poème Tuerie.
Des milliers de rapports sur les crimes de l'occupation feront toujours pâle figure à côté de la photo d'un petit enfant mort, prisonnier, maltraité ou blessé. (...) De larges pans de la droite israélienne ont trop soif de sang pour accepter la moindre retenue de la part des soldats israéliens, même lorsqu'il s'agit d'un enfant palestinien, et auraient préféré que le soldat le tue. (...)
À ce jour, Ahmed Dawabsha, âgé de 4 ans, se bat encore pour sa survie, son rétablissement et sa rééducation dans un hôpital israélien. Son père, sa mère et son petit frère sont morts dans l'incendie de leur maison à Duma déclenché par quatre extrémistes israéliens, lesquels n'ont pas encore été arrêtés. Le petit Ahmed Dawabsha, gravement brûlé et enveloppé dans des bandages de la tête aux pieds, pleure sa mère, son père et son petit frère, qui ne reviendront jamais. (5) »
Quand tuer est devenu la norme
C'est par ces mots que l’écrivain israélien Gédeon Levy qualifie la politique actuelle du régime israélien : « Il n'y a pas d'autre façon de décrire la politique d'Israël vis-à-vis des agresseurs présumés que comme des exécutions sommaires. (...)
Ce qui était inacceptable hier, et même inimaginable, devient la routine d'aujourd'hui et la norme de demain. (...) Ils savent que leurs chances de survie sont minces et comprennent que l'impact sera négligeable le cas échéant ; pourtant, ils décident de prendre leur destin en main et d'exprimer leur résistance violemment, (...) Les jeunes Palestiniens, hommes et femmes, garçons et filles, qui brandissaient simplement une paire de ciseaux, ont été condamnés à mort sur place. (...)
Il est difficile de croire que Mahdiyya Hammad, une mère de quatre enfants de 40 ans, avait l'intention de renverser des policiers postés sur la route de son village, à Silwad. Elle rentrait chez elle pour allaiter son nourrisson. Ils ont tiré plusieurs dizaines de coups et ont continué de tirer, même lorsqu'elle était déjà morte. (...)
Ashraqat Qatanani ne devait pas non plus être tuée. Cette jeune fille âgée de 16 ans a sorti une paire de ciseaux. Est-ce que tuer était le seul moyen de contrôler une fille de 16 ans en uniforme scolaire ? Avec des balles réelles, en tirant dans le but de tuer ? Le groupe de soldats autour d'elle n'aurait-il pas pu la retenir et l'empêcher de faire quoi que ce soit ? Ou du moins lui tirer dans les jambes ? Mais non, ils l'ont tuée. » (6)
Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien
Le monde occidental (Europe) vit depuis quelque temps au rythme des bombes humaines. On découvre avec horreur ce que c'est que la mort, le deuil, le traumatisme, le sang et les larmes. Et les médias reprennent en boucle les mêmes informations. Tout est fait pour désigner d'une façon invisible ce pelé, ce galeux, d'où viennent tous leurs maux. Oubliant du même coup que c'est l'Occident qui a ouvert la boîte de Pandore de la désespérance des peuples humiliés et il s'étonne ensuite que les monstres qu'il a créés lui échappent.
S'agissant justement de l'horreur du sang et des larmes, il nous faut inclure dans cette tragédie le sort fait aux Palestiniens dont le devenir paraît scellé au vu de la technique du rouleau compresseur suivie par le régime israélien pour grignoter par différents procédés tout aussi répréhensibles et justiciables, notamment par la faim, la soif, les arrestations arbitraires, les meurtres de sang-froid de jeunes Palestiniens qui ayant fait le deuil de leurs dirigeants prennent leur destin et qui avec des canifs qui avec des pierres qui avec des ciseaux protestent contre l'ordre établi d'une colonisation inhumaine sous les regards complices d'une communauté internationale qui non seulement ne fait rien, mais encourage par son laxisme le régime israélien à arriver à l'irréversibilité : rayer l'identité palestinienne pour en faire des colonisés ?
« Souvenons-nous : 15 mai 1948, une étape importante dans la chaîne des malheurs des Palestiniens. Ce jour-là, des autochtones qui vivaient là depuis la nuit des temps furent brutalement considérés par le fer et par le feu comme des apatrides. Les Nations unies, par la reconnaissance quelques jours plus tôt de l'Etat d'Israël, venaient de livrer du même coup des hommes, des enfants, des femmes pour l'immense majorité sans défense, aux mains d'une organisation terroriste qui mit en oeuvre une épuration ethnique au nom de la religion. Il fallait une Terre pour un peuple sans Terre au nom de la Bible. » (1)
La Nekba : un nettoyage ethnique
En novembre 1947, au moment du vote du plan de partage, la Palestine mandataire compte environ 600.000 juifs pour 1200.000 Arabes. David Ben Gourion a confié à Yigaël Yadin le soin d'étudier un plan militaire permettant de préparer le Yichouv à l'intervention annoncée des États arabes.
Comment bouter les Arabes du maximum de terres pour l'espace vital juif ?
Il s'agit du plan Daleth qui est mis en application dès le début du mois d'avril. Le plan Daleth ou plan D, est le plan établi par la Haganah en mars 1948 pendant la guerre de Palestine de 1948. Il fut rédigé par Israël Ber et Moshe Pasternak, sous la supervision de Yigal Yadin, chef des opérations de la Haganah. Ilan Pappé y voit un plan mis au point par les sionistes pour spolier les Arabes palestiniens de leur terre en les chassant de leur terre. » (1)
Rappelons que la résolution 194 de l'ONU dispose que « les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible ».
Tous les gouvernements israéliens se sont opposés à l'application du droit au retour, au nom du caractère juif de l'Etat. Dans un ouvrage courageux : « Le Nettoyage ethnique de la Palestine », l'historien israélien, Ilan Pappé, professeur à l'université de Haïfa, démolit le mythe selon lequel les Arabes auraient attaqué Israël au moment de sa fondation.
En fait, le nettoyage ethnique de la population palestinienne (massacres, terreur et expulsions forcées à grande échelle) était prévu dès la première heure. Ilan Pappé montre qu'il était déjà ce qu'il est aujourd'hui : cynisme et chutzpah, mensonges permanents, (...) crimes de guerre et crimes contre l'humanité.(...) Dès le départ, l'armée « la plus morale de tous les temps », s'est distinguée par sa brutalité, son sadisme et sa cupidité : pillages, destructions systématiques, viols, exactions en tous genres, assassinats. » (1)
On le voit : La Nekba n'est pas tombée du ciel, elle a été minutieusement préparée. Dès juin 1938, Ben Gourion déclare devant l'Exécutif de l'Agence juive : « Je suis pour le transfert forcé [l'expulsion des Arabes palestiniens]. Je ne vois rien là d'immoral. » Dix ans plus tard, le 24 mai 1948, il écrit dans son Journal : « Nous allons créer un Etat chrétien au Liban, dont la frontière sud sera le Litani. Nous allons briser la Transjordanie, bombarder Amman et détruire son armée, et alors la Syrie tombera. Après quoi, si l'Egypte veut continuer à se battre, nous bombarderons Port Saïd, Alexandrie et Le Caire. Ce sera notre vengeance pour ce que les Egyptiens, les Araméens et les Assyriens ont fait à nos aïeux à l'époque biblique. Indépendamment du fait que la prétendue oppression des juifs par les Egyptiens, les Araméens et les Assyriens est dénuée de tout fondement historique, et que les ancêtres du « père » de l'Etat juif étaient très probablement des Khazars sans le moindre lien avec la Palestine. » (1)
Ces mots résonnent à nos oreilles et d'une certaine façon nous y voyons l'application dans les faits. La volonté israélienne de faire d'Israël un Etat juif va, par la force des choses, amener les Arabes Israéliens à quitter leur pays. Ce sera l'accomplissement définitif de la Nekba.
L'historien Schlomo Sand dans son ouvrage : « Comment le peuple juif fut inventé » et deux autres auteurs israéliens, Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, ont montré justement que nous avons affaire à un même peuple : les Cananéens. » « Il n'existe aucune preuve, écrivent-ils, d'une invasion de Canâan par les enfants d'Israël commandés par Josué... L'archéologie révèle que les habitants de ces villages n'étaient autres que les peuplades indigènes de Canâan qui, petit à petit, ont fini par développer une identité ethnique que l'on peut qualifier d'israélite. »
En définitive, seul un Etat de tous les citoyens avec une égale dignité permettra le retour de la paix dans cette région du monde qui a vu l'avènement du monothéisme. » (2)
Jonathan Cook va plus loin, il avance qu'à la Knesset le nettoyage ethnique continue. On veut aseptiser l'assemblée des députés arabes israéliens : « Une commission parlementaire d'éthique'' composée des principaux partis juifs a suspendu les trois députés pour une durée de plusieurs mois.
Maintenant, ils risquent de perdre leur siège. (...)Il était plus que probable que Balad, qui dénonce le statut d'Etat juif d'Israël et mène une campagne véhémente pour des réformes démocratiques, fût le premier de sa liste. (...) L'objectif était de vider le Parlement de ses représentants palestiniens.
Mais ces formations ont mis de côté leurs divergences historiques pour créer la Liste unifiée. (...) En exilant 80 pour cent des Palestiniens de leur patrie, Israël a de fait trafiqué son collège électoral national pour s'assurer qu'il ait une énorme majorité juive à perpétuité. Un député palestinien, Ahmed Tibi, a très bien résumé la question. « Israël, a-t-il dit, est un état démocratique pour les juifs, et un état juif pour ses citoyens palestiniens ». » (3)
Le quotidien des Palestiniens : enfants de l'occupation
Restriction d'accès à l'eau, interdiction de construire ni même de réparer. Pour couronner le tout : « Shir Hever, un économiste israélien a publié un rapport où il a assemblé les pièces du puzzle économique de l'occupation, il croit que l'aide internationale a permis à Israël d'éviter d'acquitter la facture de son occupation. Mais il va plus loin. Sa conclusion - qui pourrait surprendre les colons israéliens - c'est que 78% au moins de l'aide humanitaire destinée aux Palestiniens se retrouvent dans les caisses d'Israël (4). »
Les enfants palestiniens n'en peuvent plus ils luttent avec des moyens dérisoires pour une vie décente. Il se trouve des intellectuels israéliens révoltés par le sort fait aux enfants. Ilan Pappé en parle : « Alors qu'une vidéo a montré au monde comment un enfant de 12 ans a échappé de manière incroyable aux griffes d'un soldat israélien, des centaines d'autres sont beaucoup moins chanceux, au point d'en mourir. C'est un truisme depuis l'avènement du théâtre : les enfants éclipsent tout le monde. « Vengeance [...] du sang d'un enfant, Satan ne l'a point encore inventée », s'exclame le poète national israélien Haïm Nahman Bialik dans son poème Tuerie.
Des milliers de rapports sur les crimes de l'occupation feront toujours pâle figure à côté de la photo d'un petit enfant mort, prisonnier, maltraité ou blessé. (...) De larges pans de la droite israélienne ont trop soif de sang pour accepter la moindre retenue de la part des soldats israéliens, même lorsqu'il s'agit d'un enfant palestinien, et auraient préféré que le soldat le tue. (...)
À ce jour, Ahmed Dawabsha, âgé de 4 ans, se bat encore pour sa survie, son rétablissement et sa rééducation dans un hôpital israélien. Son père, sa mère et son petit frère sont morts dans l'incendie de leur maison à Duma déclenché par quatre extrémistes israéliens, lesquels n'ont pas encore été arrêtés. Le petit Ahmed Dawabsha, gravement brûlé et enveloppé dans des bandages de la tête aux pieds, pleure sa mère, son père et son petit frère, qui ne reviendront jamais. (5) »
Quand tuer est devenu la norme
C'est par ces mots que l’écrivain israélien Gédeon Levy qualifie la politique actuelle du régime israélien : « Il n'y a pas d'autre façon de décrire la politique d'Israël vis-à-vis des agresseurs présumés que comme des exécutions sommaires. (...)
Ce qui était inacceptable hier, et même inimaginable, devient la routine d'aujourd'hui et la norme de demain. (...) Ils savent que leurs chances de survie sont minces et comprennent que l'impact sera négligeable le cas échéant ; pourtant, ils décident de prendre leur destin en main et d'exprimer leur résistance violemment, (...) Les jeunes Palestiniens, hommes et femmes, garçons et filles, qui brandissaient simplement une paire de ciseaux, ont été condamnés à mort sur place. (...)
Il est difficile de croire que Mahdiyya Hammad, une mère de quatre enfants de 40 ans, avait l'intention de renverser des policiers postés sur la route de son village, à Silwad. Elle rentrait chez elle pour allaiter son nourrisson. Ils ont tiré plusieurs dizaines de coups et ont continué de tirer, même lorsqu'elle était déjà morte. (...)
Ashraqat Qatanani ne devait pas non plus être tuée. Cette jeune fille âgée de 16 ans a sorti une paire de ciseaux. Est-ce que tuer était le seul moyen de contrôler une fille de 16 ans en uniforme scolaire ? Avec des balles réelles, en tirant dans le but de tuer ? Le groupe de soldats autour d'elle n'aurait-il pas pu la retenir et l'empêcher de faire quoi que ce soit ? Ou du moins lui tirer dans les jambes ? Mais non, ils l'ont tuée. » (6)
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